« traité », définition dans le dictionnaire Littré

traité

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traité [1]

(trè-té) s. m.
  • 1Ouvrage où l'on traite de quelque art, de quelque science, de quelque matière particulière. Je crois que je ferai un traité sur l'amitié, Sévigné, 383. Je n'ai point trouvé dans mon traité de l'ingratitude, que je le puisse quitter [un vieil oncle] dans l'âge où il est, Sévigné, 8 avr. 1676. Le premier traité où Luther parut pour tout ce qu'il était, fut celui qu'il composa, en 1520, de la Captivité de Babylone, Bossuet, Var. II, 1. Vos traités de morale ne sont que des spéculations sur la sagesse, Fontenelle, Dial. 1, Morts anc. mod. Le traité de la Vertu des païens et les Dialogues d'Orasius Tubero lui firent des ennemis [à la Mothe le Vayer], Voltaire, Mél. litt. Lett. au pr. de***, 7. Apelle de Cos, peintre, et auteur de plusieurs traités sur la peinture, Barthélemy, Anach. tabl. 5.
  • 2Convention faite entre des souverains, entre des États. Il faut l'aveu de Rome, et que d'autre côté Le sénat de Carthage accepte le traité, Corneille, Sophon. I, 3. Le landgrave fit son traité avec ceux de Bâle, Bossuet, Var. 4. Liant les grands par des traités, gagnant les peuples par des remontrances, Fléchier, le Tellier. Le plus beau traité de paix dont l'histoire ait parlé, est, je crois, celui que Gélon fit avec les Carthaginois ; il voulut qu'ils abolissent la coutume d'immoler leurs enfants, Montesquieu, Esp. X, 5. Ferdinand III… fut obligé de conclure enfin la paix de Westphalie ; les Suédois et les Français furent, par ce fameux traité, les législateurs de l'Allemagne dans la politique et dans la religion, Voltaire, Mœurs, 178. Ce sont les victoires qui font les traités, Voltaire, Louis XIV, 22. Il n'est que trop vrai que les traités de paix ne sont que des trêves ; à peine a-t-on quitté les armes, que la guerre de cabinet commence, Duclos, Œuv. t. v, p. 241. Le traité de Munster ou la paix de Westphalie, qu'on a appelé le code des nations, Anquetil, Instit. Mém. sc. mor. et pol. t. I, p. 13.

    Fig. Et qu'une mort sanglante est l'unique traité Qui reste entre l'esclave et le maître irrité, Racine, Bajaz. IV, 7. L'intérêt est ton dieu, le mien est l'équité ; Entre ces ennemis il n'est point de traité, Voltaire, Fanat. II, 5.

  • 3Convention entre particuliers, ou avec le souverain, avec le gouvernement, avec l'administration. J'ai un traité avec lui. Les clauses du traité. Le traité que les entrepreneurs ont fait avec l'administration.
  • 4Chose convenue. Mais pour vous, vous savez quel est notre traité ; Parlez-moi, je vous prie, avec sincérité, Molière, Mis. I, 2.

HISTORIQUE

XIVe s. L'acteur [auteur] commence cy son traicté, et recite en general les oppinions anciennes de felicité humaine, Oresme, Éth. IV. Dont i fu uns traitiez et uns respiz donnez Pour rendre les Juifs à nos genz naturez, Guesclin. 8302.

XVe s. Especialment les trettiers D'amours lisoie volontiers, Froissart, Espin. am. [Le connétable] leur [aux assiegés de Bergerac] fit remontrer… que ja estoient ils en traité que de venir bons François, Froissart, II, II, 7.

XVIe s. Il fit la pluspart de ses faicts par amiables traittez, Amyot, Philop. 12.

ÉTYMOLOGIE

Prov. tractat ; esp. tratado ; ital. trattato ; du latin tractatus, de tractare, traiter.