« pouls », définition dans le dictionnaire Littré

pouls

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

pouls

(poû ; l's ne se lie pas : un poû accéléré) s. m.
  • 1Battement des artères, dû à l'ondée du sang qui est projetée par chaque contraction du ventricule gauche du cœur. Pouls dur, pouls souple. Pouls vite, pouls lent. Pouls fréquent. Pouls petit. Chez un adulte le pouls bat 72 fois par minute. Ou bien tâtant le pouls, le ventre et la poitrine, Régnier, Sat. IV. Cette connaissance délicate du pouls, qui fait tant d'honneur à ceux qui la possèdent, Mairan, Éloges, Lémery. …Lorsque mon pouls, inégal et pressé, Faisait peur à Tronchin près de mon lit placé, Voltaire, Ép. 102. On sait que le pouls des enfants est bien plus fréquent que celui des adultes, Buffon, Hist. nat. hom. Œuv. t. IV, p. 210.

    On dit le pouls plein, quand l'artère, quel qu'en soit le diamètre, paraît bien remplie sous le doigt qui la touche.

    Pendant que le pouls bat encore, pendant que nous vivons. Il faut à la fin tâcher de se réveiller ; après un si long silence, il faut se faire entendre, pendant que le pouls nous bat encore, Poussin, Lett. 7 mars 1665.

    Fig. et familièrement. Le pouls lui bat, il a peur.

    Sans pouls, en syncope. Le vieillard, accablé de l'horrible Artamène, Tombe au pied du prélat, sans pouls et sans haleine, Boileau, Lutr.

    Demeurer sans pouls, demeurer tout interdit. Pinucio resta sans pouls, sans voix, La Fontaine, Berc. Je ne sentis point mon sang se glacer, je ne demeurai pas un instant sans voix, sans pouls et sans haleine, Courier, Lett. à M. Renouard, sur une tache d'encre.

    Fig. Tâter le pouls à quelqu'un, le sonder sur une affaire. J'étais un de ces trois examinateurs… le charlatan me fit tâter le pouls, et me fit offrir de l'argent pour me gagner, Patin, Lett. t. v, p. 62 dans POUGENS. Je lui saurai ce soir tâter le pouls de près, Th. Corneille, D. Bertr. de Cig. II, 6.

    Fig. Se tâter le pouls, consulter ses forces avant d'entreprendre quelque chose d'important. Je sonde ma portée et me tâte le pouls, Régnier, Sat. I.

  • 2Pouls veineux, mouvement des veines que l'on a comparé à la diastole et à la systole des artères ; mouvement purement accidentel et local, résultant d'un reflux du sang de l'oreillette droite du cœur dans la veine cave supérieure, dans les jugulaires et dans les grosses veines qui s'y rendent.
  • 3 Fig. Ce qui indique l'état d'un corps comparé à un corps vivant. J'insiste sur le prix des monnaies, c'est le pouls d'un État, Voltaire, Mœurs, 51.

HISTORIQUE

XIIIe s. Et li pous li batera plus tost qu'il ne sieut [n'a coutume], Alebrand, f° 10. Et jut une grant pieche pasmés, que on n'i senti poux ne aleine, Chr. de Rains, p. 41. Le braz prant et taste le pous, Ren. 19528.

XVe s. Il ne faut jà vostre pousse taster, Orléans, Ball. 83.

XVIe s. Aubigné connoissant le poux inesgal de ceux qui le conseilloient, et se doutant que le lendemain on changeroit d'avis…, D'Aubigné, Hist. II, 448. Cependant le duc de Maienne tastoit le poux aux villes de Picardie, D'Aubigné, ib. III, 223. Le pouls se change par le courroux, et alors est haut, grand, vehement, viste et frequent ; et par la joie est grand, rare et tardif… par la tristesse est petit, languissant, tardif et rare ; aussi de la peur recente est vehement, viste, elancé, desordonné et inegal, Paré, Introd. 18.

ÉTYMOLOGIE

Provenç. pols ; espagn. pulso ; ital. polso ; du lat. pulsus, de pellere, pousser.

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

POULS. Ajoutez :
4 Pouls blanc, pouls rouge, noms, dans l'Aunis, d'une prétendue maladie que les empiriques seuls savent guérir ; le pouls blanc est caractérisé par une espèce de frémissement dans le corps ; le pouls rouge a pour symptômes des battements d'artères, particulièrement au creux de l'estomac, Gloss. aunisien, 1870, p. 138.