« sortir », définition dans le dictionnaire Littré

sortir

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

sortir [1]

(sor-tir), je sors, tu sors, il sort, nous sortons, vous sortez, ils sortent ; je sortais ; je sortis, nous sortîmes ; je sortirai ; je sortirais ; sors, qu'il sorte, sortons, sortez, qu'ils sortent ; que je sorte, que nous sortions, que vous sortiez ; que je sortisse ; sortant, sorti v. n.
  • 1Passer du dedans au dehors.
  • 2Aller se promener, aller faire des visites.
  • 3Ne plus garder la chambre, en parlant d'un malade.
  • 4Sortir de prison, être élargi.
  • 5Sortir d'une maison, cesser de remplir la place qu'on y occupait.
  • 6Sortir du sermon, du spectacle, sortir du lieu où l'on a assisté au sermon, au spectacle.
  • 7Sortir, suivi d'un qualificatif, exprime que l'on quitte tel lieu, telle chose, avec la qualité, la disposition exprimée.
  • 8Quitter à l'instant même.
  • 9Avoir une issue, en parlant d'un logis.
  • 10Avoir du relief.
  • 11 Fig. Passer d'un temps, d'une époque, d'un état, d'une condition à une autre.
  • 12Sortir de la vie.
  • 13Cesser d'être dans un certain état moral.
  • 14S'écarter d'un sujet, d'une règle, d'une limite.
  • 15Se dégager d'un endroit difficile.
  • 16Laisser de côté.
  • 17Se tirer de ce qui embarrasse, gêne, met en danger.
  • 18Être issu, provenir de naissance.
  • 19Être produit, en parlant des œuvres de Dieu, de la nature.
  • 20Il se dit des écoles qui produisent des sujets.
  • 21Avoir sa source, sa cause, naître de.
  • 22Poindre au dehors, commencer à paraître.
  • 23Se manifester, apparaître.
  • 24Se faire entendre.
  • 25S'exhaler.
  • 26S'écarter, s'éloigner, avec un nom de chose pour sujet.
  • 27Sortir de, ne pas demeurer en la possession de.
  • 28Sortir de la mémoire, de l'esprit, être oublié.
  • 29 V. a. Tirer, transporter, faire sortir.
  • 30Faire changer de condition.
  • 31Au sortir de.
  • 32Passer du dedans au dehors. La rivière est sortie de son lit. Le sang lui sortait de la bouche. Mademoiselle, enfin, je suis sorti de l'Europe, et j'ai passé ce détroit qui lui sert de bornes, Voiture, Lett. 40. Sortez quand vous voudrez, messieurs ; mais j'avertis Que je ne sors qu'après que vous serez sortis, Molière, Mis. II, 5. Sortez, Parole éternelle, Fils unique du Dieu vivant, sortez du bienheureux sein de votre Père, et venez annoncer aux hommes le secret que vous y voyez, Bossuet, Anne de Gonz. Paris est pour le riche un pays de cocagne ; Sans sortir de la ville, il trouve la campagne, Boileau, Sat. VI. Le vicomte indigné sortait au second acte, Boileau, Épît. VII. Attendant son destin d'un quatorze ou d'un sept, [il] Voit sa vie ou sa mort sortir de son cornet, Boileau, Sat. IV. La moitié s'épouvante et sort avec des cris, Racine, Brit. V, 5. Les morts, après huit ans, sortent-ils du tombeau ? Racine, Athal. I, 1. Sors de mes yeux, objet profane, Ne souille plus, dit-elle, un si chaste séjour, Rousseau J.-B. Cantate, Calisto. Le comte : Sortez de ma présence. - Lisette à part : Quelle fureur ! Imbert, Jaloux sans amour, V, 4. Un cri : le feu est au Kremlin, passe de bouche en bouche… l'empereur sort pour juger du danger, Ségur, Hist. Nap. VIII, 6.

    Sortir les pieds devant, se dit d'un mort qu'on emporte dans la bierre, dans le cercueil.

    Fig. Ces végétaux puissants, qu'en Perse on voit éclore… Firent sortir la mort de vos flancs déchirés, Voltaire, Sémiram. IV, 2.

    D'où sortent ces gens, se dit pour exprimer l'étonnement de voir apparaître des gens qu'on n'attendait pas. Sauvez-vous, seigneur, de la bagarre ; Ce palais est rempli de farouches soldats. - D'où diable sortent-ils ? Favart, Et Guérin, Parodie d'Iph. en Tauride. Tendre Alzire, tu déplores Ton triste hymen, quand Zamore Sort d'un trou ; Mais par où ? On l'ignore, Anecd. dramat. (de CLÉMENT et DELAPORTE), t. I, au mot ALZIRE.

    Familièrement. D'où sortez-vous ? Où étiez-vous qu'on ne vous a pas vu depuis longtemps ? D'où diable sors-tu, qu'on ne t'a pas vu depuis Bruxelles ? Hamilton, Gramm. 8.

