« rival », définition dans le dictionnaire Littré
Définition dans d'autres dictionnaires :
rival, ale
- 1Celui, celle qui aspire, qui prétend aux mêmes avantages qu'un autre.
Corrival… est devenu vieux ; on ne dit plus que rival, qui aussi est bien plus doux et plus court
, Vaugelas, Rem. t. II, p. 577, dans POUGENS.L'un et l'autre rival, s'arrêtant au passage, Se mesure des yeux, s'observe, s'envisage
, Boileau, Lutr. V.Il sait que, le premier, lui donnant mon suffrage, Je le fis nommer chef de vingt rois ses rivaux
, Racine, Iphig. III, 6.Quand deux amis sont dans des postes qui naturellement les rendent rivaux, il ne faut plus leur demander des preuves d'équité, de droiture, ni même de générosité
, Fontenelle, Chazelles.Nous voilà donc rivaux confidents l'un de l'autre, et concurrents de l'abbé Delille
, Marmontel, Mém. VII.Fig.
Comme nous agissons plus d'après nos sensations que d'après nos réflexions, les talents de l'imagination auront toujours plus d'attraits pour nous que les conseils de la raison sa rivale
, Barthélemy, Anach. ch. 80.Sans avoir de rivaux, sans avoir personne qui partage la bonne opinion qu'on a de soi.
Un homme qui s'aimait sans avoir de rivaux Passait dans son esprit pour le plus beau du monde
, La Fontaine, Fabl. I, 11.Adj.
Les Romains et les Parthes furent deux puissances rivales, qui combattirent, non pas pour savoir qui devait régner, mais exister
, Montesquieu, Esp. XXI, 16.Ce fut comme nation rivale, et non comme nation commerçante, qu'ils [les Romains] attaquèrent Carthage
, Montesquieu, ib. XXI, 14. - 2Particulièrement, il se dit de celui qui dispute le cœur d'une amante, de celle qui dispute le cœur d'un amant.
Comme entre deux rivaux la haine est naturelle
, Corneille, Poly. III, 1.Qui pourrait cependant t'exprimer les cabales Que formait en ces lieux ce peuple de rivales ?
Racine, Esth. I, 1.Un mari n'a guère un rival qui ne soit de sa main, et comme un présent qu'il a autrefois fait à sa femme
, La Bruyère, III.C'est un spectacle bien agréable qu'une rivale qui, s'humiliant à vos pieds, demande pardon et se justifie en même temps
, Hamilton, Gramm. X.Dans la plupart des liaisons de galanterie, l'amant hait bien plus ses rivaux qu'il n'aime sa maîtresse
, Rousseau, Ém. V. - 3Celui, celle qui est égale en œuvre, en mérite, en renom, émule.
Ces deux rivaux d'Horace [Racan et Malherbe], héritiers de sa lyre
, La Fontaine, Fabl. III, 1.C'est le fils et le rival d'Achille
, Racine, Andr. II, 5.Marseille fut d'autant plus jalouse, qu'égalant Carthage sa rivale en industrie, elle lui était devenue inférieure en puissance
, Montesquieu, Esp. XXI, 11.Florence, rivale de Rome, attirait chez elle la même foule d'étrangers, qui venaient admirer les chefs-d'œuvre antiques et modernes dont elle était remplie
, Voltaire, Mœurs, 186.Sans rival, sans chose ou personne qui égale.
HISTORIQUE
XVIe s. Rivaux, que nous appellons corrivaux
, Pasquier, Rech. VIII, p. 684, dans LACURNE.
ÉTYMOLOGIE
Lat. rivalis, proprement riverain, et, comme les riverains ont souvent dispute, rival, du lat. rivus, ruisseau.