« résider », définition dans le dictionnaire Littré

résider

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résider

(ré-zi-dé) v. n.
  • 1Faire sa demeure ordinaire en quelque endroit. Il réside à Paris. Il réside sur son domaine, dans son domaine. Dans ce palais antique où son père réside, Voltaire, Tancr. III, 1. Par delà tous les cieux le Dieu des cieux réside, Voltaire, Henr. VII.
  • 2 Absolument. Demeurer dans le lieu où l'on exerce une fonction. Les évêques doivent résider. Nous avons cinquante-deux prélats Qui ne résident pas, Racine, Poés. div. Vers sur l'assembl. des évêques.
  • 3 Fig. Exister dans. Quelle vertu réside en ce débile sang ? Rotrou, Herc. mour. V, 2. La souveraine puissance résidait en la personne du roi, Vaugelas, Q. C. X, 10. Nous savons que les corps saints sont habités par le Saint-Esprit jusqu'à la résurrection, qui se fera par la vertu de cet Esprit qui réside en eux pour cet effet, Pascal, Lett. sur la mort de son père. Il [le péché] y réside [dans les hommes] toujours durant cette vie, Pascal, Lett. à Mlle de Roannez, 9. Moïse nous découvre ce grand secret de la véritable philosophie, qu'en Dieu seul réside la fécondité et la puissance absolue, Bossuet, Hist. II, 1. Songez qu'en cet enfant tout Israël réside, Racine, Athal. IV, 3. Oui, peuple, c'est en vous que le pouvoir réside, Chénier M. J. Gracques, II, 3.

    Cet homme croit que toute la sagesse, toute la science, tout le bon sens réside dans sa tête, il croit être le seul sage, le seul savant, avoir tout le bon sens en partage.

  • 4 Fig. Consister en. Ils confessent que la justice n'est pas dans ces coutumes, mais qu'elle réside dans les lois naturelles, connues en tout pays, Pascal, Pens. III, 8, édit, HAVET. Ici la nature est soumise, sans être étouffée ; et c'est en cela que réside le vrai courage, Barthélemy, Anach. ch. 48.
  • 5 Fig. Porter sur, reposer sur. Tout réside… sur une tête de dix-huit ans [le jeune Grignan], Sévigné, 12 fév. 1690.

    Il se conjugue avec l'auxiliaire avoir.

HISTORIQUE

XIIIe s. Et cil met avant tenure de dix ans pesible, à le [la] seue et à le [la] veue du demendeur resident el païs, Beaumanoir, VIII, 9.

XIVe s. La vapeur est froide et humide, Voire que demeure et reside Et est en terre retenue, Nature à l'alch. errant, 300.

XVIe s. Il passa par Rhodes, et veit ses familiers et amis qui pour lors y residoient, Amyot, Cicéron, 46. Ce mot [hypostase] emporte subsistence, qui reside en un seul Dieu, Calvin, Inst. 70. La sanie ne sort jamais qu'avec ladite urine, et tousjours reside au fond d'icelle, Paré, XV, 56.

ÉTYMOLOGIE

Lat. residere, de re, et sedere, être assis (voy. SEOIR).