    Fig. D'où sortez-vous ? se dit pour exprimer à quelqu'un qu'il est tout à fait étranger à ce qui se passe, aux nouvelles du jour, aux habitudes du monde, etc. Et d'où sors-tu donc ? règle certaine, mon enfant, lorsque telle orpheline arrive chez quelqu'un comme pupille, ou bien comme filleule, elle est toujours la fille du mari, Beaumarchais, Mère coupable, I, 4.

    Terme de manége. Sortir de la selle, avoir le derrière hors de la selle.

    Terme de turf. Se dit des jockeys, lorsqu'ils quittent ou ont quitté l'enceinte du pesage, pour aller prendre le galop d'essai qui précède la course.

    Fig. Sortir des gonds, se mettre tellement en colère qu'on n'est plus maître de soi.

    On dit de même : faire sortir quelqu'un des gonds, hors des gonds.

    Fig. et familièrement. Les yeux lui sortent de la tête, ils sont animés par l'effet d'une violente passion.

    Terme de marine. Un bâtiment sort d'un bassin de construction lorsqu'il en est retiré pour être mis dans un port ; il sort du port lorsqu'on le conduit en rade pour y achever son armement ; il sort d'une rade lorsqu'il appareille et fait route ; il sort ou est sorti de son poste lorsqu'il n'y est plus ; il sort de l'eau lorsqu'il commence à paraître de loin.

  • 33Aller se promener, aller faire des visites. Il y a deux ans que je ne sors point de chez moi, et je ne sortirai que pour aller où est Pradon, Voltaire, Lett. Mme d'Argental, 18 avr. 1766. Après dîner, l'indolente Glycère Sort pour sortir, sans avoir rien à faire, Voltaire, Ép. 64.
  • 34Particulièrement, en parlant d'un malade, ne plus garder la chambre. Les médecins ne lui ont pas encore permis de sortir. Il est plus fort, il commence à sortir.
  • 35Sortir de prison, être élargi. Il disait qu'il était entré dans cette prison le plus innocent des hommes, et qu'il en était sorti le plus coupable, Bossuet, Louis de Bourbon. Tous les historiens disent qu'il [Fouquet] y mourut en 1680 ; mais Gourville assure dans ses Mémoires qu'il sortit de prison quelque temps avant sa mort, Voltaire, Louis XIV, 25.
  • 36Sortir d'une maison, cesser d'y remplir la place qu'on y occupait. Pour sortir de chez toi… As-tu donc oublié qu'il faut qu'elle [ta femme] y consente ? Boileau, Sat. X. Pour sortir de votre maison, madame, il faut que j'en sois formellement chassé par vous, Genlis, Théât. d'éduc. Dangers du monde, II, 6.
  • 37Sortir du sermon, du spectacle, etc. sortir du lieu où l'on a assisté au sermon, au spectacle, etc. Il sortait de la messe. Telle femme pieuse sort de l'autel, qui entend au prône qu'elle vient de faire un sacrilége, La Bruyère, XIV. On sort des pieds du prêtre, content de l'avoir trompé et de s'être trompé soi-même, Massillon, Carême, Confession.

    On dit aussi : sortir de table. J'avais à parler à l'ambassadeur, qui, en sortant de table, m'a mené dans son cabinet, Genlis, Ad. et Th. t. III, p. 28, dans POUGENS.

    On dit dans le même sens : sortir d'entendre le sermon, sortir de dîner.

    Populairement et incorrectement (voy. Rem. 3). Je sors d'en prendre, se dit, au propre, pour remercier d'une offre de boire ou de manger, et, au figuré et ironiquement, pour refuser une chose dont on n'a déjà que trop.

  • 38Sortir, suivi d'un qualificatif, exprime que l'on quitte tel lieu, telle chose, avec la qualité, la disposition exprimée. Sors vainqueur d'un combat dont Chimène est le prix, Corneille, Cid, V, 5. Ouais ! il semble qu'ils sortent mal satisfaits d'ici, Molière, Préc. 2. Si vous vous chargez de rougir pour toutes vos voisines, et que votre imagination soit toujours aussi vive qu'avec la B***, vous sortirez toujours belle comme un ange de toutes vos conversations, Sévigné, 62. Mon discours, dont vous vous croyez peut-être les juges, vous jugera au dernier jour… et, si vous n'en sortez plus chrétiens, vous en sortirez plus coupables, Bossuet, Anne de Gonz. On ne sort point indigné contre Racine et contre les comédiens de la mort de Britannicus et de celle d'Hippolyte ; on sort enchanté du rôle de Phèdre et de celui de Burrhus ; on sort la tête remplie des vers admirables qu'on a entendus, Voltaire, Comm. Corn. Rem. sur le 1er disc. de Corn. Une femme de beaucoup d'esprit, ayant eu avec lui un long entretien sur des matières sérieuses, en sortit si contente, qu'elle ne put s'empêcher de lui marquer tout le plaisir qu'elle venait d'avoir, D'Alembert, Él. l'Ab. de St-P.
  • 39Quitter à l'instant même. Vous sortez du baptême, et ce qui vous anime, C'est sa grâce qu'en vous n'affaiblit aucun crime, Corneille, Poly. II, 6. Et toi qui, tout sortant encor de la victoire, Regardes mes travaux du séjour de la gloire, Cher Néarque…, Corneille, ib. IV, 1. Faire environner la table de Jésus-Christ de pécheurs envieillis, tout sortant de leur infamie ! Pascal, Prov. XVI. Monsieur et madame de Mesmes sortent d'ici, Sévigné, 392.

