« brun », définition dans le dictionnaire Littré
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brun, brune
- 1Qui est d'une couleur de châtaigne foncée tirant sur le noir.
Invariable dans les locutions de ce genre : des étoffes brun foncé.
La couleur brune. Cette étoffe est d'un beau brun.
Brun de montagne, terre d'ombre. Brun rouge, ocre dont on se sert dans la peinture.
- 2 Familièrement. Il commence à faire brun, la nuit vient.
S. f. La brune, le moment du jour où il commence à faire brun.
Les heures s'envolaient ; et l'aurore et la brune Te retrouvaient toujours dans ce chemin perdu
, Musset, dans le Dict. de DOCHEZ.À la brune, sur la brune, loc. adverb. Au déclin du jour.
Un petit laquais était sorti sur la brune
, Hamilton, Gramm. 9.Hier au soir, sur la brune, Un chat-huant s'en vint votre fils enlever
, La Fontaine, Fabl. IX, 1.Avanthier, advint que de fortune Je rencontrai ce Guignard sur la brune
, Voltaire, Hypocr. - 3En parlant du teint et des cheveux, qui offre une légère nuance de noir.
J'ai le teint brun, mais assez uni, le front élevé
, La Rochefoucauld, Portrait.Substantivement, personne qui a le teint et les cheveux bruns. Un brun. Une brune.
Une petite brune vive et piquante
, Rousseau, Ém. V.Plus d'un brun à large poitrine
, Béranger, Grég.En secret un brun m'accompagne ; Tout se découvre ; adieu mon roi
, Béranger, Cartes.Aller de la brune à la blonde, être inconstant dans ses amours.
HISTORIQUE
XIe s. Neirs les chevels [cheveux] il ot et auques bruns
, Ch. de Rol. CCLXXIX. Dreites ces hanstes, luisant cil espié brun [poli]
, ib. LXXX. [Il] fiert Charlemagne sur l'haume d'acier brun
, ib. CCLXIII.
XIIe s. [Cheval] baucent ou brun
, Ronc. p. 133. E un suen escuier n'i volt il oublier, Rogier de Brai, un brun, un prode bachelier
, Th. le mart. 48.
XIIIe s. Et li bruns airs esclaircis Par la lune…
, Anc. poésies dans LACURNE SAINTE-PALAYE. Nus toissarans ne puet tistre à Paris camelins bruns et blancs, se il n'est…
, L. des mét. 118. Si surcil sont brun et petit ; Onques nus hom plus bel ne vit
, Fl. et Bl. 2853.
XVe s. Il estoit toute nuit et faisoit moult brun et moult espais
, Froissart, I, I, 292. Et sur la brune rencontrerent en leur chemin de cinq à six cents combattants de leurs ennemis
, Monstrelet, liv. II, ch. 162. Certes, nennil, vostre vie est trop brune [mauvaise]
, Deschamps, Poésies mss. f° 357, col. 3, dans LACURNE SAINTE-PALAYE. C'estoit en hiver, et faisoit brun et noir
, Louis XI, Nouv. LIII. Faulte de blanc pain faict aulcunes fois manger le brun
, Perceforest, t. VI, f° 76, dans LACURNE SAINTE-PALAYE.
XVIe s. Voyant cette fille assez belle, pour une claire brune
, Marguerite de Navarre, Nouv. LIII. Se doubtant bien que les ennemis, sur le soir, quand il commencerait à faire brun, se retireroient à la file un à un
, Amyot, Philop. 24. Je veux mourir pour le brun de ce teint
, Ronsard, 27.
ÉTYMOLOGIE
Provenç. brun ; espagn. et ital. bruno ; de l'anc. haut allem. brûn ; allem. mod. braun. Le sens radical de brun est brûlé (voy. BRUNIR).