« transformer », définition dans le dictionnaire Littré

transformer

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

transformer

(tran-sfor-mé) v. a.
  • 1Donner à une personne ou à une chose une forme nouvelle. Plusieurs témoignaient qu'il [Para, roi d'Arménie] avait le secret de transformer les hommes, ou de les consumer par des langueurs incurables, Fléchier, Hist. de Théodose, II, 65. Le soleil penche à son couchant, il transforme en autant de diamants les gouttes d'eau qui pendent attachées aux extrémités inégales des pierres, Diderot, Essai sur la peint. ch. 6.

    Terme d'algèbre. Transformer une équation, la changer en une autre égale, mais de forme différente.

  • 2 Fig. Changer le caractère d'une chose, d'une personne. Rien ne saurait transformer une pareille action en un acte de vertu Ne sentez-vous pas que Minerve vous a comme transformé en un autre homme au-dessus de vous-même, pour faire par vous ce que vous avez fait ? Fénelon, Tél. XXII. Bientôt ces hommes [les Guaranis du Paraguai] furent transformés, et devinrent sujets de leurs bienfaiteurs, Voltaire, Mœurs, 154.
  • 3Se transformer, v. réfl. Changer de forme. La chenille se transforme en papillon. Les démons se transforment quelquefois en anges de lumière, Malebranche, Rech. vér. II, III, 2. Si, par un sort pourtant qu'on ne peut concevoir, La belle, tout d'un coup rendue insociable, D'ange, ce sont vos mots, se transformait en diable, Boileau, Sat. x.
  • 4 Fig. Se déguiser, prendre plusieurs caractères selon ses vues et ses intérêts. C'est un homme qui se transforme en mille manières. La vertu se profane, Se déguise, se masque et devient courtisane, Se transforme aux humeurs…, Régnier, Sat. v.
  • 5Être transformé. Quand ces détriments [détritus] ont subi une violente action du feu… ils ont été brûlés autant qu'ils pouvaient l'être, et se sont transformés en mâchefer, en sablons…, Buffon, Min. t. IV, p. 46.

HISTORIQUE

XVIe s. Et donques sermons ne porroient teles gens transformer et convertir à bien, Oresme, Eth. 324. Qui veist lors une poure vierge si noblement parée et soudainement transformée par telle maniere que à peine le peuple la recongnoissoit…, Ménagier, I, 6.

XVIe s. Beautez, graces, discours qui m'allez transformant, Desportes, Diane, II, 61. J'en veois qui se transforment et se transsubstancient en autant de nouvelles figures et de nouveaux estres, qu'ils entreprennent de charges, Montaigne, IV, 158.

ÉTYMOLOGIE

Prov. et esp. transformar ; it. trasformare ; du latin, transformare, de trans, et formare, former.

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

TRANSFORMER. - HIST. Ajoutez : XIIe s. En nos mimes [mêmes] devons nos tresformeir ce ke nos lisons, li Dialoge Gregoire lo pape, 1876, p. 345.