« caduc », définition dans le dictionnaire Littré

caduc

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

caduc, caduque

(ka-duk, ka-du-k') adj.
  • 1Qui tombe ou qui est près de tomber. Maison vieille et caduque. Quel architecte est celui qui, faisant un bâtiment caduc, y met un principe pour se relever dans ses ruines ! Bossuet, Connaiss. IV, 2.
  • 2 Par extension, santé caduque, santé qui tombe.

    Âge caduc, âge qui tombe, se casse et s'affaisse par le poids des ans. Mon père tout caduc émouvant ma pitié…, Corneille, Médée, I, 1. …Une famille… ne pourrait subsister toute seule, si elle était uniquement composée ou de vieillards caducs ou…, Bernardin de Saint-Pierre, Harm. l. VI, Science des enf. Tuer un chien devenu caduc au service de la famille, c'était une sorte d'impiété, Chateaubriand, Génie, III, V, 6. Achève donc ton ouvrage, Viens, ô favorable mort, De ce caduc assemblage Rompre le fragile accord, Rousseau J.-B. Odes, IV, 9.

  • 3 Terme de jurisprudence. Legs caduc, legs annulé pour vice de forme, refus ou incapacité.

    Donation caduque, donation non valable. Lot caduc, lot non réclamé. La dot était caduque après la mort de la femme, Montesquieu, Espr. XXIII, 21.

    Voix caduque, voix annulée dans un scrutin. Étant de même avis [le père et le fils, ducs et pairs à la fois], leurs voix ne seraient comptées que pour une ; et d'avis différents, elle serait caduque, Saint-Simon, 299, 100.

    Par extension. La comparaison que vous pouvez faire entre le royaume de Jésus-Christ et ceux de la terre est caduque, Bossuet, Var. 15.

  • 4Le mal caduc, l'épilepsie ou le haut mal.
  • 5 Terme de botanique. Qui ne persiste pas, qui tombe vite. Corolle, feuille caduque.

    Terme d'anatomie. La membrane caduque, ou, substantivement, la caduque, nom de la membrane muqueuse de l'utérus, hypertrophiée normalement lors de la fécondation et devenue caduque par suite des modifications qu'elle subit à mesure du développement de l'œuf humain.

HISTORIQUE

XVe s. Ne je ne puis estudier En mon code n'en ma digeste ; Caduque sont ; je doi de reste De ma prevosté dix escus, Et ne treuve homme qui me preste, Deschamps, Poésies mss. f° 434, dans LACURNE. Quelque grande vieille Sebille [Sibylle], Caduque, menassant ruine… , Coquillart, Droits nouveaux. Les couleurs de son escu estoient caduques [effacées], Perceforest, t. V, f° 21.

XVIe s. Et d'une voix toute caduque et rance, Ronsard, 601. Voylà une preudhommie caduque, occasionnée, accidentale et certes bien chetive, Charron, Sagesse, II, 3. Les gresles, tonnerres et tempestes, et tout le bruit qui se faict en l'air ne trouble ni ne touche les corps superieurs et celestes, mais seulement les inferieurs et caduques, Charron, ib. I, 30.

ÉTYMOLOGIE

Provenç. caduc ; espagn. et ital. caduco ; du latin caducus, de cadere, tomber (voy. CHOIR).