« poitrine », définition dans le dictionnaire Littré

poitrine

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

poitrine

(poi-tri-n') s. f.
  • 1Partie du corps qui contient les poumons et le cœur, et qui est séparée du ventre par le diaphragme. Voyez comme elle frappe cette poitrine innocente, Bossuet, Mar.-Thér. On peut comparer la poitrine à un soufflet, et le poumon à une vessie qui s'y trouve renfermée, de manière que l'air n'entre dans le soufflet, lorsqu'on vient à en écarter les panneaux, que par le col de la vessie, Mairan, Élog. Brémond. Il défend son ami, l'embrasse, oppose en vain Au coup qui cherche Alvar sa poitrine et sa main, Delavigne, Paria, v, 6. Lorsque le souvenir de ta grandeur passée Venait, comme un remords, t'assaillir loin du bruit [toi, Napoléon], Et que, les bras croisés sur ta large poitrine…, Lamartine, Méd. II, 7.
  • 2Les organes qui, dans la poitrine, servent à la respiration. Une douleur et une sécheresse de poitrine épouvantable, Sévigné, 395. Il gèle peut-être à Aix comme ici, et votre poitrine en est malade, Sévigné, 396. Mme de Courcillon est toute faite pour mourir de la poitrine, Maintenon, Lett. à Mme de Caylus, 8 janv. 1717. La maréchale de Rantzau, attaquée de la poitrine, touchait au terme de sa vie, Genlis, Mme de Maintenon, t. I, p. 173, dans POUGENS.

    Une poitrine faible, poitrine disposée aux rhumes, aux fluxions, aux tubercules. Peu de poitrines faibles résistent à la maladie et au remède [le mercure], Voltaire, l'H. aux 40 écus, convers. avec un chirurgien.

  • 3 Fig. La partie morale de l'homme. Le duc de Bourgogne prit la parole avec une décision qui sentait l'indignation, et qui semblait avoir pénétré la poitrine du chancelier, Saint-Simon, 166, 212.
  • 4Voix. Cet acteur a une bonne poitrine, n'a point de poitrine.

    Voix de poitrine, voyez VOIX.

  • 5 Terme de boucherie. Poitrine de bœuf, poitrine de veau, de mouton, la partie des côtes rattachées par le sternum.
  • 6 Terme de zoologie. Chez les oiseaux et les reptiles, partie du tronc qui suit immédiatement le cou, et qu'aucune véritable limite ne distingue du ventre.

    Chez les insectes, surface inférieure du tronc ; ensemble de toute la partie inférieure et des parties latérales, ou du sternum et des flancs ; selon Latreille et Duméril, les deux derniers articles du thorax.

HISTORIQUE

XIIe s. Par mi escuz e par peitrines… [cuirasses], Benoit de Sainte-Maure, II, 1226.

XIIIe s. Od [avec] lur langues, qui mult sunt fuines, [ils] Percent lur cors e lur petrines, Marie de France, Purgatoire, 1003. Lors s'est à la terre estendue, Si come ele estoit presque nue ; Ses mains croisa sor sa poitrine, Rutebeuf, II, 145. Li cheval ont mal ès eschines, Et li riche homme en lor poitrines, Rutebeuf, 109.

XIVe s. Mais li haubert sont fort, ne puent entamer ; Les poictrines d'acier [ils] ne puent empirer, Guesclin. 16186.

XVe s. Adonc se remistrent ensemble de grant courage les Bretons, … et bouterent de bras et de poitrines courageusement sur ceux qui les avoient reculés, Froissart, II, III, 32.

ÉTYMOLOGIE

Bourg. poitrène ; prov. peitrina, pectrina ; d'une forme non latine pectorina, de pectus, poitrine (voy. PIS, s. m.).

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

POITRINE. Ajoutez :
7 Terme de métallurgie. Poitrine ou marâtre, pièce de fonte servant de plafond aux embrasures d'un haut fourneau, F. Liger, la Ferronnerie, Paris, 1875, t. I, p. 45.