« lampe », définition dans le dictionnaire Littré

lampe

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

lampe [1]

(lan-p') s. f.
  • 1Vase ou ustensile destiné à produire de la lumière ou de la chaleur, à l'aide d'un liquide combustible et d'une mèche. Je vous prie de considérer ce petit échantillon, et de m'en dire votre sentiment sans aucune cérémonie ; j'ai l'expérience que vous savez non-seulement moucher la lampe, mais encore y verser de bonne huile, Poussin, Lett. 7 mars 1665. Je cours au temple alors, où la lampe allumée Jette au lieu de lumière une noire fumée, Rotrou, Antigone, V, 5. Avant que la lampe qui brûlait dans le temple de Dieu fût éteinte, Sacy, Bible, Rois, I, III, 3. La lueur pâle et sombre d'une petite lampe éclairait cette scène de douleurs, Diderot, Père de famille, I, 7. Sur son lit une lampe fatale Versait en s'épuisant sa lumière inégale, Ducis, Othello, V, 2. Plusieurs, pendant l'hiver, près d'un foyer antique Veillent à la lueur d'une lampe rustique, Delille, Géorg. I. Et toi, lampe nocturne, astre cher à l'amour…, Chénier, la Lampe. Comme une lampe d'or dans l'azur suspendue, La lune…, Lamartine, Médit. I, 16.

    Lampe ardente, lampe que l'on entretenait allumée dans un sépulcre.

    Fig. et familièrement. Veiller comme une lampe, se dit d'une personne qui aime à veiller.

  • 2Lampe d'église, lampe de métal suspendue dans le chœur avec une corde ou une chaîne. On a volé dans la chapelle de Saint-Germain, depuis vingt-quatre heures, la lampe d'argent de sept mille francs, six chandeliers plus hauts que moi ; voilà une extrême insolence, Sévigné, 15 janv. 1674. Pâle lampe du sanctuaire, Pourquoi, dans l'ombre du saint lieu, Inaperçue et solitaire, Te consumes-tu devant Dieu ? Lamartine, Harm. I, 4.

    Fig. Combien de lampes précieuses [des religieuses] qui brûlent dans les sanctuaires… sont des monuments éternels de sa foi et de sa piété libérale ! Fléchier, Dauphine.

  • 3Lampe d'Argant (ainsi nommée d'après l'inventeur), nom primitif du quinquet.

    Lampe économique, lampe dans laquelle on peut brûler sans fumée toute espèce d'huile et de graisse.

    Lampe ignifère, celle qui s'allume d'elle-même.

    Lampe hydrostatique, lampe dans laquelle l'huile arrive à la mèche par le seul effet de la pesanteur d'une colonne d'eau qui pèse sur l'huile.

    Lampe mécanique ou lampe Carcel, lampe dans laquelle l'huile monte par un mouvement d'horlogerie (Carcel est le nom de l'inventeur).

    Lampe modérateur, sorte de lampe mécanique dans laquelle le mouvement d'horlogerie et la pompe qu'il faisait mouvoir sont remplacés par un ressort à boudin.

    Lampe pneumatique, celle dans laquelle l'huile monte par l'effet de la pression de l'air.

  • 4Lampe d'émailleur, instrument dont on se sert dans les laboratoires pour ramollir le verre et lui donner différentes formes. On voit par l'effet de la lampe d'émailleur qu'avec une quantité de feu presque infiniment petite, on fait de plus grands effets en petit que le fourneau de verrerie ne peut en faire en grand, Buffon, Hist. min. Introd. Œuv. 1re part. t. VI, p. 86, not. 9.
  • 5Lampe de sûreté ou de Davy, petite lampe destinée à éclairer les mineurs sans les exposer aux détonations résultant du contact d'une flamme avec le gaz hydrogène carboné qui se dégage des mines de charbon de terre.
  • 6 Terme de blason. Meuble en forme de vase allongé, avec un bec et une anse.

    Lampe allumée, lampe dont la lumière est d'émail différent.

  • 7Nom marchand de plusieurs coquilles du genre hélice.

    Lampe antique, coquille de diverses espèces du genre hélice, entre autres l'hélice caracolle et l'hélice grimace.

  • 8Cul-de-lampe, voy. CUL, n° 13.

PROVERBES

Il n'y a plus d'huile dans la lampe, se dit d'une personne qui s'éteint par défaillance de nature, par le grand âge.

Il ne faut pas mettre la lampe allumée sous le boisseau, c'est-à-dire il ne faut ni ôter, ni refuser à autrui les moyens de s'éclairer, de s'instruire.

HISTORIQUE

XIIe s. E alumerent les lampes qui estoient sor le chandelier, Machab. I, 4.

XIIIe s. Une lampe en une verriere Lui rendoit un peu de lumiere, Blonde et Jehan, 1144. Que nus chandelliers de cuivre ne soient faiz de pieces soudées pour metre sus table, ne lampes ne soient faites que d'une piece…, Liv. des mét. 101.

XIVe s. Une lampe de voirre [verre], ouvrée en façon de damas, sans aucune garnison d'argent, De Laborde, Émaux, p. 354.

XVIe s. Du soleil qui nous esclaire La lampe eternelle et claire, Tiede partout reluisoit, Ronsard, 388. Mon œil sera la lampe ardant continuelle Devant l'image saint d'une dame si belle, Desportes, Diane, I, 43.

ÉTYMOLOGIE

Provenç. et ital. lampa ; du lat. lampas ; grec, λαμπὰς, de λάμπειν, briller.