« ais », définition dans le dictionnaire Littré
Définition dans d'autres dictionnaires :
ais
- 1Planche de bois.
Il se trouve derrière un long ais de menuiserie que porte un ouvrier
, La Bruyère, 11.L'un me heurte d'un ais dont je suis tout froissé
, Boileau, Sat. VI.Sur l'ais qui le soutient auprès d'un Avicenne Deux des plus forts mortels l'ébranleraient à peine
, Boileau, Lutrin, v.À ces mots, il saisit un vieil infortiat, Inutile ramas de gothique écriture, Dont quatre ais mal unis formaient la couverture
, Boileau, ib.Ses ais [du lutrin] demi-pourris, que l'âge a relâchés, Sont à coups de maillet unis et rapprochés
, Boileau, ib. III.La table où l'on servit le champêtre repas Fut d'ais non façonnés à l'aide du compas
, La Fontaine, Philém.Six douves de poinçon servaient d'ais et de barre
, Régnier, Satire II.On mange sur un ais dans le carrosse
, Sévigné, 425.Ce fut bien pis quand l'homme de Mayence [Gutenberg] eut imaginé de serrer entre deux ais la feuille qu'un autre fit de chiffons réduits en pâte
, Courier, I, 210. - 2Au jeu de paume, un coup d'ais, le coup que la balle donne de volée dans un ais qui est du côté du service.
- 3Sorte de planchette à l'usage des relieurs.
- 4Établi sur lequel le boucher débite la viande.
- 5Outil du fondeur en sable.
HISTORIQUE
XIIIe s. Me fet crever le cuer ou ventre Li ors vens del pertuis punais ; Miex vosisse estre sor un ais D'une privée [latrines] où me geüsse
, Ren. 17176. Lors veïst on celes et ceus Qui en la chambre erent adès, Hurtez as parois et as es Lor chies [têtes]…
, L'escoufle. Nous entendons de certein que tous les es de vostre nef sont tous eslochez
, Joinville, 283.
XVe s. Et là le [le pont] trouverent-ils fort pourvu de Flamands qui le defaisoient ce qu'ils pouvoient ; et quand ils en avoient osté un ais, ils le couvroient de fiens
, Froissart, II, II, 175. Le dessus du pont estoit couvert d'aiz seullement pour la pluye
, Commines, IV, 9. Il se força tant, qu'il arracha l'ais percé du retrait et le repporta à son col
, Louis XI, Nouv. LXXII. Deux charges de aes ou assennes
, Du Cange, aes. Jehan, qui avoit sur son espaulle ung aes
, Du Cange, ib.
XVIe s. Il rompit un ais qui estoit entre la chambre de sa maistresse et celle où il couchoit
, Marguerite de Navarre, Nouv. I. Je ne sçay s'il le demande [relié] en aix de bois, ou en aix de papier [carton]
, Despériers, Cymbal. 74. Ung infini nombre d'aisses semées de poinctes… pour la deffence d'une bresche
, Carloix, V, 32.
ÉTYMOLOGIE
Berry, ais, prononcé aisse ; espagn. exe ; portug. eixe ; ital. asse ; de assis, planche.