« tourbe.2 », définition dans le dictionnaire Littré

tourbe

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

tourbe [2]

(tour-b') s. f.
  • Troupe, avec un sens de dénigrement. Princes et rois, et la tourbe menue, La Fontaine, Belph. Ce bel adage, si rebattu par la tourbe philosophique, Rousseau, Orig. notes. Qu'importent vos joies, vos peines, votre existence, non-seulement à votre voisin qui ne vous a jamais vu, mais encore à cette tourbe qu'on appelle vos amis ? Chateaubriand, Pensées, réflex. et max.

HISTORIQUE

XIIe s. Li Caldeu fistrent trois tuerbes, si envaïrent les chamoz, Job, p. 501.

XIIIe s. Et tantost s'assanbla une grande tourbe de gens entor eus, Beaumanoir, XXXIX, 12. Maintenant que il s'en furent alez, se feri en nostre paveillon une grant tourbe de gent de joenes Sarrazins, Joinville, 242.

XIVe s. Cil qui, à leur grant peril, cheïrent en celle tourbe de gens, Bercheure, f° 35, verso.

XVIe s. Suivant les avis de maistres Jean le Coq, Pierre le Sec et autres anciens sages sur ce ouis par tourbes [comme témoins dans une enquête sur les coutumes]…, Loysel, 335. Coutume se doit verifier par deux tourbes, et chacune d'icelles par dix temoins, Loysel, 782. M. de Guyse, ayant appellé 25 ou 30 des principaux, et tout debout sans tenir rang, mais comme en tourbe, propose…, Carloix, v, 25. Comparez luy [à l'homme d'une grande âme] la tourbe de nos hommes, stupide, basse, servile, instable…, Montaigne, I, 326. Le peuple, nous entendons icy le vulgaire, la tourbe et lie populaire, Charron, Sagesse, I, 54.

ÉTYMOLOGIE

Provenç. espagn. et ital. turba ; du lat. turba .