« moqueur », définition dans le dictionnaire Littré

moqueur

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

moqueur, euse

(mo-keur, keû-z') adj.
  • 1Qui se moque. Le Français quelquefois est léger et moqueur ; Mais toujours le mérite eut des droits sur son cœur, Voltaire, Événements de 1744. On s'est moqué de ce système ainsi que des anguilles nées de blé ergoté ; car on est moqueur en Gaule aussi bien qu'en Grèce, Voltaire, Dial. XXIX, 9. Les gens moqueurs ne savent rien approfondir ; ils sont toujours superficiels, Genlis, Maison rust. t. II, p. 180, dans POUGENS.
  • 2Qui a le caractère de la moquerie. Il y a encore des vers moqueurs que fit le poëte Claudien contre l'eunuque Eutropius, consul et patrice de l'empire, Guez de Balzac, De la cour, 1er disc. Jamais un généreux vainqueur N'affligea les vaincus d'un langage moqueur, Mairet, Sophon. III, 4. Tandis que mon faquin, qui se voyait priser, Avec un ris moqueur les priait d'excuser, Boileau, Sat. III. Remarquez qu'ils se saluent avec un ris moqueur : ils se méprisent mutuellement, et ils ont raison, Lesage, Diable boit. ch. 17, dans POUGENS. L'œil moqueur de la critique, Marmontel, Mém. VII.
  • 3 S. m. et f. Moqueur, moqueuse, celui, celle qui se moque. Ne reprenez point le moqueur, de peur qu'il ne vous haïsse ; reprenez le sage, et il vous aimera, Sacy, Bible, Prov. de Salom. IX, 8. Peu s'en faut qu'elle ne s'emporte jusqu'à la dérision, qui est le dernier excès et comme le triomphe de l'orgueil, et qu'elle ne se trouve parmi ces moqueurs dont le jugement est si proche, selon la parole du sage, Bossuet, Anne de Gonz. Les moqueurs sont moqués ; cela se voit souvent, Legrand, Roi de Cocagne, II, 1.
  • 4 S. m. Oiseau d'Amérique, qui imite aisément le chant des autres oiseaux. L'oiseau moqueur (turdus polyglottus) habite la Louisiane ; c'est le roi du chant, un musicien accompli, sans rival ; Audubon n'excepte pas même le rossignol, Cap, Audubon, p. 20. Le moqueur est quelquefois attaqué par le faucon ; mais il se défend bien ; si le faucon manque son coup, le moqueur l'attaque à son tour, et, s'il ne peut en triompher, il appelle à son secours les moqueurs d'alentour, qui ne tardent pas à l'en délivrer, ID. ib. p. 21.

HISTORIQUE

XIVe s. Avecques le moqueur n'aies compaignie, mais la fuy et ses paroles comme venin, Ménagier, I, 9.

XVe s. À grant moqueur fault grande moqueresse, Deschamps, Poésies mss. f° 225.

XVIe s. Nous avons un grand rieur et un grand mocqueur de consul [parole de Caton à propos de Cicéron], Amyot, Cicér. et Démosth. 2.

ÉTYMOLOGIE

Moquer ; Berry, moquard, moquarde.