« superficiel », définition dans le dictionnaire Littré
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superficiel, elle
- 1Qui est relatif à la surface.
L'un des plus considérables [tremblements de terre] est celui qui se fit ressentir au Canada en 1663 ; il s'étendit sur plus de deux cents lieues de longueur sur cent lieues de largeur, c'est-à-dire sur plus de vingt mille lieues superficielles
, Buffon, Add. théor. terre, Œuv. t. XIII, p. 53.Il [l'écureuil de Madagascar] a dix-sept pouces de longueur en le mesurant, en ligne superficielle, depuis le bout du museau jusqu'à l'origine de la queue
, Buffon, Quadrup. t. XIII, p. 54. - 2Qui n'est qu'à la surface. La lésion est superficielle. Une brûlure superficielle.
Fig.
Les premières, qu'on appelle perceptions pures, sont, pour ainsi dire, superficielles à l'âme, elles ne la pénètrent et ne la modifient pas sensiblement
, Malebranche, Rech. vér. I, 1.La philosophie n'était point en lui une teinture légère, ni une décoration superficielle ; c'était un sentiment profond et une seconde nature difficile à distinguer d'avec la première
, Fontenelle, Carré.Terme de botanique. Parasites superficielles, les plantes qui vivent à la surface des végétaux, sans leur emprunter leur nourriture ; ce sont de fausses parasites.
- 3 Fig. Qui n'est pas profond, qui ne va pas à l'intérieur.
Vous n'avez qu'un désir superficiel de réformer vos défauts
, Bossuet, Lett. Corn. 244.C'est là [dans l'histoire] qu'on découvre que le lustre qui vient de la flatterie est superficiel, et que les fausses couleurs, quelque industrieusement qu'on les applique, ne tiennent pas
, Bossuet, Duch. d'Orl.Une tristesse superficielle compose pour un temps le visage et la contenance [après une mort] ; mais l'esprit et le cœur n'en sont pas frappés
, Fléchier, Dauphine.L'ouvrage [l'Histoire du parlement imputée à Voltaire] m'a paru assez superficiel, mais libre et impartial
, Voltaire, Lett. Morellet, 14 juill. 1769.Une teinture superficielle mais générale des sciences
, Genlis, Ad. et Th. t. I, p. 62, dans POUGENS. - 4Il se dit, en un sens analogue, des personnes.
Un fort grand nombre d'esprits superficiels qui n'approfondissent jamais rien, et qui n'aperçoivent que confusément les différences des choses
, Malebranche, Rech. vér. II, part. 2, ch. 8, 2.Dans un siècle enfin où tant d'hommes superficiels blasphèment ce qu'ils ignorent
, Massillon, Or. fun. Conti.En le lisant avec réflexion [Voltaire], on trouve dans ses ouvrages une foule de maximes d'une philosophie profonde et vraie qui échappent aux lecteurs superficiels
, Condorcet, Vie de Voltaire.Tout paraît stérile à des esprits stériles ; tout n'a que des superficies pour des esprits superficiels ; et pour des esprits naturellement obscurs tout est chaos
, Marmontel, Œuv. t. VIII, p. 270.
HISTORIQUE
XIVe s. L'un [cancer] est parfont, l'autre mains [moins] parfont et plus superficiel
, H. de Mondeville, f° 94. Honneur est un bien plus superficial, et n'est pas si vray bien comme…
, Oresme, Éth. v, 9.
XVIe s. Quant à ses tuniques [de la matrice], la superficielle, dite commune, lui est donnée du peritoine, à l'endroit du sacrum
, Paré, I, 4. Petits fossés, par où l'eau superficielle vuidera hors
, De Serres, 116.
ÉTYMOLOGIE
Provenç. et espagn. superficial ; ital. superficiale ; du lat. superficialis, de superficies, superficie.