    Ce jeune homme sort du collége, il vient de finir ses classes.

    Cet ouvrage sort de chez l'ouvrier, des mains de l'ouvrier, il est fort neuf.

  • 40En parlant de logis, d'appartements, avoir une sortie, une issue. On passait dans une place auprès du temple des protestants, où l'on faisait le prêche à l'heure même ; mais on donna ordre que la petite porte du temple, qui sortait sur cette place, fût fermée durant ce temps-là, Pellisson, Lett hist. t. I, p. 224. Le cabinet du roi sortait dans l'autre petit salon, Saint-Simon, 93, 220.
  • 41Avoir du relief. Votre portrait est aimable ; on a envie de l'embrasser, tant il sort bien de la toile, Sévigné, 190. Quelles louanges il [Faucher] donna à la ressemblance [du portrait de Mme de Grignan]… à cette tête qui sort, à cette gorge qui respire, à cette taille qui s'avance, Sévigné, 4 sept. 1675. Les figures ne sont pas assez arrondies, et ne sortent point assez, Voltaire, Candide, 25.

    Fig. Vous n'employez les détails que pour faire sortir le fond que vous rendez aussi lumineux qu'intéressant, Voltaire, Lett. Damilaville, 26 févr. 1766. Elles [déclarations] font sortir d'une manière si forte la partialité des détracteurs de Sénèque, Diderot, Cl. et Nér. I, 86. Le plus grand malheur de l'indigence est de faire sortir les vices, et de ne pouvoir les faire pardonner, Barthélemy, Anach. ch. 76. Cette pensée ne sort pas assez, il faut l'exprimer avec plus de force, lui donner plus de relief.

    On dit de même : faire sortir une pensée, un caractère. Il n'y a d'intrigue dans la pensée du Misanthrope que ce qu'il en faut pour faire sortir les caractères, mais peut-être pas assez pour attacher, Voltaire, Vie de Molière.

  • 42 Fig. Passer d'un temps, d'une époque, d'un état, d'une condition à une autre. Sortir de l'hiver, sortir de l'enfance, sortir de nourrice, sortir d'esclavage, sortir de page (voy. PAGE 2). Nous sortons de la prière, non plus tranquilles ni plus résignés à la volonté de Dieu, ni plus fervents pour sa sainte loi, mais plus ardents et plus échauffés pour les choses de la terre, Bossuet, 3e sermon, Conception, 2. Elle [Mme d'Aiguillon] se retira de la cour, dès qu'elle eut la liberté d'en sortir, Fléchier, Aiguillon. Je sors d'une quinte si violente, que Mlle d'Aumale et Mlle de la Tour étaient en pleurs, Maintenon, Lett. à Mme de Caylus, 28 nov. 1716. Jamais tyrannie n'avait été plus cruelle ni plus sanglante que celle dont Athènes venait de sortir [les Trente tyrans], Rollin, Hist. anc. Œuvr. t. IV, p. 123. On sortait de l'anarchie, on pensa tomber dans la tyrannie, Montesquieu, Esp. XII, 21. Un vieillard octogénaire qui sort de la mort pour se voir enseveli sous quatre pieds de neige, Voltaire, Lett. d'Argental, 17 mars 1773. En sortant de place, ils ont l'espoir d'être, après un autre examen, reçus au sénat de l'aréopage, Barthélemy, Anach. ch. 14. Absorbé par cette funeste contemplation [Moscou brûlant], il [Napoléon] ne sortit d'un morne et long silence que pour s'écrier : Ceci nous présage de grands malheurs, Ségur, Hist. Nap. VIII, 7.

    Sortir de maladie, cesser d'être malade, arriver à guérison. Elle sortait de maladie ; Là, vivant à discrétion, La galande fit chère lie, La Fontaine, Fabl. III, 17. Vous sortez d'une maladie, et vous craignez une rechute, Bourdaloue, Serm. 18e dim. après la Pentecôte, Domin. t. IV, p. 114.

