« teint.2 », définition dans le dictionnaire Littré

teint

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

teint [2]

(tin ; le t ne se lie pas : un tin olivâtre ; au pluriel, l's se lie : des tin-z-olivâtres) s. m.
  • Le coloris du visage. Sur l'éclat d'un beau teint qu'on voit si périssable, Corneille, Mélite, I, 1. Comme dans ces prisons son teint s'est altéré ! Rotrou, Herc. mour. II, 4. Soudain son visage a changé, son teint s'est éclairci, ses yeux se sont animés, Molière, Am. méd. III, 6. Jamais je ne vous vis un teint si frais et si gaillard, Molière, l'Av. II, 6. C'est un grand déplaisir que votre beau teint ne puisse pas soutenir l'air de Provence, Sévigné, 80. La reine [ femme de Jacques II] maigre et des yeux qui ont pleuré, mais beaux et noirs, un beau teint, un peu pâle, Sévigné, 505. Elle a la taille fort belle, les yeux beaux, le teint fort uni, mais un peu trop chargé de rouge, Fléchier, les Grands jours d'Auv. Qu'est devenu ce teint dont la couleur fleurie Semblait d'ortolans seuls et de bisques nourrie ? Boileau, Sat. III. Attends, discret mari, que la belle en cornette Le soir ait étalé son teint sur la toilette, Et dans quatre mouchoirs, de sa beauté salis, Envoie au blanchisseur ses roses et ses lis, Boileau, ib. x. L'or même à la laideur donne un teint de beauté, Boileau, ib. VIII. Qu'il paraît bien nourri ! quel vermillon ! quel teint ! Boileau, ib. X. La pâleur de la mort est déjà sur son teint, Racine, Phèdre, v, 5. Dieux puissants ! quelle étrange pâleur De son teint tout à coup efface la couleur ! Racine, Esth. II, 7. Si les femmes étaient telles naturellement qu'elles le deviennent par artifice, qu'elles perdissent en un moment toute la fraîcheur de leur teint…, La Bruyère, III. Elle [Mme de Jarnac] avait, disait-on, un beau teint pour éclairer sa laideur, Mme de Caylus, Souvenirs, p. 146, dans POUGENS.

HISTORIQUE

XVIe s. Adieu à qui gueres ne chaut D'armer son tainct contre le chaut, Marot, II, 122. Leurs beaux visages et leurs beaux teincts, Amyot, Pomp. 98. Joye au cœur fait beau teint, Cotgrave Au dernier coin se sied la miserable crainte… Son visage sans feu a le teint du trespas, D'Aubigné, Tragiques, édit. LALANNE, p. 142.

ÉTYMOLOGIE

Teint 3.