« diminuer », définition dans le dictionnaire Littré

diminuer

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

diminuer

(di-mi-nu-é)
  • 1 V. a. Rendre moindre. Diminuer la portion de quelqu'un. Diminuer l'épaisseur d'une planche, la hauteur d'un bâtiment, la longueur d'une robe. Diminuer sa dépense. Diminuer le prix d'une marchandise. Ma part de votre ennui diminuera la vôtre, Rotrou, Vencesl. III, 2. Vous-même n'allez point… Et de votre grand nom diminuer le bruit, Racine, Mithr. III, 1. Mais soit que cet enfant devant elle amené Eût d'un songe effrayant diminué l'alarme…, Racine, Athal. III, 3. Le dirai-je ! mais pourquoi craindre que la gloire d'un si grand homme puisse être diminuée par cet aveu ? Bossuet, Louis de Bourbon.
  • 2 V. n. Devenir moindre, se réduire, baisser, s'affaiblir. La rivière diminue. La fièvre a diminué. Sa santé diminue tous les jours. Quand sur moi je jette les yeux, Mon cœur de frayeur diminue, Régnier, Stances rel. Mon esprit diminue, au lieu qu'à chaque instant On aperçoit le vôtre aller en augmentant, La Fontaine, Fabl. XII, 1. Je m'en vais, je suis emporté par une force inévitable ; tout diminue, tout fuit, tout disparaît à mes yeux, Bossuet, Anne de Gonz. Ne crois pas que pour lui ma haine diminue, Racine, Théb. IV, 1. Je suis toujours très languissant, mon âge avance, ma force diminue, mais mon attachement pour vous ne diminuera jamais, Voltaire, Lett. d'Argence, 21 mars 1767. Ils se sentent diminuer dans l'estime du peuple, Massillon, Myst. Pass.

    Maigrir. Cet enfant diminue tous les jours.

    Terme de marine. Diminuer de voiles, serrer les voiles qui sont dehors, afin d'affaiblir le sillage du vaisseau.

  • 3Se diminuer, v. réfl. Devenir moindre. La vie humaine, qui se poussait jusques à près de mille ans, se diminua peu à peu, Bossuet, Hist. II, 1.

HISTORIQUE

XIVe s. Et à celui qui est povre ou diminué en pecunes pour la communité, l'en li fet dons utiles, Oresme, Eth. 257.

XVe s. De jour en jour va en diminuant De ce monde la revolucion ; Et les estas vont en continuant De mal en pis à leur destrucion, Deschamps, Poésies mss. f° 122, dans LACURNE. Nous sommes diminués d'aage, et la vie des hommes n'est si longue comme elle le souloit, Commines, II, 6.

XVIe s. Fay seulement ce que je te commande, sans y adjouster ne diminuer, Calvin, Instit. 274. La mort de Selym estant arrivée, la crainte des princes se diminua, et par consequent le desir d'entreprendre, Lanoue, 416. Escrivant en un siecle auquel la creance des prodiges commenceoit à diminuer, Montaigne, IV, 64.

ÉTYMOLOGIE

Berry, diminuiser, déminuer ; provenç. diminuar, diminuir, demenir ; catal. disminuir ; espagn. diminuir ; ital. diminuire ; du latin diminuere, de di… préfixe, et minuere, rendre moindre (voy. MENU). Avant le XIVe siècle on trouve demenuiser : XIIe s. Noz despiezons et demenuisons [ces choses], Job, 448.

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

DIMINUER. Ajoutez :
4Dans le tricot, dans la bonneterie, faire des diminutions. Ce sont des métiers qui diminuent, c'est-à-dire qui font les diminutions, Enquête, Traité de comm. avec l'Angl. t. III, p. 718.
5Diminuer de, rendre moindre en. Ses voyages sur mer et les fortunes qu'il avait courues avaient beaucoup diminué de sa vigueur, Malherbe, Lexique, éd. L. Lalanne. Diminué de sang et de force, Malherbe, ib. Ce serait me diminuer de la bonne opinion que vous me voulez donner de vous, Malherbe, ib.

V. réfl. Se diminuer de. Tout ce que nous voyons se promener sur nos têtes, et ce que nous foulons sous nos pieds, se diminue chaque jour de quelque chose, Malherbe, ib.