« fondé », définition dans le dictionnaire Littré

fondé

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

fondé, ée

(fon-dé, dée) part. passé de fonder
  • 1Dont on a fait le fondement. Un édifice fondé sur pilotis.

    Fig. Mon trône n'est fondé que sur des morts illustres, Corneille, Héracl. I, 1. Il fallut encore que cette ville célèbre [Rome], pour devenir une cité sainte et nouvelle, fût fondée sur le sang de ses apôtres, comme elle le fut autrefois sur le sang même de ses deux premiers fondateurs, Massillon, Panég. Ste Agnès.

    Fig. Un édifice fondé sur le sable, édifice qui ne paraît pas solide ni destiné à durer longtemps ; et plus fig. un système spécieux, une doctrine mal sûre, dont la solidité est plus apparente que réelle.

  • 2Bâti, construit. Il n'y avait encore que cinq mois que Pétersbourg était fondée lorsqu'un vaisseau hollandais y vint trafiquer ; le patron reçut des gratifications, et les Hollandais apprirent bientôt le chemin de Pétersbourg, Voltaire, Russ. I, 13. Te chasser du palais fondé par tes aïeux, Delavigne, Vêpr. sicil. II, 6.
  • 3 Fig. Établi sur, qui repose sur. Il a évité de dire rien qui ne fût fondé sur la tradition, Pascal, Prov. 3. Je défendrai mes droits fondés sur vos serments, Racine, Iphig. IV, 6. Songez-vous, pour trancher d'inutiles discours, Que le bonheur d'Achille est fondé sur vos jours ? Racine, ib. v, 2. Une amitié qui n'est fondée que sur la vertu, Fénelon, Tél. VI. Leur magnificence fondée sur la ruine des peuples, Fénelon, ib. XVIII.

    Fondé en… se dit à peu près avec le même sens. Notre religion… la plus fondée en miracles, prophéties…, Pascal, dans COUSIN. La théologie de Grotius est fondée en raison et en pratique, Bossuet, Avert. 6.

  • 4 Absolument. Qui est appuyé de raisons ou d'autorités. Cette nouvelle ne me paraît pas fondée, Sévigné, 575. Il méritait que ses reproches fussent mieux fondés, Hamilton, Gramm. 8. Jugez si votre confiance est bien fondée, Massillon, Carême, F. légères. M. Vosmaër a fait une critique assez mal fondée de ce que j'ai dit au sujet des fourmiliers, Buffon, Quadrup. t. IX, p. 144.

    Être fondé à, avoir des raisons plausibles de. N'avais-je pas raison de vous exhorter à imiter la sagesse et l'équité de ce célèbre magistrat ? je ne suis pas moins fondé à vous dire : imitez, comme lui, la bonté de Dieu, Fléchier, Lamoign. Sera-t-on fondé à prétendre que Racine n'ait pas su caractériser les hommes ? Vauvenargues, Racine et Corneille. Un bourgeois de Rome serait bien fondé à demander au pape des consuls, Voltaire, Mœurs, 85.

  • 5Dette fondée, dette de l'État inscrite à perpétuité sur le grand-livre.
  • 6 Substantivement. Un fondé de pouvoir, de procuration, celui qui est muni du pouvoir d'agir pour un autre, de la procuration d'un autre.

    Absolument. Il ne se présente pas ; mais y a-t-il un fondé ?

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

FONDÉ. Ajoutez : - REM. On dit : fondé à. On trouve pourtant aussi : fondé de. On fut fondé de regarder…, Condillac, Gramm. II, 10.