    Sortir de fille, cesser d'être fille, se marier. On peut, par des raisons du monde et de famille, Par de certains désirs, et pour sortir de fille, Une fois en sa vie arborer ce lien [mariage], La Fontaine, Je vous prends sans vert, sc. 6.

    Terme de danse. Sortir de cadence, ne plus danser en cadence.

    Terme de musique. Sortir de mesure, ne plus chanter, ne plus jouer en mesure. Sortir du ton, détonner, ou passer d'un ton dans un autre.

    Terme d'escrime. Sortir de mesure, se mettre hors d'état de porter une botte de pied ferme à son adversaire.

  • 43Sortir de la vie, mourir. Me montrant à la cour je hasardais ma tête ; Et, s'il fallait la perdre, il m'était bien plus doux De sortir de la vie en combattant pour vous, Corneille, le Cid, IV, 3. Je voudrais qu'à cet âge [la vieillesse] On sortît de la vie ainsi que d'un banquet, La Fontaine, Fabl. VIII, 1. Mourrai-je tant de fois sans sortir de la vie ? Racine, Iphig. V, 4. Saint Jérôme assure que Théophraste à l'âge de cent sept ans, frappé de la maladie dont il mourut, regretta de sortir de la vie dans un temps où il ne faisait que commencer à être sage, La Bruyère, Disc. sur Théophr.

    Vaugelas condamnait sortir de la vie, comme n'étant pas français ; l'Académie, dans ses Observ. sur Vaugelas, a défendu cette locution, qui est d'ailleurs dans les meilleurs auteurs.

  • 44 Fig. Cesser d'être dans un certain état moral. Ce n'est pas pour sortir de votre obéissance, Corneille, Rodog. V, 3. L'époux, sortant quelque peu de colère, La Fontaine, Fais. Tenez, voyez ce mot, et sortez hors de doute, Molière, le Dép. I, 2. Je sortis hors d'effroi, Molière, Fâch. II, 2. Ne craignons pas de suivre la princesse palatine jusque dans l'incrédulité où elle était enfin tombée ; c'est de là que nous la verrons sortir pleine de gloire et de vertu, Bossuet, Anne de Gonz. Le saint répondit à cela sagement, qu'il avait soutenu les droits de l'Église, sans sortir du respect qui était dû à l'empereur, Fléchier, Hist. de Théodose, III, 59. Sortez de votre erreur, la raison vous appelle, Quinault, Arm. IV, 4. Sortons, a-t-elle dit, sortons d'inquiétude, Racine, Athal. III, 3. Comme il était un peu sorti de son devoir pour entrer dans les intérêts de M. le Prince, il crut pouvoir en sortir pour rentrer dans son devoir, Hamilton, Gramm. V. Il [le duc de Coislin] complimentait sans fin les gens chez lesquels il se trouvait logé, et le chevalier de Coislin ne sortait point d'impatience contre lui, Saint-Simon, 65, 83. On ne sort point d'étonnement que le même homme qui a imaginé le cinquième acte de Rodogune, ait fait un pareil ouvrage, Voltaire, Comm. Corn. Rem. Théodore, II, 7. J'aurais voulu, courant, m'élançant loin de toi, Sortir de cet amour qui fuyait avec moi, Ducis, Abuf. IV, 8.

    Sortir de son caractère, agir, parler autrement qu'on n'a coutume. Je ne sais par quelle fatalité vous sortez aujourd'hui d'un caractère naturellement doux et raisonnable, Marivaux, Sec. surpr. de l'am. II, 7. Comme il arrive aux personnes qui sortent de leur caractère, elle prit tout à coup une résolution très vive, Staël, Corinne, XX, 4.

  • 45 Fig. S'écarter d'un sujet, d'une règle, d'une limite. Sortir du sujet. Qu'on ne doit sortir de la règle qu'en suivant un fil qui tienne, pour ainsi dire, à la règle même, Bossuet, le Tellier. Sans sortir de mon mystère, vous verrez, dans la personne de cette Vierge offrant son fils en sacrifice, le modèle d'une obéissance solidement humble, Bourdaloue, Purific. de la Vierge, Myst. t. II, p. 154. Quelquefois dans sa course un esprit vigoureux, Trop resserré par l'art, sort des règles prescrites, Boileau, Art p. IV. Il sort hardiment des limites de son génie ; mais il s'égare et fait que l'homme illustre parle comme un sot, La Bruyère, XII.

    Sortir de la question, s'égarer hors de l'objet qu'on traite. Je l'arrêtai en lui disant : vous sortez de la question…, Bernardin de Saint-Pierre, Notes s. la Ch. ind.

    Sortir de son talent, entreprendre des choses qui ne sont pas conformes à notre talent. Il ne faut point qu'il [La Fontaine] sorte du talent qu'il a de conter, Sévigné, 6 mai 1671.

    Familièrement. Sortez de là, signifie : si vous vous écartez de ces règles, de ces données. Sortez de là, je ne vois plus qu'injustice, hypocrisie et mensonge parmi les hommes, Rousseau, Ém. IV.

