« malédiction », définition dans le dictionnaire Littré

malédiction

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

malédiction

(ma-lé-di-ksion ; en vers, de cinq syllabes) s. f.
  • 1Vœu pour qu'il arrive du mal à quelqu'un. Il l'exterminera pour jamais de toutes les tribus d'Israël, selon les malédictions qui sont contenues dans ce livre de la loi et de l'alliance du Seigneur, Sacy, Bible, Deutéron. XXIX, 21. Ces terribles malédictions que Jésus-Christ a prononcées dans son Évangile : Malheur à vous qui riez…, Bossuet, Reine d'Anglet. Dieu, qui voyez mon trouble et mon affliction, Détournez loin de moi sa malédiction, Racine, Ath. V, 7. Les malédictions des fripons sont la gloire de l'homme juste, Rousseau, Confess. X. Éloignez-vous de moi, enfant ingrat et dénaturé ; je vous donne ma malédiction, Diderot, Père de famille, II, 6.

    Familièrement. La malédiction est sur cette maison, c'est-à-dire le malheur paraît attaché à cette maison.

    Il y a de la malédiction là-dessus, se dit quand on voit qu'une chose ne réussit pas, sans que la cause en soit apparente. Il faut donc qu'il y ait quelque malédiction sur la litière, Sévigné, 20 mai 1672.

  • 2Malheur, revers, insuccès. Je demande de n'être pas abandonné aux douleurs de la nature sans les consolations de votre esprit [ô Seigneur] ; car c'est la malédiction des Juifs et des païens, Pascal, Prière pour le bon us. des mal. X. L'Eglise, hors laquelle il n'y a que malédiction, Pascal, Lett. à Mlle de Roannez, 5. Une malédiction que Dieu a toujours attachée au crime, Massillon, Carême, Vocat. Tout ce que j'ai fait de bien a toujours été pour moi une source de malédictions, Voltaire, Zadig, 8.

HISTORIQUE

XIIe s. Puis ot dou [pour ce] mariage mainte maleïçon, Sax. III.

XVe s. En enjoignant que qui benisroit lui, fust beneïst, et qui le maudiroit, fust rempli de maleisson, Christine de Pisan, Hist. de Ch. V, III, 71. Temps sans douceur et de maleïsson, Deschamps, Ball. du temps présent.

XVIe s. Si tu n'obeis à la voix du Seigneur, toutes ces maledictions viendront sur toy, tu seras maudit en la cité, maudit au champ, Lanoue, 19. Malediction sur vous qui…, Lanoue, 71. Helas ! j'eusse esté heureux et plus qu'heureux, si jamais cette malediction d'amour ne me eut encombré, l'Amant ressuscité, p. 509, dans LACURNE.

ÉTYMOLOGIE

Provenç. maledictio, maldicio ; esp. maldicion ; ital. maledizione ; du lat. maledictionem, de maledicere, de male, mal, et dicere, dire. Malédiction a été refait postérieurement sur le latin ; l'ancienne forme est maleïçon.