« transpirer », définition dans le dictionnaire Littré

transpirer

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

transpirer

(tran-spi-ré) v. n.
  • 1Sortir du corps sous forme d'exhalation à la peau. Les humeurs transpirent au travers de la peau.

    Par extension. Des fumées transpirent à travers les pores du gouffre, surtout du côté de la Torre del Greco, Chateaubriand, Italie, le Vésuve.

  • 2Il se dit du corps même qui laisse exhaler. M. Dodart s'assura par des expériences continuées durant trente-trois ans, que l'on transpire beaucoup plus dans la jeunesse, Fontenelle, Dodart. Votre climat n'a point maturam uvam [le raisin mûr] ; ma malheureuse machine m'obligera de m'éloigner du pays où l'on pense, pour aller chercher ceux où l'on transpire, Voltaire, Lett. en vers et en prose, 16. Les végétaux transpirent, et ils s'endurcissent d'autant plus que leur transpiration est plus accélérée ou plus abondante, Bonnet, Consid. corps organ. Œuv. t. v, p. 299.

    Par extension. Les terroirs qui transpirent beaucoup seront plus endommagés par les gelées du printemps que les autres, Buffon, Expér. sur les végét. 4° mém.

  • 3 Fig. Se laisser apercevoir. La vie, le sang et son incarnat transpirent à travers, Diderot, Salon de 1767, Œuv. t. XIV, p. 104, dans POUGENS.
  • 4 Fig. Commencer à être connu, divulgué. Rien [d'une délibération du sénat romain] ne transpira au dehors ; tant on gardait un secret inviolable dans les délibérations de cette auguste assemblée, Rollin, Hist. anc. Œuv. t. IX, p. 14. M. de Climal était un faux dévot, qui ne pouvait avec honneur laisser transpirer ni jalousie, ni amour, Marivaux, Marianne, part. 2. Elle [la nation française] serait peu flattée [d'un écrit de Frédéric II] ; le roi de France le serait encore moins, et je vous respecte trop l'un et l'autre, pour jamais laisser transpirer ce qui ne servirait qu'à vous rendre irréconciliables, Voltaire, Lett. au roi de Pr. 19 mai 1759. Quant au contenu de la dépêche, rien n'a transpiré, Courier, Gazette du village.

    Impersonnellement. Il ne transpirait rien dans le public des mesures que les confédérés prenaient pour déplacer ce ministre, Lesage, Gil Blas, XII, 8.

  • 5 V. a. Faire sortir par transpiration. Ils [des capucins qui faisaient la médecine] ont mieux aimé… me faire transpirer toutes les sérosités, Sévigné, 17 juin 1685.
  • 6Se transpirer, v. réfl. Donner lieu à transpiration, emploi qui est aujourd'hui peu en usage. Il se transpire beaucoup plus d'humeurs par les pores imperceptibles des artères et de la peau, qu'il n'en sort par les autres passages du corps, Malebranche, Rech. vér. II, I, 3. La chair de cochon que l'on mange se transpire peu, Montesquieu, Esp. XXIV, 25.

HISTORIQUE

XVIe s. Ils frottent les patients en une grande chambre commune, où tous vents peuvent transpirer, Paré, XVI, 11.

ÉTYMOLOGIE

Lat. trans, à travers, et spirare, souffler.