« tombé », définition dans le dictionnaire Littré
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tombé, ée
- 1Qui a été entraîné de haut en bas. Un fruit tombé.
Un sceptre si tôt tombé d'une royale main
, Bossuet, Mar.-Thér.On lui a souvent [à Louis XIV] ouï parler des temps de son enfance avec amertume, jusque-là qu'il racontait qu'on le trouva un soir tombé dans le bassin du jardin du Palais-Royal à Paris, où la cour demeurait alors
, Saint-Simon, 406, 74.On dit que [à la représentation de Tancrède] Satan était dans l'amphithéâtre sous la figure de Fréron, et qu'une larme d'une dame étant tombée sur le nez du malheureux…
, Voltaire, Lett. d'Argental, sept. 1760.Fig.
Un jour, qui n'est pas loin, elle verra tombée La troupe qui l'assaut et la veut mettre bas
, Malherbe, I, 4.Et la fille d'Achab dans le piége tombée
, Racine, Athal. v, 6. - 2Tombé des nues, survenant à l'improviste.
De quelle façon tu recevrais un gueux qui, tout à coup tombé des nues, viendrait te saluer au milieu d'une rue
, Lesage, Guzm d'Alf. III, 1. - 3Déchu.
L'homme ne sait à quel rang se mettre ; il est visiblement égaré, et tombé de son vrai lieu, sans le pouvoir retrouver
, Pascal, Pens. VIII, 12, éd. HAVET.Elle [Mme de Vins, après la disgrâce de Pompone] est plus tombée qu'une autre, ne peut plus souffrir tous ces pays [la cour] où elle n'est plus
, Sévigné, 25 mai 1680.Il est permis de dire que la nature tombée a des forces pour faire le bien jusqu'à le pouvoir commencer…, ce qui rétablit en honneur le semi-pélagianisme
, Bossuet, 6e avert. III, 94.Les grands hommes, qui ne peuvent former et mûrir une nation naissante, ne sauraient rajeunir une nation vieillie et tombée
, Raynal, Hist. phil. XI, 4.L'homme est un dieu tombé qui se souvient des cieux
, Lamartine, Médit. I, 2. - 4Que l'âge a affaissé.
Je suis furieusement tombé, et il n'y a plus de société pour moi
, Voltaire, Lett. d'Argence, 3 sept. 1770. - 5Qui a péché.
Pourrions-nous nous plaindre, nous trop justement punis, tandis que vous, ève encore non tombée, vous souffrez les persécutions des hommes ?
Chateaubriand, Mart. XX.S'est dit, substantivement, des chrétiens qui, effrayés par les tortures, consentaient à offrir de l'encens aux idoles.
- 6Un auteur tombé, auteur dont la pièce n'a pas réussi.
Figaro : Mais les efforts de la cabale… - Almaviva : Ah ! la cabale, monsieur l'auteur tombé !
Beaumarchais, Barb. de Sév. I, 2.Il se dit, dans le même sens, d'une pièce de théâtre.
Voilà donc Athalie encore tombée ! le malheur poursuit tout ce que je protège et que j'aime
, Maintenon, Lett. au duc de Noailles, t. v, p. 1, dans POUGENS.Ce fut vingt-quatre ans après la chute des Nuées que Socrate fut jugé et condamné ; croira-t-on qu'après un terme si long, une pièce tombée ait pu avoir quelque influence sur l'esprit du peuple et des juges ?
Lévesque, Instit. Mém. litt. et beaux-arts, t. I, p. 355. - 7Humilié.
Voilà mon glorieux bien tombé ! sa hauteur Avait, ma foi, besoin d'un pareil précepteur
, Destouches, Glor. II, 15. - 8Se disait d'une montre, quand elle avait filé toute sa chaîne.
- 9Pas tombé, ou, substantivement, un tombé, pas que l'on exécute en s'élevant d'abord sur la pointe des pieds et pliant après le pas.