« promesse », définition dans le dictionnaire Littré

promesse

Définition dans d'autres dictionnaires :

Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

promesse

(pro-mè-s') s. f.
  • 1Action de promettre. Dites-moi seulement s'il a sauvé mon frère, S'il m'a tenu promesse, Corneille, Pomp. v, 3. Ceux qui font ces promesses les tiennent, Pascal, Prov. X. Leurs discours [des prophètes] expriment très clairement la promesse de biens temporels, et ils disent néanmoins que leurs discours sont obscurs, Pascal, Pens. XVI, 5, éd. HAVET. Saint Thomas, traitant de la nature du vœu, établit cette différence entre le commandement et la promesse, que le commandement règle et détermine ce que les autres doivent faire à notre égard ; et la promesse, au contraire, ce que nous devons faire à l'égard des autres, Bossuet, Sermons, Soumission à la parole, 3. On ne m'abuse point par des promesses vaines, Racine, Iphig. IV, 6. Enfin, prince, je viens dégager ma promesse, Racine, Bérén. v, 3. Aux promesses du ciel pourquoi renoncez-vous ? Racine, Ath. I, 1. Essayez dès ce jour l'effet de mes promesses, Racine, ib. II, 7. Il a violé toutes ses promesses à l'égard de ses voisins, Fénelon, Tél. X. Borgia ne partit de Rome qu'après être assuré du duché de Valentinois… et d'une pension de vingt mille livres que lui donnait Louis XII, avec promesse de faire épouser à cet archevêque la sœur du roi de Navarre, Voltaire, Mœurs, 110. Ta promesse suffit, et je la crois plus pure Que les autels des dieux entourés du parjure, Voltaire, Mort de César, I, 1.

    Avoir promesse, se dit de celui à qui une promesse a été faite. Ils étaient toujours flattés, et ils avaient promesse que les Rochelois ne traiteraient pas sans eux, Anquetil, Ligue, II, 84.

    Donner promesse que, promettre que. S'il osait y manquer, je te donne promesse Qu'il pourrait bien ailleurs chercher une maîtresse, Corneille, Gal. du Pal. I, 11.

    Promesses du baptême, celles que l'Église exige des catéchumènes avant de leur conférer le baptême, et que font les parrains et les marraines.

    Fig. N'espérons plus, mon âme, aux promesses du monde, Malherbe, I, 3. La moisson de nos champs lassera les faucilles ; Et les fruits passeront la promesse des fleurs, Malherbe, II, 1.

    Fig. Se ruiner en promesses, promettre beaucoup, et ne rien tenir.

  • 2Promesse de mariage, écrit par lequel on s'engage à épouser une personne. Apprenez, monsieur, que, pour mon malheur, j'aime ce perfide, que j'ai de lui une promesse de mariage, Hauteroche, le Cocher, se. 23.
  • 3Billet sous seing privé par lequel on s'engage à payer une somme d'argent. Signer, déchirer une promesse. Je le priai de me prêter quatre cents pistoles, dont je lui fis ma promesse, et que je lui ai rendues depuis, Retz, Mém. t. III, liv. IV, p. 479, dans POUGENS.
  • 4Les enfants de la promesse, les élus. Dieu ne doit que suivant ses promesses ; il a promis d'accorder la justice aux prières ; jamais il n'a promis les prières qu'aux enfants de la promesse, Pascal, Pens. XXV, 55, bis.

HISTORIQUE

XIIIe s. Promesse sans don ne vaut gaires, la Rose, 4108. Et se m'amor vous prometoie, Jà voir promesse n'en tendroie, ib. 7252. Et Jehan n'a pas assés por paier les detes et les promesses c'on li demande, Beaumanoir, VI, 24.

XIVe s. Ne pensés pas à tel folie… La proumesse fallir ne poet, Jean de Condé, t. II, p. 236. Promesse est vent ; honneur n'a gloire, Et amours dort, c'est chose voire, Machaut, p. 53.

XVe s. Ceux de dedans durement oppressés et requis par plusieurs fois par le connestable qu'ils se rendissent, ou tous seroient morts, s'ils estoient prins par force ; c'estoient les promesses que le connestable promettoit par coustume, Froissart, liv. I, p. 458.

ÉTYMOLOGIE

Prov. promessa ; espagn. promesa ; ital. promessa ; du lat. promissus, promis (voy. PROMETTRE).