« déclin », définition dans le dictionnaire Littré

déclin

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déclin

(dé-klin) s. m.
  • 1État d'une chose qui penche vers sa fin, qui perd de sa force, de son éclat. Favorisez celui de tous vos courtisans Qui raillera le mieux le déclin de mes ans, Corneille, Médée, II, 7. Je me vois, Ladislas, au déclin de ma vie, Rotrou, Vencesl. IV, 4. Sur le déclin de ces royaumes, Pascal, Proph. 26. Tout à coup on se sent plongé dans l'abîme, sans avoir pu remarquer le moment d'un insensible déclin, Bossuet, le Tellier. Cependant Claudius penchait vers son déclin [mort], Racine, Brit. IV, 2. Les femmes du pays précipitent le déclin de leur beauté par des artifices qu'elles croient servir à les rendre belles, La Bruyère, VIII. Le commencement et le déclin de l'amour se font sentir par l'embarras où l'on est de se trouver seuls, La Bruyère, IV. Nestor dans le déclin de l'âge se plaisait trop à raconter, Fénelon, Tél. XVI. Cet astre si brillant, si longtemps respecté, Penche vers son déclin, sans force et sans clarté, Voltaire, Sémiram. II, 2. Par égard au déclin de mes ans, Voltaire, Tancr. I, 1. Qu'il est doux d'employer le déclin de son âge Comme le grand Virgile occupa son printemps ! Voltaire, Ép. LXXXIII. L'un à la fleur des ans, l'autre vers son déclin, Voltaire, Mérope, II, 2. Mais les dieux tout-puissants gardaient à mon déclin Les ténèbres, l'exil, l'indigence et la faim, Chénier, 22. La mort ne semble alors qu'un événement peut-être glorieux, subit au moins et que le déclin n'a point précédé, Staël, Corinne, I, 1. La princesse avait une dame, Dame d'honneur, fleur au déclin, Béranger, Prov. Soleil si doux au déclin de l'automne ! Béranger, Adieux à la camp. Des déclins imperceptibles, mais qui allaient toujours en croissant, Rollin, Hist. anc. Œuvres, t. XI, 2e part. p. 658, dans POUGENS. Telle autrefois dans son brillant déclin J'ai vu la célèbre Geoffrin, Delille, Convers. III. L'altération du langage s'est rencontrée même sans les causes qui hâtent la barbarie et le déclin social, Villemain, Dict. de l'Acad. Préface, p. X.
  • 2 Terme d'astronomie. Déclin de la lune, décroissement de la lune, après qu'elle a pris son plein.
  • 3 Terme d'arquebusier. Le ressort par lequel le chien d'un pistolet, d'un fusil, s'abat sur le bassinet. Le déclin vient à se lâcher, à se débander. Avec mon pistolet, le cordon s'embarrasse, Fait marcher le déclin, le feu prend, le coup part, Corneille, Ment. II, 5.

HISTORIQUE

XIe s. La meie honur est tournée en declin, Ch. de Rol. CCIII.

XIIe s. Que cristien ne tournent à declin, Ronc. p. 155. Li jour vait à declin, et la nuit vint serie, ib. 198.

XIIIe s. Hée chevalerie, come ore iras à declin ! Chr. de Rains, 80. [La dame] Passe tant vespre et tant matin Que sa biauté va à declin, Lai du conseil.

XVe s. S'il vous estoit failli, je me doubte que vostre gloire iroit au declin, Bouciq. IV, ch. 8.

XVIe s. Au declin de son accès [de fièvre], D'Aubigné, Hist. I, 168. Il fault… Boire son saoul quand le tonneau est plein, Et tout autant quand il vient au declin, Amyot, Galba, 21. Il estoit jà fort avant au declin de son aage, Amyot, Caton, 46. Le declin [pente] de la colline, Sully, Mém. t. I, p. 396, dans LACURNE. La mort se mesle et confond partout à nostre vie : le declin preoccupe son heure et s'ingere au cours de notre advancement mesme, Montaigne, IV, 287.

ÉTYMOLOGIE

Voy. DÉCLINER ; provenç. decli ; ital. dichino.