« souscrire », définition dans le dictionnaire Littré
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souscrire
Il se conjugue comme écrire.
- 1Écrire son nom ou le nom d'un autre au bas d'un acte en marque d'approbation Souscrire un billet, une lettre de change.
Il a été arrêté dans l'assemblée qu'elle [cette bulle] serait souscrite par tous les ecclésiastiques du royaume sans exception
, Pascal, Prov. XIX.Le concile de Trente est souscrit de tout le corps de l'épiscopat et de toute l'Église catholique
, Bossuet, Projet de réunion, Lett. 22.Il [César] porta le mépris [du sénat] jusqu'à faire lui-même les sénatus-consultes ; il les souscrivait du nom des premiers sénateurs qui lui venaient dans l'esprit
, Montesquieu, Rom. 11.Il fallut depuis souscrire cette formule [qui condamnait cinq propositions de Jansénius]
, Voltaire, Louis XIV, 37.Par extension, approuver.
Je n'ai pas souscrit le livre de la Sainte Virginité
, Pascal, Prov. XVII.Ceux qui refuseront de souscrire le fait seront traités comme s'ils refusaient de souscrire le droit
, Pascal, Prov. XIX. - 2 V. n. Mettre son nom au bas d'un acte (en ce sens il ne se dit qu'en poésie et dans le style élevé).
Sur toutes ces choses, disent-ils, nous-mêmes, ici présents, nous faisons un pacte avec vous, et nous l'écrivons ; et nos lévites et nos prêtres y souscrivent
, Bossuet, Sermons, Rechute, I.Quoi ! l'horreur de souscrire à cet ordre inhumain N'a pas, en le traçant, arrêté votre main ?
Racine, Iph. IV, 4.Un jour, il m'en souvient, le sénat équitable Vous pressait de souscrire à la mort d'un coupable
, Racine, Brit. IV, 3. - 3Adhérer, consentir à (en ce sens il veut toujours la préposition à).
Malherbe le disait : j'y souscris, quant à moi
, La Fontaine, Fabl. I, 14.Voyez si c'est votre dessein de souscrire à ce mariage
, Molière, l'Avare, V, 6.Pour faire un choix où vous puissiez souscrire
, Racine, Brit. II, 3.Qu'il [Chapelain] soit doux, complaisant, officieux, sincère, On le veut, j'y souscris, et suis prêt de me taire
, Boileau, Sat. IX.De grands talents, de grandes vertus, de grands efforts n'en feront [de Diogène] qu'un homme singulier ; et je souscrirai toujours au jugement de Platon, qui a dit de lui : c'est Socrate en délire
, Barthélemy, Anach. ch. 7. - 4Donner ou s'engager à donner une certaine somme pour quelque entreprise, quelque dépense commune. Il a souscrit pour mille francs.
- 5Particulièrement, s'engager à prendre un ouvrage aux conditions prescrites, en avançant partie de la somme qui est fixée et continuant de la payer par parties aux termes assignés. Il a souscrit à la nouvelle édition de ce livre.
Par une incroyable habitude, la province souscrit et souscrira pour le Mercure
, Mercier, Tabl. de Par. 300. - 6Se souscrire, v. réfl.
être souscrit, pris par souscription, L'ardeur avec laquelle se souscrivent aujourd'hui la plupart des emprunts publics
, Horn, l'Écon. polit. avant les physiocrates, XIV.
HISTORIQUE
XIVe s. Nous ne poons pas souzescrire ne seignier la presente chartre pour la penne qui tramble en nostre main pour la maladie
, Rec. des hist. de Fr. t. III, p. 299.
XVe s. Je me suis soubsescrit de ma propre main, et si ay scellées du scel de mes armes ces presentes lettres
, Monstrelet, t. I, ch. 9, p. 8, dans LACURNE.
XVIe s. [à ce concile] les prestres de l'Eglise romaine sont assis les derniers, et font leur souscription ; les diacres n'ont pas mesme ce credit de souscrire
, Calvin, Instit. 919. Luy seul en accusa plusieurs, et se soubscrivit en compagnie avec d'autres qui en accusoient aussi
, Amyot, Caton, 30. Depuis es decrets qu'il proposa au peuple, il n'y voulut jamais soubscrire [mettre son nom] pour eviter le sinistre presage de son nom
, Amyot, Démosth. 30. L'opinion de ce peuple [de Syracuse], à laquelle l'oracle qui predit sa mort [de Denys l'ancien] sembla aussi aulcunement souscrire
, Montaigne, III, 35.
ÉTYMOLOGIE
Provenç. sotzescriure ; espagn. subxribir ; ital. soscrivere ; du lat. subscribere, de sub, sous, et scribere, écrire.