« pasteur », définition dans le dictionnaire Littré
Définition dans d'autres dictionnaires :
pasteur
- 1Celui qui possède ou qui garde les troupeaux.
Tel que le vieux pasteur des troupeaux de Neptune, Protée, à qui le ciel, père de la fortune, Ne cache aucuns secrets
, Rousseau J.-B. Ode au comte du Luc.Au-dessous de la contrée des Samoïèdes est celle des Ostiates, le long du fleuve Oby ; ils ne tiennent en rien des Samoïèdes, sinon qu'ils sont, comme eux et comme les premiers hommes, chasseurs, pasteurs et pêcheurs
, Voltaire, Russie, I, 1.Le pasteur de Mantoue, Virgile.
Quelques imitateurs, sot bétail, je l'avoue, Suivent en vrais moutons le pasteur de Mantoue
, La Fontaine, Poésies mêlées, LXX.Les Pasteurs, nom qu'on donne à un peuple qui envahit l'Égypte vers 2209 ans avant l'ère chrétienne.
Adj.
Les peuples pasteurs ont une subsistance bien plus assurée que les peuples chasseurs
, Montesquieu, Rom. 17.Les Scythes étaient des peuples pasteurs, qui, sans demeure fixe, erraient dans de vastes pays incultes
, Condillac, Hist. anc. I, 18. - 2 Fig. Celui qui exerce une grande autorité sur une réunion d'hommes.
Ô vous, pasteurs des peuples, qui êtes sans doute assemblés ici pour défendre la patrie contre ses ennemis, ou pour faire fleurir les plus justes lois, écoutez un homme que la fortune a persécuté
, Fénelon, Tél. XX.Sceptres sur lesquels Évandre et Nestor, pasteurs des peuples, s'appuyaient en jugeant les peuples
, Chateaubriand, Génie, I, I, 78. - 3Homme qui a reçu de Dieu mission et caractère pour enseigner les fidèles, et leur administrer les moyens de salut que Dieu a établis (BERGIER).
La régularité de Mme la Dauphine dans les observances de l'Église, dont elle ne se dispensa jamais qu'après avoir examiné ses besoins et rendu à ses pasteurs les déférences nécessaires
, Fléchier, Dauphine.Que de tableaux à tracer, depuis le pasteur du hameau, jusqu'au pontife qui ceint la triple couronne pastorale !
Chateaubriand, Génie, II, II, 9.On dit aussi : pasteur des âmes.
Ne pensons pas qu'il n'y ait que les évêques et les supérieurs ecclésiastiques qui entrent avec Jésus-Christ en communication de cette qualité de pasteurs des âmes
, Bourdaloue, 2e dim. après Pâques, Dominic. t. II, p. 4.Le bon pasteur, le pasteur qui, dans l'Évangile, retrouve et rapporte la brebis perdue.
Je suis le bon pasteur ; le bon pasteur donne sa vie pour ses brebis
, Sacy, Bible, Év. St Jean, X, 11.Quand on voit dans l'Évangile la brebis perdue préférée par le bon pasteur à tout le reste du troupeau
, Bossuet, Mar.-Thér. - 4Titre chez les protestants de celui qui a charge d'âmes.
- 5Genre de poissons des mers d'Amérique.
SYNONYME
PASTEUR, MINISTRE. Ces termes de l'Église protestante ne sont pas synonymes. Le pasteur a charge d'âmes, il a un troupeau qu'il visite, tandis que le ministre n'en a pas. Pour être ministre, il suffit d'avoir fait ses études théologiques, subi des examens satisfaisants et reçu la consécration. Pour être pasteur, il faut de plus avoir été nommé à la direction spirituelle d'une paroisse, PAUTEX.
HISTORIQUE
XIIe s. Maistre e pere e pastur sunt li proveire [prêtres] en lei à trestuz cels qui vivent en cristiene fei
, Th. le mart. 73.
XIIIe s. À mal pastor chie lox [le loup] laine
, Proverbes du vilain, ms. de St-Germ. f° 75, dans LACURNE. La sainte Escripture Qui commande au pastour honeste Cognoistre la vois de sa beste
, la Rose, 11395.
XIVe s. Aussi comme le pasteur a cure de ses ouailles et les aime
, Oresme, Eth. 248.
XVIe s. Car des brebis que pastour abandonne, Souvent le loup en devore à l'escart
, Marot, J. V, 75.
ÉTYMOLOGIE
Berry, pâtour ; norm. pastou ; provenç pastor ; ital. pastore ; du latin pastorem, de pastum, supin de pascere, paître. Pâtre vient du nominatif pástor, avec l'accent sur la pénultième.