    Sortez de là, se dit encore par une sorte de défi qu'on adresse à celui qu'on embarrasse dans un argument, un dilemme un peu serré.

    Familièrement. Je ne sors pas de là, c'est l'objet dont je ne me dépars pas. Nous ne parlions que de Paris, de la comédie française, des femmes à la mode… nous ne sortions pas de là, Genlis, Théât. d'éduc. le Voyageur, I, 1. De l'argent ; on m'en apporte, je le garde ; on m'en apporte encore, je le garde ; je ne sors pas de là, Al. Duval, Faux Stanislas, II, 5.

  • 46Se dégager d'un endroit difficile. Nous ne sortirons jamais de ces montagnes. Ce n'est pas tout de boire, il faut sortir d'ici [un puits], La Fontaine, Fabl. III, 5.
  • 47 Fig. Laisser de côté. Sortons des suppositions. Sortez, mes frères, sortez de tous ces objets sensibles qui vous séduisent ; détachez-vous de ces faux plaisirs qui vous captivent, Bossuet, Panég. St Benoît, 3.
  • 48 Fig. Se tirer de ce qui embarrasse, gêne, met en danger. Sortir d'une mauvaise affaire. Chacun admira l'expédient que Xanthus avait trouvé pour sortir, à son honneur, d'un si mauvais pas, La Fontaine, Vie d'Ésope. Sortant d'un embarras, nous entrons dans un autre, Molière, l'Ét. IV, 9. Nous admirions… comme, en ânonnant, il [Revel] ne laissait pas de sortir heureusement de toutes ses périodes, Sévigné, 24 août 1689. Je trouve que nous sommes fort bien sortis d'intrigue, Sévigné, à Bussy, 7 janv. 1669. Il [Corneille] a aimé à charger la scène d'événements dont il est presque toujours sorti avec succès, La Bruyère, I.
  • 49Être issu, provenir de naissance. Oui, je suis de ce sang, je sors de ce grand homme [Annibal] Que Carthage éleva comme un fléau de Rome, Mairet, Mort d'Asdr. II, 3. Daignez considérer le sang dont vous sortez, Corneille, Poly. IV, 3. Vous serez le chef des nations et d'une multitude de peuples ; et des rois sortiront de vous, Sacy, Bible, Genèse, XXXV, 11. Elle sort de famille et noble et vertueuse, Molière, Éc. des mar. III, 5. D'Aaron devaient sortir les prêtres et les pontifes ; de Juda devait sortir le Messie même, Bossuet, Hist. II, 10. Thésée avec Hélène uni secrètement Fit succéder l'hymen à son enlèvement ; Une fille en sortit, que sa mère a celée, Racine, Iph. V, 6. Cependant Phèdre sort d'une mère… Phèdre est d'un sang, seigneur, vous le savez trop bien, De toutes ces horreurs plus rempli que le mien, Racine, Phèdre, IV, 2. Comme on ne sait d'où elle sort, on n'est sûr de rien avec elle, à moins qu'on ne devine, Marivaux, Marianne, 7e part. Il ajoute que les Caraïbes ou sauvages des îles Antilles sortent de ces sauvages de la Floride, et qu'ils se souviennent même, par tradition, du temps de leur migration, Buffon, Hist. nat. hom. Œuv. t. V, p. 185.

    Impersonnellement. Il ne sortira point de lui de prince qui soit assis sur le trône de David, Sacy, Bible, Jérémie, XXXVI, 30. Celui qui mangera de ces œufs en mourra ; et, si on les fait couver, il en sortira un basilic, Sacy, ib. Isaïe, LIX, 5. La Cappadoce, généralement parlant, n'était rien moins qu'un pays de beaux esprits et de savants ; il en est sorti néanmoins quelques auteurs bien célèbres ; Strabon et Pausanias sont de ce nombre, Rollin, Hist. anc. Œuv. t. IX, p. 568, dans POUGENS.

    Il se dit aussi des animaux. Quand les étalons sont vieux, les chevaux qui en sortent sont faibles.

  • 50Être produit, en parlant des œuvres de Dieu, de la nature. Il faut pour m'attacher une âme simple et pure, Comme Chloé qui sort des mains de la nature, Gresset, le Méch. IV, 9. On pardonne un mauvais ouvrage à un ouvrier indigent, on ne le pardonne point aux dieux : tout ce qui sort de leurs mains doit être parfait, Diderot, Cl. et Nér. II, 54. …Les mains dont sortit l'univers, Delille, Imag. VIII. Il se dit des écoles qui produisent des sujets. Il est sorti de l'école d'Italie un beaucoup plus grand nombre d'écrivains que de celle d'Ionie, Barthélemy, Anach. ch. 29.

