« repentir.2 », définition dans le dictionnaire Littré

repentir

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

repentir [2]

(re-pan-tir) s. m.
  • 1Tristesse particulière que nous causent nos fautes. Il n'est crime envers moi qu'un repentir n'efface, Corneille, Cinna, IV, 2. Notre repentir n'est pas tant un regret du mal que nous avons fait, qu'une crainte de celui qui nous en peut arriver, La Rochefoucauld, Max. 180. Cette tristesse que nos fautes nous causent a un nom particulier et s'appelle repentir, Bossuet, Conn. I, 19. Le chemin est encore ouvert au repentir, Racine, Baj. II, 1. Dieu fit du repentir la vertu des mortels, Voltaire, Olymp. II, 2. Le repentir, le plus grand, le plus insupportable de tous les maux, Genlis, Théât. d'éduc. la Bonne mère, II, 5. Le repentir qui se répète fatigue l'âme ; ce sentiment ne régénère qu'une fois, Staël, Corinne, X, 5. Ô mon Dieu ! s'il est vrai que, dans ta grâce immense, Le repentir ait place auprès de l'innocence, P. Lebrun, Marie St. V, 5.

    Au plur. N'attendez point de moi d'infâmes repentirs, D'inutiles regrets ni de honteux soupirs, Corneille, Cinna, V, 1. Il [le roi] lui parla [au prince de Conti] d'un air de maître qui a dû causer de graves repentirs, Sévigné, 28 juill. 1682. La volupté, des repentirs suivie, Rousseau J.-B. Épîtres, II, 5. Les repentirs, les doux souvenirs, les regrets, l'attendrissement se partagent le soin de me faire oublier quelques moments mes souffrances, Rousseau, 3e lett. à M. de Malesherbes. Quand il aura béni toutes les innocences, Puis tous les repentirs, Hugo, Chants du crépuscule, 30.

    Fig. Le mauvais temps continue… on se hasarde sous l'espérance de la Saint-Jean, on prend le moment d'entre deux nuages pour être le repentir du temps, qui veut enfin changer de conduite, et l'on se trouve noyés, Sévigné, 21 juin 1680.

    Familièrement. En être au repentir, regretter d'avoir fait quelque chose. Sur un ton si chagrin vous parlez des époux, Que vous avez l'air, entre nous, D'en être… au repentir vous-même, Imbert, Jaloux sans amour, II, 7.

  • 2Changement de résolution. Mais, puisque désormais son lâche repentir Dément le sang des dieux dont on le fait sortir, Ma fille, c'est à nous de montrer qui nous sommes, Racine, Iph. II, 4. Les fléaux, comme les dons de Dieu, sont sans repentir, Massillon, Or. fun. Villars.
  • 3 Terme de peinture. Trace d'un premier trait qu'on a corrigé. Il y a des repentirs dans ce tableau.
  • 4 Au plur. Terme de coiffure. Cheveux roulés en hélice ou en tire-bouchons que quelques femmes laissent pendre des deux côtés du visage.

HISTORIQUE

XIIe s. Onques Tristans, cil qui but le brevage, Plus loiaument n'ama sanz repentir, Couci, XI.

XVIe s. Regarde en quel danger follement tu te jettes, Et au pris de ta vie un repentir n'achetes, Ronsard, 757. De court plaisir long repentir, Cotgrave

ÉTYMOLOGIE

Repentir 1. L'ancienne langue avait aussi repentie, repentise et même repentison.