« prévoyance », définition dans le dictionnaire Littré
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prévoyance
- 1Action de prévoir, faculté de prévoir.
Les prévoyances des besoins et des utilités que nous aurions de sa présence [Pascal le père]
, Pascal, Lett. sur la mort de son père.C'est elle [la sagesse divine] dont la prévoyance s'étend aux siècles futurs, et enfer me dans ses desseins l'éternité tout entière
, Bossuet, le Tellier.Une sage prévoyance de l'avenir doit faire préparer pendant la paix ce qui peut servir en temps de guerre
, Rollin, Hist. anc. Œuv. t. II, p. 400, dans POUGENS. - 2Soin par lequel on prend des mesures pour l'avenir.
Il vint hier ici Mesdames… ; un léger soupçon avait causé une légère prévoyance qui composa un très bon dîner
, Sévigné, 305.Ce qu'une judicieuse prévoyance n'a pu mettre dans l'esprit des hommes, une maîtresse plus impérieuse, je veux dire l'expérience, les a forcés de croire
, Bossuet, Reine d'Anglet.Un homme [Cromwell] …qui ne laissait rien à la fortune de ce qu'il pouvait lui ôter par conseil et par prévoyance
, Bossuet, ib.Dieu défend-il tout soin et toute prévoyance ?
Racine, Athal. III, 6.Je vois que rien n'échappe à votre prévoyance
, Racine, Baj. II, 1.Ce qui perdit surtout Pompée fut la honte qu'il eut de penser qu'en élevant César comme il avait fait, il eût manqué de prévoyance
, Montesquieu, Rom. 11.C'est une prévoyance très nécessaire de sentir qu'on ne peut tout prévoir
, Rousseau, Contrat social, IV, 6.La prévoyance des renards qui cachent leur gibier en différents endroits pour le retrouver au besoin
, Buffon, Disc. nat. anim. Œuv. t. v, p. 383.Où l'espoir est perdu la prévoyance est vaine
, Delille, Parad. perdu, X.Au plur.
Espérons en Dieu, et ne nous fatiguons pas par des prévoyances indiscrètes et téméraires
, Pascal, Lett. sur la mort de son père.Vous sentez donc l'amour maternelle…, eh bien ! moquez-vous présentement des craintes, des inquiétudes, des prévoyances, des tendresses qui mettent le cœur en presse
, Sévigné, 13 déc. 1671.C'est quelquefois par ces prévoyances [dans les choses de la vie] qu'on est garanti des malheurs où les autres tombent par leur imprudence
, Sévigné, 3 juill. 1680.Aussi loin que peuvent aller les forces et les prévoyances humaines, on devait ici compter sur le succès
, Villemain, Souvenirs contemporains, Cent-Jours, ch. VIII.
HISTORIQUE
XIVe s. Le cyrurgien doit ouvrer o [avec] porvoiance et o sapience
, H. de Mondeville, f° 33, verso.
XVIe s. Cette prevoyance des bestes d'amasser et espargner pour le temps à venir
, Montaigne, II, 186. Par son industrie et prevoyance incomparable
, Carloix, VII, 20.
ÉTYMOLOGIE
Prévoyant. L'ancienne langue disait pourveance, et au XIVe siècle previdence, qui a duré jusqu'au XVIe.