    Sortir des mains de quelqu'un, avoir été formé par lui, avoir reçu de lui l'éducation. Je me représentais ma fille se mariant à dix-neuf ans et sortant de mes mains parfaitement bien élevée, Genlis, Ad. et Th. t. III, p. 72, dans POUGENS.

  • 51Avoir sa source, sa cause, naître de. Ce grand dessein, pour toi si dangereux, Sort d'un esprit jaloux plutôt que généreux, Du Ryer, Scévole, II, 3. Rien n'est si insupportable à l'homme que d'être dans un plein repos… incontinent il sortira du fond de son âme l'ennui, la noirceur, la tristesse…, Pascal, Pens. XXV, 26, édit. HAVET. Que souvent l'iniquité sortait du lieu d'où elle devait être foudroyée, Bossuet, le Tellier. Quand elle parlait de Dieu, le goût intérieur d'où sortaient toutes ses paroles se communiquait à ceux qui conversaient avec elle, Bossuet, Anne de Gonz. Des contestations qu'il avait eues [M. de Montausier] sur la religion, il en était sorti je ne sais quelles clartés passagères qui avaient laissé quelque trace de lumière dans son esprit, Fléchier, duc de Mont. Faire sortir l'ordre du désordre même, Raynal, Hist. phil. VII, 7.

    En parlant des ouvrages de l'esprit, de l'art, etc. Être produit. Cet écrit sort d'une bonne plume. La maxime est sortie de la tête du poëte, comme Minerve de la tête de Jupiter, Diderot, Claude et Nér. II, 67.

    Il se dit aussi de la fabrication. Cela sort des mains d'un habile ouvrier. Les étoffes qui sortent de cette fabrique sont très bonnes.

  • 52Poindre au dehors, commencer à paraître. Les fleurs commencent à sortir. La rougeole est sortie, et la fièvre a diminué. Il lui est sorti une dent, ou, plus ordinairement, il lui a percé une dent.

    Fig. Je vis l'autre jour le bon P. Rapin… le P. Bouhours était avec lui, l'esprit lui sort de tous côtés, Sévigné, à Bussy, 29 mai, 1679.

  • 53 Fig. Se manifester, être suivi d'effet. C'est un misanthrope intérieur ; car son chagrin ne sort point, Sévigné, 586. Je ne connais plus la musique ni les plaisirs ; j'ai beau frapper du pied, rien ne sort qu'une vie triste et unie, tantôt à ce triste faubourg, tantôt avec les sages veuves, Sévigné, 423. Il [le duc de Chaulnes] va à Grignan ; vous lui en parlez [de la députation aux États] ; il semble qu'il ait quelque envie d'écrire ; mais cela ne sort point, Sévigné, 25 sept. 1689. Le naturel toujours sort et sait se montrer, Boileau, Sat. X. Je lui donnerai de l'esprit, de la raison et des grâces, la nature a déjà fait tout cela : il ne faut que le faire sortir, Maintenon, Lett. à M. de Villette, 5 avril 1682.

    Fig. Le feu lui sort par les yeux, il a les yeux allumés par la colère.

  • 54Se faire entendre. Un seul mot sortait de sa bouche. Du creux de leur tombeau sortira cette voix qui foudroie toutes les grandeurs…, Bossuet, Duch. d'Orl. Cette irrévocable sentence sortit de sa bouche…, Bossuet, le Tellier. Et ces mots sont sortis de l'enceinte divine, Delille, Én. III.
  • 55S'exhaler. Une grande chaleur sort de ce fourneau. Du fond caché de notre sacristie Une épaisse nuée à longs flots est sortie, Boileau, Lutr. IV.

    Il se dit en ce sens d'ordinaire impersonnellement. Il sort une agréable odeur de ces fleurs.

  • 56S'écarter, s'éloigner, avec un nom de chose pour sujet. Cela sort des proportions ordinaires. Le bleu du plumage a beaucoup de lustre et de reflets, mais sans sortir de sa teinte, Buffon, Ois. t. VIII, p. 329.
  • 57Sortir de, ne I as demeurer en la possession de. Ce domaine est sorti de ses mains pour passer en celles de son parent. Après la mort de Ferdinand III, l'empire fut près de sortir de la maison d'Autriche, Voltaire, Ann. Emp. Léopold. À l'égard de vos articles, ils sont tous entre mes mains, n'en sont pas sortis, et, comme je vous l'ai mandé, n'en sortiront que par votre ordre exprès, D'Alembert, Lett. à Voltaire, 25 févr. 1758.
  • 58Sortir de la mémoire, de l'esprit, être oublié. Ce mari mourant, et mourant à cause d'elle et avec tant de tendresse pour elle, ne lui sortait point de l'esprit, La Fayette, Princ. de Clèv. Œuv. t. II, p. 235, dans POUGENS. Madame, il ne voit rien ; son salut et sa gloire Semblent être avec vous sortis de sa mémoire, Racine, Andr. V, 2. Qu'un tel souvenir ne sorte jamais de votre mémoire, Genlis, Ad. et Th. t. II, p. 56, dans POUGENS. Tiens, tu as beau dire, M. Renaud ne me sort pas de la tête, Al. Duval, Jeun. de Richelieu, III, 1.
  • 59 V. a. Tirer, transporter, faire sortir. Sortez la voiture de la remise. On a sorti ces marchandises. Je lui mande [à la femme de la Sarge] qu'elle sorte des mains de Poulard les papiers qui sont nécessaires, Sévigné, 2 oct. 1688. En lui voyant sortir d'un tiroir les originaux mêmes de toutes les lettres, Rousseau, Hél. IV, 12.

