« rivière », définition dans le dictionnaire Littré
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rivière
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Cours d'eau, navigable ou non, formé primitivement soit d'une source unique, soit par la réunion de ruisseaux ou de torrents, alimenté par une ou plusieurs autres rivières moins considérables et qui se jette lui-même dans une rivière plus grande, dans un fleuve ou dans une mer,
Legoarant † Quelques rivières ont aussi leur embouchure dans un lac sans autre issue, ou se perdent dans les sables.De même que ces fleuves tant vantés demeurent sans nom et sans gloire, mêlés dans l'océan avec les rivières les plus inconnues
, Bossuet, Duch. d'Orl.La rivière est marchande, se dit d'une rivière sur laquelle peut se faire le transport des marchandises.
- 2En général, tout cours d'eau, plus grand qu'un ruisseau, sans considérer s'il va ou ne va pas à la mer.
Il rencontra sur son passage Une rivière dont le cours, Image d'un sommeil doux, paisible et tranquille, Lui fit croire d'abord ce trajet fort facile
, La Fontaine, Fabl. VIII, 23.Les rivières sont des chemins qui marchent, et qui portent où l'on veut aller
, Pascal, Pens. VIII, 37, édit. HAVET.Ce lieu couvert d'un bois et d'une rivière, c'est le poste où il rassurait ses troupes effrayées après une honorable retraite
, Fléchier, Turenne.Tout n'irait que mieux, Quand de ces médisans l'engeance tout entière Irait la tête en bas rimer dans la rivière
, Boileau, Sat. IX.Par ce calcul, on a reconnu que le tiers d'eau et de neige qui tombe sur la terre est plus que suffisant pour fournir aux fontaines et aux rivières
, Rollin, Traité des Ét. V, art. 3 et 4.Cette rivière [des Amazones] la plus large de l'univers
, Buffon, Hist. nat. preuv. th. terr. Œuv. t. II, p. 147.Quand on considère l'évaporation des eaux de la mer comme la source des rivières
, Sennebier, Ess. art d'obs. t. II, p. 76, dans POUGENS.Longtemps avant de l'apercevoir [le Borysthène], nos regards le cherchèrent avec une ambitieuse impatience ; nous rencontrâmes une rivière étroite et encaissée entre des bords boisés et incultes ; c'était le Borysthène qui se présentait à nos yeux avec cette humble apparence
, Ségur, Hist. de Nap. VI, 1.Par exagération.
Et les nombreux torrents qui tombent des gouttières, Grossissant les ruisseaux, en ont fait des rivières
, Boileau, Sat. VI.Cette ville est sur telle rivière, elle est située sur les bords de telle rivière.
Fig. Porter de l'eau à la rivière, porter une chose en un lieu où elle abonde.
Fig. Il ne trouverait pas de l'eau à la rivière, se dit de celui qui ne trouve pas les choses faciles à trouver.
- 3Oiseaux de rivière, les canards sauvages et autres oiseaux qui fréquentent les rivières.
Veaux de rivière, les veaux qui sont élevés en Normandie dans les prairies voisines de la Seine.
Vins de rivière, les vins de Champagne récoltés sur les bords de la Marne.
- 4Il se dit de ce qui coule comme une rivière.
La rivière de feu qui tombait du Vésuve, rendue visible par la nuit, frappa vivement l'imagination troublée d'Oswald
, Staël, Corinne, XIII, 1.Fig. Grande abondance.
Et fit de sang chrétien couler tant de rivières
, Boileau, Sat. XI.Un seul particulier, dans un après-midi, Perd des sommes d'argent qui forment des rivières, Et feraient subsister dix familles entières
, Boissy, Deh. tromp. IV, 1. - 5Se dit quelquefois de vallées étroites et sinueuses où coulent seulement quelques faibles sources.
- 6La rivière de Gênes, la côte de l'ancien État de Gênes.
Frédéric leur donne en fief [aux Génois] ce qu'on appelle la rivière de Gênes, depuis Monaco jusqu'à Porto-Venere
, Voltaire, Ann. Emp. Frédéric Ier, 1162. - 7 Terme de blason. Fasce ou pièce ondée du bas de l'écu.
- 8 Terme de joaillier. Rivière de diamants, collier de diamants enchâssés dans des chatons.
PROVERBE
Les petits ruisseaux font les grandes rivières, en amassant peu à peu on devient riche.
HISTORIQUE
XIIe s. Li reis de Egypte se tint tut coi en sa terre ; car li reis de Babilonie out conquis desur lui tute la terre dès la riviere de Egypte jesque el flum de Eufraten
, Rois, p. 432. Aspre mestier et dur a en chevalerie ; Plus soef ert assez riviere et venerie
, Rou, ms, p. 121, dans LACURNE.
XIIIe s. [Un château qui] Entre deux grans rivieres siet moult très noblement
, Berte, IX. Si comme se une riviere a corrumpu le cemin qui estoit sor les rives
, Beaumanoir, XXIV, 32. Or veons donques de cix qui sunt trové noié en rivieres, ou en viviers, ou en fossés
, Beaumanoir, LXIX, 13.
XIVe s. Ses buefs lesquels, passé le fleuve du Tybre, il faisoit paistre en la riviere qui estoit herbue
, Bercheure, f° 9. Celles sont tenues rivieres royales qui sont chemin royal et portant gros navires
, Boutillier, Somme rural, II, 1, p. 651, dans LACURNE. Doit avoir la moyenne riviere quatorze pieds de large, à prendre les sept pieds au milieu de la riviere, et la petite riviere sept pieds, à prendre les trois pieds et demy au milieu de celle riviere
, ib. titre 93, p. 428.
XVe s. La riviere du bassinet [haume] abattue, attachée et arrestée
, Froissart, II, II, 81. Et puis, une autre journée, Sera la chasse cornée ; Une autre, en rivière yray [j'irai chasser les oiseaux aquatiques sur le bord de l'eau]
, Deschamps, Poésies mss. f° 200. Echo parlant, quant bruyt on maine Dessus riviere ou sus estan
, Villon, Ballade des dames du temps jadis.
XVIe s. En petite riviere ne se prend grand poisson
, Cotgrave † Les petites rivieres ne sont jamais grandes
, Leroux de Lincy, Prov. t. I, p. 83. Ceux [les protestants à la Saint-Barthélemy] qu'on trainoit, non sur le pavé, mais sur le sang qui cerchoit la riviere
, D'Aubigné, Hist. II, 20.
ÉTYMOLOGIE
Berry, riviée ; bourg. riveire ; provenç. ribeira, ribayra, rivage, bord, plaine, et aussi rivière ; espagn. ribera ; ital. riviera ; le latin a ripariæ, hirondelles de rivage, riparius, gardien des côtes (QUICHERAT, Addenda), de ripa, rive ; d'où l'on conclut un adjectif riparia, qui a donné rivière. Le sens propre est terre du bord, puis le cours d'eau lui-même ; cela exclut la dérivation par le latin rivus, ruisseau.
SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE
RIVIÈRE. Ajoutez :Cachemires des Indes : dessins très riches, avec rivières blanches et noires, Journ. offic. 11 mars 1872, p. 1743, 1re col.