« restitution », définition dans le dictionnaire Littré

restitution

Définition dans d'autres dictionnaires :

Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

restitution

(rè-sti-tu-sion ; en vers, de cinq syllabes) s. f.
  • 1Action de rétablir, de remettre une chose en son premier état. C'était un homme qui ne voyait rien dans ce monde de quelque importance en comparaison de la restitution d'un passage, Diderot, S. les caractères. Pour l'amateur de l'antiquité, la restitution d'un ancien texte a toujours quelque chose de piquant, Caussin, Inst. Mém. inscr. et belles-lett. t. VI, p. 11.
  • 2 Terme d'architecture. Représentation d'un monument en ruine. Poleni a tenté assez heureusement la restitution du temple d'Éphèse, d'après les documents imparfaits de Pline, Quatremère de Quincy, Inst. Mém. hist. et litt. anc. t. IV, p. 321.
  • 3 Terme de numismatique. Médailles de restitution, ou médailles restituées, ou, simplement, restitutions, celles qui reproduisent des médailles précédemment frappées, et qui portent le nom de celui qui les a renouvelées, ou qui rappellent le souvenir d'une ancienne famille ou de quelque empereur. J'ai une restitution de Gallien.
  • 4 Terme de palais. Jugement qui relève quelqu'un d'un engagement qu'il avait contracté.

    Restitution en entier, réhabilitation complète d'un condamné gracié auquel on rend son état civil.

    En droit romain, on nomme restitution en entier la rescision que le préteur accordait au mineur, de tout acte où le mineur était lésé.

  • 5Action de restituer, de rendre ce qui est possédé indûment. Si le roi [Philippe de Macédoine] vous [à vous Athéniens] veut rendre l'île [de Samothrace] et que le mot de rendre soit porté par le traité, je vous conseille de la recevoir ; mais non pas, s'il prétend de vous la donner, et s'il appelle bienfait la restitution de ce qui a été usurpé sur vous, Guez de Balzac, De la cour, 6e disc. Que s'il ne se trouve personne à qui cette restitution se puisse faire, ils la donneront au Seigneur, et elle appartiendra au prêtre, Sacy, Bible, Nomb. V, 8. Vous avez bien trouvé des expédients pour rendre la confession douce ; mais vous n'en avez point trouvé pour rendre la restitution agréable, Pascal, Prov. XI.

    Par extension. Tous les phosphores naturels rendent la lumière qu'ils ont absorbée, et cette restitution… se fait successivement et avec le temps, Buffon, Introd. à l'hist. des min. 1re part.

    Fig. Ils sont tenus à restitution de leur réputation mal acquise, Guez de Balzac, liv. III, lett. 8.

    Populairement et bassement. Faire restitution, vomir.

  • 6 Terme de forestier. Somme à laquelle tout délinquant doit être condamné en sus de l'amende, pour la réparation du dommage.
  • 7Usage où est le pape de donner le chapeau de cardinal à un des parents du pape dont il l'avait reçu lui-même.
  • 8 Terme d'astronomie. Retour d'une planète à son apside.

    Période qu'on croyait ramener tous les événements dans le même ordre.

  • 9 Terme de physique. Mouvement de restitution, action par laquelle un corps élastique se rétablit dans son premier état.

HISTORIQUE

XIIIe s. Fere enterine restitution, Beaumanoir, LXVIII, 8. Por cause de restitution, Bibl. des ch. 6e série, t. III, p. 602.

XIVe s. Il demandoient la restitucion des dessus dites choses, Bercheure, f° 28, verso.

XVe s. [les Calésiens furent forcés après la prise de leur ville de l'abandonner sans rien emporter] et si n'en eurent oncques restitution ni recueuvrement du roi de France, pour qui ils avoient tout perdu, Froissart, I, I, 323.

XVIe s. Et luy promettoit rehabilitation et restitution de tous ses biens, Amyot, Sertor. 31. Le peuple d'Israel ayant esté transporté en Babylone… on ne lui pouvoit faire accroire que ce ne fust fable et mensonge tout ce que lui promettoit Ezechiel de sa restitution, Calvin, Inst. 338.

ÉTYMOLOGIE

Provenç. restitutio ; espagn. restitucion ; ital. restituzione ; du lat. restitutionem, de restituere, restituer.