« purement », définition dans le dictionnaire Littré

purement

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

purement

(pu-re-man) adv.
  • 1D'une manière pure, innocente. Vivre purement.
  • 2Avec correction et élégance. M. le cardinal de Fleury parlait purement et avec facilité ; sa manière de raconter était élégante et naïve, Mairan, Éloges, Cardinal de Fleury. Les auteurs qui ont écrit le plus purement en latin sont ceux qui ont vécu dans le siècle d'Auguste, c'est-à-dire à la fin de la république et au commencement de l'empire, Dumarsais, Œuv. t. I, p. 272.

    Dessiner purement, dessiner d'une manière exacte, correcte.

  • 3Uniquement, essentiellement, simplement. Hélas ! ma fille, que mes lettres sont sauvages ! où est le temps que je parlais de Paris comme les autres ? c'est purement de mes nouvelles que vous aurez, Sévigné, 57. Je m'en vais demain à Saint-Germain, avec Mme de Chaulnes, purement pour le voir [M. de Pompone], Sévigné, 8 janv. 1674. Dites à Mme d'Aubigny que, si la lettre est purement d'elle, il faut qu'elle se soit prodigieusement formé l'esprit, Maintenon, Lett. à M. d'Aubigné, 18 janv. 1683. L'on a enrichi la langue de nouveaux mots, secoué le joug du latinisme, et réduit le style à la phrase purement française, La Bruyère, I. La grande question est de savoir si un pays purement agricole est plus riche qu'un pays purement commerçant, Voltaire, Dict. phil. Blé. Considérez aussi que, bornés par nos facultés aux choses sensibles, nous n'offrons presque aucune prise aux notions abstraites de la philosophie et aux idées purement intellectuelles, Rousseau, Ém. IV.
  • 4Purement et simplement, sans réserve. Il a résigné sa charge purement et simplement.

    Purement et simplement, se dit aussi dans le sens de simplement employé tout seul. M. Fontaine m'est venu voir purement et simplement pour me rassurer sur son silence et son absence, Diderot, Lettres Voland, 24 juill. 1769.

HISTORIQUE

XIIIe s. Tout ensi sachiés purement, Que boins fruis de bone ente vient, Baudouin de Condé, t. I, p. 79.

XVe s. Et se porta le traité entre eux et messire Charles : qu'ils se rendroient quittement et purement saufs leurs corps et leurs biens…, Froissart, I, I, 190.

XVIe s. Je lairray purement la coustume en ordonner, Montaigne, I, 18. Des escripts purement humains et philosophiques, sans meslange de theologie, Montaigne, I, 400.

ÉTYMOLOGIE

Pure, et le suffixe ment ; provenç. purament ; esp. et ital. puramente.