« empreinte », définition dans le dictionnaire Littré

empreinte

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

empreinte

(an-prin-t') s. f.
  • 1Figure marquée par impression. Empreinte en creux, en relief. Je me tourmentais l'esprit pour deviner qui pouvait avoir pris des empreintes ou des modèles de mes clefs, Lesage, Guzm. d'Alfar. IV, 3. Dans le cabinet où travaillait cet infatigable écrivain [Le Nain de Tillemont], on voyait l'empreinte de ses deux pieds marquée sur les carreaux qui étaient sous son bureau, Saint-Foix, Ess. Paris, Œuvres, t. III, p. 369, dans POUGENS.

    Terme de géologie. Figures d'insectes, de plantes, etc. empreintes sur une roche.

    Terme d'anatomie. Nom donné aux inégalités des os auxquelles s'attachent les fibres tendineuses et ligamenteuses.

  • 2 Fig. La foi de ses aïeux, ton amour et ta crainte Dont il porte dans l'âme une éternelle empreinte, Malherbe, II, 1. Ni l'air ni le vent ne portent l'empreinte de Dieu, Bossuet, Lett. Corn. 25. Elle s'arrête, et d'une douleur feinte, à tous ses traits elle donne l'empreinte, Millevoye, Charlemagne à Pavie, ch. I. Maintenant je cherche dans l'école historique anglaise l'empreinte de Montesquieu et de Voltaire, en cette liberté philosophique, cette raison supérieure dont ils donnèrent l'exemple, Villemain, 18e siècle, 2e partie, 3e leçon. Partout du doigt de Dieu reconnaissant l'empreinte Je courbe mon orgueil sous sa majesté sainte, Delavigne, Vêp. sicil. Scène supprimée. Voyageur fatigué qui reviens sur nos plages Demander à tes champs leurs antiques ombrages, à ton cœur ses premiers amours ; Que de jours ont passé sur ces chères empreintes ! Lamartine, Harm. III, 4.
  • 3 Terme de peinture. Première couleur couchée uniformément sur la toile avant d'y dessiner le sujet du tableau. On dit aussi impression.

HISTORIQUE

XIIIe s. Quant autre conseil n'i puet metre, Si taille emprainte de tel letre Qu'il lor donne formes veroies [vraies] En coinz de diverses monnoies, la Rose, 16216. Et voit-on cler par ce seel [sceau] que l'empreinte du seel brisée est semblable au seel entier, Joinville, 201.

XIVe s. En tel pays que tu puisses veoir l'emprunte du pied sur l'herbe, Modus, ms. f° 7, dans LACURNE.

XVe s. Emprainte en plomb où est le visage de François de Carare en un costé, De Laborde, Emaux, p. 260.

ÉTYMOLOGIE

Empreint ; provenç. emprenta. Empreinte a aussi signifié choc : N'il [les cieux] ne reçoivent pas empreintes, la Rose, 19123. Nous reprenions de ceste empreinte la ville…, Carloix, II, 13. On remarquera la forme emprunte, qui a son analogue dans l'italien impronta, empreinte.

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

EMPREINTE. Ajoutez :
4Cabestan à empreinte, sorte de cabestan. En deux heures et demie à peine, au moyen de 16 cabestans à empreinte, mis en action par 608 hommes, le halage du Majestueux fut effectué, Journ. offic. 27 fév. 1872, p. 1392, 1re col.