« attente », définition dans le dictionnaire Littré

attente

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

attente

(a-tan-t') s. f.
  • 1Action d'attendre ou temps pendant lequel on est à attendre. Quel que soit le transport d'une âme impatiente, Ma parole m'engage à rester en attente, Molière, l'Étour. V, 5. Il n'y a plus qu'un peu de temps à attendre, et les temps destinés à cette attente sont dans leur dernier période, Bossuet, Hist. II, 4. La cour est en grande attente de ce qui arrivera, Bossuet, Lett. quiét. 126. Et Dieu, en les conservant [les Juifs], nous tient en attente de ce qu'il veut faire encore des malheureux restes d'un peuple autrefois si favorisé, Bossuet, Hist. II, 2. Le peuple était dans l'attente de la volonté du roi, Bossuet, Avert. 5.

    Salle d'attente, salle où l'on attend.

    Fig. Il y a une place d'attente dans leur cœurs, Pascal, dans COUS.

    Pierres d'attente, en maçonnerie, pierres qui avancent d'espace en espace, à l'extrémité d'un mur, pour en faire la liaison avec celui qu'on a dessein de bâtir auprès.

    Fig. Chose qui sert de commencement. Certaines répétitions, certains vers lâches et décousus qui sont des pierres d'attente, Voltaire, Lett. au roi de Prusse, 104. Les ducs de la Trémoille exigèrent deux bagatelles qu'ils donnèrent à leur sœur pour pierre d'attente, Saint-Simon, 188, 15.

    Table d'attente, plaque, pierre, etc., où il n'y a encore rien de gravé, de sculpté, de peint.

  • 2L'objet de l'attente. Les Juifs s'en remettent à des inconnus sur un sujet qui avait fait de tout temps l'attente et la passion de leurs pères, Fléchier, Serm. I, 215. Cet enfant de David, votre espoir, votre attente, Racine, Athal. II, 7. Le Messie devient l'attente des nations, et il règne sur un nouveau peuple, Bossuet, Hist. II. Les deux testaments regardent Jésus-Christ : l'ancien comme son attente, le nouveau comme son modèle, tous deux comme leur centre, Pascal, Pensées, part. II, art. 10.
  • 3Prévision, opinion, espérance. Répondre à l'attente. L'attente générale. Surpasser l'attente. L'événement trompa son attente. Contre l'attente générale, contre toute attente. On conçoit une si haute attente de ces maximes, Pascal, Prov. 11. Je romps tes attentes, Molière, l'Étour. III, 5. Mon bonheur surpassait mon attente, Racine, Baj. VI, 1. L'événement n'a point démenti mon attente, Racine, Mithr. V, 1. Qui te donne, tyran, une attente si vaine ? Corneille, Héracl. V, 3. Tout mon dessein n'était qu'une attente frivole, Corneille, Sertor. V, 4. C'est l'attente du ciel, il nous la faut remplir, Corneille, Poly. II, 6. Tout ce qui brille moins remplit mal son attente, Corneille, Hor. V, 2. Ainsi, trompé de mon attente, Je me consume vainement, Malherbe, V, 5.

HISTORIQUE

XIIe s. De ce [je] sui en bone atente, Que je son homage [amoureux] pris, Dame de Faiele dans Couci. La dame, ki fu en atente, Avoit le postic entrouvert, Lai d'Ignaurès.

XIIIe s. Quant la messe fut dite, [ils] n'i firent longue atente, Berte, X. [Je] Ne ferai pas trop lonc sejour ; Dedens huit jours revenrai ci ; Tenez dix livre que j'ai ci, Pour le domage de l'atente, Bl. et Jeh. 2443. Se aucuns plede, sans atente de loier, por aucun de son lignage…, Beaumanoir, V, 5. Excepté un seul cas, c'est li cas de tres grant famine sans attente de secours, Beaumanoir, 57.

XVe s. Le duc de Glocestre retourna en son hostel et chastel de Plaissy, et vit bien que, pour celle fois, il ne viendroit point à ses actentes, Froissart, III, IV, 56. Et lui avons assigné sur nos rentes Sa pension en joyeuses actentes, Orléans, Lectre de retenue. Tant avoit vaqué et donné son attente [attention] à l'estude, que…, Louis XI, Nouv. C.

XVIe s. Toute son attente [étude] n'estoit qu'à complaire à sa chere captive, Yver, p. 544. L'attente de ceste bataille les tenoit en grand soucy, Amyot, Démétr. 19. Tout ainsi qu'entente, Espoir et attente Nous avons en toy, Marot, IV, 274.

ÉTYMOLOGIE

Même radical que attendre ; provenç. atenda, atenta.

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

ATTENTE. Ajoutez :
4Attentes d'épaulettes, ou, simplement, attentes, les galons qui, placés sur l'épaule, sont destinés à recevoir l'épaulette. Toutes les fois que l'officier paraît avec ses attentes d'épaulettes et sans sabre dans l'après-midi, il n'est pas habillé, le Gaulois, 5 oct. 1871.