« procédé.2 », définition dans le dictionnaire Littré

procédé

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procédé [2]

(pro-sé-dé) s. m.
  • 1Manière d'agir d'une personne envers une autre. Pour témoigner à tous qu'à regret je permets Un sanglant procédé [un combat singulier] qui ne me plut jamais, Corneille, Cid, IV, 5. Il est difficile de juger si un procédé net, sincère et honnête est un effet de probité ou d'habileté, La Rochefoucauld, dans RICHELET. Cela n'est pas le procédé d'un sot, Sévigné, 239. Mon âme vous remercie de la bonne opinion que vous avez d'elle, de croire qu'elle ait horreur des vilains procédés : vous ne vous êtes pas trompée, Sévigné, 181. Je ne vous parle guère de Mme de la Troche ; c'est que les flots de la mer ne sont pas plus agités que son procédé avec moi, Sévigné, 15 avr. 1672. Si vous avez jamais vu le procédé des académistes qui ont campos, vous trouverez que cette querelle y ressemble fort [de d'Harcourt et de la Feuillade, qui se jetèrent des assiettes et des couteaux à la tête], Sévigné, à Bussy, 25 nov. 1655. Après l'indigne éclat d'un procédé si noir, Th. Corneille, Ariane, V, 6. C'est une vengeance douce à un homme de faire, par tout son procédé, d'une personne ingrate, une très ingrate, La Bruyère, IV. Le public n'est juge que des procédés, qui sont fort différents des procédures, Voltaire, Lett. Damilaville, 16 sept. 1766. Elle aimerait mieux cent fois avoir un mauvais procédé que de manquer de politesse, Genlis, Ad. et Th. t. III, p. 178 dans POUGENS. Les mauvais procédés, cela se pardonne ; mais les mauvais propos, cela ne s'oublie pas, Picard, Vieux coméd. sc. 1.

    Fig. Nous avons chaud, nous autres ; il n'y a plus qu'en Provence où l'on ait froid ; je suis persuadée que notre châsse [de sainte Geneviève] a fait ce changement ; car sans elle nous apercevions, comme vous, que le procédé du soleil et des saisons était changé, Sévigné, 24 juill. 1675.

  • 2 Au plur. Il se dit des bons procédés. C'est un homme qui ne connaît pas les procédés. C'est un homme à procédés. Manquer de procédés. Pour couvrir d'un vernis de procédés la laideur du vice, Rousseau, Lett. à d'Alemb.

    Cet homme a des procédés avec tout le monde, il se conduit avec tout le monde d'une manière honnête.

  • 3Manière de faire une opération, soit chimique, soit pharmaceutique, soit chirurgicale. Un procédé nouveau. On y donne un procédé pour convertir le mercure en or…, Buffon, Min. t. v, p. 346.
  • 4 Anciennement. Préliminaire de duel entre gens d'épée. Je ne comprends pas que vous parliez si bien d'un procédé ; pour moi, je crois que vous avez eu quelque affaire en Bretagne, qui vous a appris cette langue, Bussy-Rabutin, à Mme de Sévigné, dans SÉV. 7 sept. 1668. Il [le fils de Mme de Sévigné] a été spectateur des deux armées rangées si longtemps en bataille ; voilà la seconde fois qu'il n'y manque rien que la petite circonstance de se battre ; mais, comme deux procédés valent un combat, je crois que deux fois à la portée du mousquet valent une bataille, Sévigné, 28 mai 1676. Je trouve qu'au commencement de la troisième race, la jurisprudence était toute en procédés ; tout fut gouverné par le point d'honneur, Montesquieu, Espr. XXVIII, 19.

    Fig. On ne demande qu'à tourner tout en plaintes et en procédés contre moi, Bossuet, Lett. quiét. 125.

  • 5Petit rond de cuir que l'on applique au bout d'une queue de billard. Queue à procédé.

    Manière de se servir de la queue à procédé.

ÉTYMOLOGIE

Procédé 1.