« assaut », définition dans le dictionnaire Littré

assaut

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assaut

(a-sô ; le t se lie ; un assaut impétueux, dites : un a-sô-t impétueux ; au plur. l's se lie : des a-sô-z impétueux) s. m.
  • 1Attaque de vive force sur une ville, un poste, etc. Monter à l'assaut. Donner l'assaut à une ville. Livrer à une place un assaut furieux. Un assaut général. Emporter d'assaut. Repousser les assauts. Condé fut pris d'assaut la nuit de samedi à dimanche, Sévigné, 269. Les glorieux assauts de plus de cent murailles, Corneille, Nicom. III, 6.
  • 2 Fig. Les assauts de la tempête. Être en butte aux assauts de l'adversité. Ce n'est qu'en ces assauts qu'éclate la vertu, Corneille, Poly. I, 3. Tous les assauts que sa rigueur me livre, Corneille, Pomp. III, 5. Saint Jérôme soutient des assauts terribles, il combat corps à corps avec ses passions, Chateaubriand, Génie, II, III, 8. Leurs complots… Ont, d'un commun assaut, mon repos offensé, Malherbe, I, 2.

    Emporter la place d'assaut, réussir promptement ou brusquement, grâce à l'adresse ou à l'insistance qu'on met.

  • 3Sollicitation vive et pressante. Il sera difficile que le ministre résiste à tant d'assauts. Quel courage endurci Soutiendrait les assauts qu'on lui prépare ici ? Racine, Iphig. IV, 1. Mille assauts qu'on livre à son innocence, Massillon, Thom.
  • 4 Terme d'escrime. Exercice au fleuret. Après trois mois de leçons, je tirais encore à la muraille, hors d'état de faire assaut, Rousseau, Conf. v.

    Fig. Faire assaut, lutter à qui fera le plus ou le mieux une chose. Ils semblaient faire assaut de lamentations. Faire assaut de bassesses. Les citoyens faisaient assaut de zèle. Dans cet assaut de passions avides. Les beautés faisaient assaut de grâces et d'attraits, Hamilton, Gramm. 7. S'il vous plaît derechef que je rentre en l'assaut, Régnier, Élég. IV. On connaît les assauts du rossignol contre la voix humaine, Buffon, de l'Ouïe.

HISTORIQUE

XIe s. Ancui [nous] rendrons à paiens cest asalt, Ch. de Rol. CLVII.

XIIe s. Qu'il ait al tierz asalt le triumphe plenier, Th. le Mart. 86.

XIIIe s. Einsi dura li assaus par cinc jors, Villehardouin, XLIX. Cil nous assaut et nuit et jor ; Li siens assaus est sanz sejor, Rutebeuf, II, 26.

XIVe s. … S'elle [la ville] est de bonne gent garnie, D'engiens et d'autre artillerie ; Car se de ce avoit deffaut, On la porroit penre d'assaut, Machaut, p. 114.

XVe s. Et envoya grans garnisons en Cambresis ; car il pensoit bien que de ce costé il auroit premierement assaut, Froissart, I, I, 80.

XVIe s. Anciennement on disoit qu'il falloit fuir un assaut de cent lieues et cercher une bataille de cent, Lanoue, 253. Il lui envoia Frontenac sçavoir s'il estoit assez bien gueri pour faire un assaut, veu qu'il aimoit tant les duels, D'Aubigné, Vie, LVI. L'assaut general fut donné par quatre endroits et emporté, D'Aubigné, Hist. I, 27.

ÉTYMOLOGIE

Bourguig. aissau ; provenç. assalh, assaut ; catal. assalt ; espagn. asalto ; ital. assalto ; du bas-lat. assalire, assaillir (voy. ce mot). Dans l'ancien français, au nominatif singulier, asals, asaus ; au régime, asalt, asaut.