« paternel », définition dans le dictionnaire Littré

paternel

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

paternel, elle

(pa-tèr-nèl, nè-l') adj.
  • 1Du père, qui appartient au père. Recevoir la bénédiction paternelle. Ô dieux hospitaliers, que vois-je ici paraître ? Dit l'animal chassé du paternel logis, La Fontaine, Fabl. VII, 15. Que le prodigue retourné reçoive plus de graces que son aîné, qui ne s'est jamais échappé de la maison paternelle, Bossuet, Mar. Thér.
  • 2Qui vient du père, qui est du côté du père. Succession paternelle. La ligne paternelle. Un propre paternel. Que d'amis, que de parents naissent en une nuit au nouveau ministre ! les uns font valoir leurs anciennes liaisons… les autres feuillettent leur généalogie, remontent jusqu'à un trisaïeul, rappellent le côté paternel et maternel, La Bruyère, VIII. Un homme de cour… doit insinuer qu'il [son nom] est de tous les noms le plus illustre… faire entrer dans toutes les conversations ses aïeux paternels et maternels…, La Bruyère, VIII. Il était encouragé par l'exemple d'un oncle paternel qu'il avait, médecin fort habile et fort estimé, Fontenelle, Tournefort.
  • 3Qui est tel qu'il convient à un père, à la qualité de père. Entrailles paternelles. Les avis paternels. Ta douleur, du Perier, sera donc éternelle ? Et les tristes discours Que te met en l'esprit l'amitié paternelle, L'augmenteront toujours ? Malherbe, VI, 18. La puissance paternelle se perdit à Rome avec la république, Montesquieu, Esp. v, 7. Tant il est vrai que, dans tous les êtres qui suivent la sage loi de la nature, l'amour paternel est le principe de ce qu'on peut appeler vertus, Buffon, Ois. t. IX, p. 217. Le long éloignement d'un enfant qu'on ne connaît pas encore [mis en nourrice], affaiblit, anéantit enfin les sentiments paternels et maternels, Rousseau, Conf. X.

    Fig. J'ai laissé reposer Mahomet [tragédie], afin de le revoir avec des yeux moins paternels, Voltaire, Lett. en vers et en prose, 75.

  • 4Il se dit, en un sens analogue, de Dieu, d'un souverain, d'un maître, d'un supérieur, etc. Il a des soins paternels pour ses domestiques. Et d'un ton paternel réprimant ses douleurs : Laisse au chantre, dit-il, la tristesse et les pleurs, Boileau, Lutrin, I. Mais Dieu veut qu'on espère en son soin paternel, Racine, Athal. I, 2. Œdipe a pour son peuple une amour paternelle, Voltaire, Œdipe, III, 4.
  • 5Ancien terme de grammaire. Cas paternel, le génitif, ainsi dit parce qu'il exprime la filiation : Ἀλέξανδρος Φιλίππου, Alexandre, fils de Philippe.

HISTORIQUE

XIVe s. Et l'amisté paternel ou du pere à ses filz est aucunement tele comme est amisté royal ou du roy à ses subjets, Oresme, Eth. 248. Je te pri que tu pardonnes à la douleur paternel, Bercheure, f° 66, verso.

XVIe s. Je trouverois raisonnable que le magistrat et le prince à ses despens en gratifiast [de spectacles] quelquefois la commune, d'une affection et bonté comme paternelle, Montaigne, I, 199.

ÉTYMOLOGIE

Provenç. paternal, pairenal ; espagn. paternal ; ital. paternale ; du lat. paternus, allongé du suffixe alis.