    Sortir les dames, tirer les dames hors du trictrac.

    Sortir de l'herbe, se dit d'un cheval qu'on retire du pâturage pour le remettre à l'écurie.

    Terme de marine. Tirer un bâtiment d'un bassin, d'un port, d'une rade.

    On dit : Sortir un enfant, sortir un malade, c'est-à-dire prendre un enfant, un malade par la main, par le bras, et les mener dehors pour leur faire prendre l'air ; mais on ne dit pas : j'ai sorti mon ami, mon père, pour : je suis sorti avec mon ami, avec mon père.

  • 60 Fig. Faire changer de condition. Les personnes sans éducation sont très à plaindre lorsqu'un événement imprévu les sort de leur état, Genlis, Veillées du château t. I, p. 193, dans POUGENS.

    Tirer d'embarras. La conversation a rendu cette phrase si commune : sortez-moi de cette affaire, que l'Académie n'a pu la blâmer, quoiqu'elle soit contre l'usage ordinaire du verbe sortir, qui est toujours neutre, Acad. Observ. sur Vaugel. p. 47, dans POUGENS. Outre l'absurdité d'une telle proposition… il aurait encore le malheur que sa présupposition ne le sortirait point d'affaire, Bossuet, Libre arb. 4. D'accord ; mais, en donnant un bon tour à l'affaire, Mercure cependant vous sort d'un mauvais pas, Dancourt, Céphale et Procris, III, 2.

  • 61Au sortir de, loc. prép. Au moment où l'on sort de. Au sortir d'ici, je me rendrai, Dieu aidant, dans quatre jours à Gibraltar, Voiture, Lett. 38. Au sortir de chez Monsieur, j'allai prendre congé de MM. les princes, Retz, Mém. t. II, liv. III, p. 354, dans POUGENS. Cependant il avint qu'au sortir des forêts Ce lion fut pris dans des rets, La Fontaine, Fabl. II, 11. Il vint chercher la guerre au sortir de l'enfance, Racine, Bajaz. I, 1. Au sortir d'une victoire si glorieuse, Hamilton, Gramm. 5. Au sortir de la parole sainte, tout ce que vous en avez retenu, ce sont peut-être les défauts de celui qui vous l'a annoncée, Massillon, Carême, Parole de Dieu. Combien de fois vous est-on venu annoncer avec alarme : un tel vient d'expirer au sortir de table, du jeu, du crime quelquefois ? Massillon, Carême, Impén. Il serait doux de souper dans Athènes libre avec Aspasie et Périclès au sortir d'une tragédie de Sophocle, Voltaire, Mél. litt. Petites hardiesses. Mon seul rival en rhétorique était le marquis de Beauvau ; notre émulation nous inspira une estime réciproque, et fit naître notre amitié au sortir du collége, Duclos, Œuvr. t. X, p. 28.

REMARQUE

1. Sortir prend l'auxiliaire avoir quand on veut exprimer l'action : il a sorti ce matin ; et l'auxiliaire être pour exprimer l'état : il est sorti depuis longtemps. Comme le remarque M. Ménage, on doit dire : Monsieur a sorti ce matin, et non pas est sorti, pour faire entendre qu'il est sorti et revenu, Vaugelas, Rem. Not. Th. Corn. t. I, p. 64, dans POUGENS. Quoiqu'on dise : je suis sorti ce matin pour telle affaire, le P. Bouhours observe que l'on dit fort bien : il y a huit jours que je n'ai sorti, Vaugelas, ib. Je n'ai point sorti ; Mme de Lavardin et Mme de Moussy ont forcé ma porte, Sévigné, 13 sep. 1679, t. XI, p. X, édit. RÉGNIER. Je ne sais ce que j'aurais fait [pour gendre] d'un jobelin qui eût sorti de l'académie, Sévigné, à Bussy, 4 juin 1669.

2. On lit dans Massillon : Cet esprit inquiet et immonde, qui sort et rentre dans l'homme d'où il est sorti, Pet. Carême, Malheur des gr. ; et dans Chateaubriand : Il [le curé] est établi dans son presbytère comme une garde avancée aux frontières de la vie pour recevoir ceux qui entrent et ceux qui sortent de ce royaume des douleurs, Génie, IV, I, 8. « Ces phrases sont incorrectes à cause de la différence des prépositions ; peut-être s'excuseront-elles, si l'on prend le premier verbe comme absolu, c'est-à-dire comme n'ayant pas de complément exprimé, » JULLIEN, Gramm. I, 224.

3. On dit : Je sors d'entendre le sermon, je sors de dîner ; mais cette locution, admise dans les cas où effectivement on quitte un lieu après avoir entendu, dîné, ne doit pas être étendue au delà d'emplois analogues ; et on ne peut dire correctement : je sors de le voir.

4. L'ennemi… sort l'enclos de la ville, Rotrou, les Sosies, II, 3. Que si l'on dit quelquefois : il est sorti le royaume, c'est par une ellipse ; car c'est pour hors le royaume, Gramm. gén. de Port-Royal, ch. 22. [Gentilshommes de l'arrière] à qui, contre leurs priviléges, il persuada de sortir les frontières du royaume, Saint-Simon, t. I, p. 53, édit. CHÉRUEL. Cette tournure, qui du reste n'est plus usitée, est la reproduction du latinisme egredi urbem.

HISTORIQUE

XIIIe s. N'est sous ciel hom, s'il doit morir Et de la mort puisse sortir, Mix [mieux] ne vousist estre mesel [lépreux] E ladres vivre en un bordel [cabane], Que mort avoir ne le trespas, Fl. et Blanch. 1019.

XVIe s. Puisque j'y suis, remarquerai un mot impropre qu'a dit aujourd'hui un honneste homme et docte : Sortez mon cheval, au lieu de dire : faites sortir, Beroalde de Verville, le Cabinet de Minerve, p. 151. Il est sorti de ces prisonniers, durant leur longue detention, des lettres assez remarquables, D'Aubigné, Hist. I, 76. Le roy à sa mode dist à son frere devant la roine, qu'il falloit qu'un d'eux sortist le roiaume, D'Aubigné, ib. II, 108. Je ne croiray jamais que de Venus sortisse Un germe tel que toy, La Boétie, 524. En la guerre, les ruses qui n'ont point esté practiquées sont celles qui sortent le plus souvent à effect, Amyot, Préf. IX, 36. Sortis hors de soy, Amyot, Cam. 51. Il mourut au sortir de son consulat, Amyot, Fab. 3. Il s'en alla droit à la tente du dictateur ; Fabius luy sortit au devant, Amyot, ib. 28. Le barbare, ayant ouy ces paroles, s'en sortit incontinent de la chambre, jettant son espée emmy la place, Amyot, Marius, 70. Ceste sedition fust bien tost sortie en evidence, n'eust esté la guerre des alliés qui survint ladessus et la restraignit pour un temps, Amyot, ib. 58. Une si douce chaisne emprisonne mon cœur, Une si belle main tient mon ame asservie, Que, si je crains la mort, c'est pour la seule peur, De sortir de prison en sortant de la vie, Bertaud. Il ne peut sortir du sac que ce qu'il y a dedans, Cotgrave

ÉTYMOLOGIE

Bourg. sôti ; Berry, il sort de manger ; provenç. sortir (sortir, bondir, sauter, jeter) ; catal. et espagn. surtir, jaillir ; portug. sordir, surdir, jaillir ; ital. sortire. Comme le sens propre de sortir est jaillir, comme celui de ressortir 1 est rejaillir, et enfin comme ressort 1 veut dire rebondissement, on peut accepter la conjecture de Ménage, approuvée par Diez, qui le tire d'un type non latin surrectire, dérivé de surrectus, qui s'est levé, dressé, bien que les participes passifs donnent ordinairement des verbes de la 1re conjugaison ; mais il y a des exceptions, par exemple amortir. Cependant, vu la forme surdir avec un d, et resourd pour ressort (voy. l'Historique de ressort 1), il ne paraît pas impossible que sortir soit un doublet de sourdre, venant de surgire, fausse conjugaison pour surgere. On a proposé le latin sortior, obtenir par le sort ; mais on ne voit pas comment du sens de ce verbe on passerait aux acceptions de sortir. Sortior a donné sortir 2.

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

1. SORTIR. - REM. Ajoutez :

4. Sortir, employé activement, est condamné par Courtin : « Le patois des provinces qui font un verbe actif d'un verbe neutre, comme j'ai tombé mon gant, sortez ce cheval de l'écurie, » la Civilité françoise, p. 164, Paris, 1696. La même condamnation est répétée dans une autre Civilité : « Rien n'est plus ridicule que de dire : Voyez voir, pour considérez, voyez ; sortez ce cheval de l'écurie, pour faites sortir ce cheval… et mille autres façons de parler aussi ineptes que révoltantes, » Civilité chrétienne, 2e partie, ch. X, 1812. L'usage qui autorise d'employer sortir activement a prévalu.