« poudre », définition dans le dictionnaire Littré

poudre

Définition dans d'autres dictionnaires :

Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

poudre

(pou-dr') s. f.
  • 1Légères particules de terre desséchée qui couvrent le sol ou s'élèvent en l'air. Qu'ils soient comme la poudre et la paille légère Que le vent chasse devant lui, Racine, Esth. I, 5. Contre le vent, la poudre et la soleil, La Bruyère, VII. Après ce jour de Fontenoi, Où couvert de sang et de poudre…, Voltaire, Épît. LXVIII. Ce vieil astre [le soleil] s'endort, fatigué et brûlant, dans la poudre du soir, Chateaubriand, Génie, I, V, 2.

    Ce pain sent la poudre, il a été fait avec du blé qui avait un goût de poudre.

    Terme de manége. Battre la poudre, se dit d'un cheval qui met les pieds de devant près de l'endroit où il vient de les lever.

    C'est de la poudre à la Saint-Jean, se dit d'une chose qui est de saison et dont on ne doit pas s'étonner.

    Fig. et poétiquement. Dans la poudre, se dit des personnes qui cèdent et tombent devant une force supérieure. Il parle, et dans la poudre il les fait tous rentrer, Racine, Esth. I, 3. Allons, à leurs regards il faut donc se montrer ; Dans la poudre à l'instant vous les verrez rentrer, Voltaire, Alz. III, 6.

    Mordre la poudre, voy. MORDRE, n° 4.

    Fig. Jeter de la poudre aux yeux, éblouir, surprendre par des discours, par des apparences. D'Harcourt savait jeter force poudre aux yeux par des interrogations hardies, Saint-Simon, 101, 73. Tel fut le discours que me tint don Gabriel avec un air de persuasion qui me jeta de la poudre aux yeux, Lesage, Estev. Gonz. 55. Vous savez que la livrée d'un premier ministre jette de la poudre aux yeux, Lesage, Gil. Bl. XI, 6.

    Au XVIIIe siècle, jeter, mettre de la poudre aux yeux, éclipser, surpasser. Je suis transporté de joie, quand, par ce que vous faites et ce que vous m'écrivez, je reconnais quelque avantage sur vous-même ; et pour le commun, il y a longtemps que vous lui avez mis la poudre aux yeux, Malherbe, Épît. de Sénèque, XXXIV. Et si dès cet hiver nous ne jetons de la poudre aux yeux de MM. de l'hôtel de Bourgogne, je veux ne monter jamais sur le théâtre, Scarron, Rom. com. I, 11. Que les actrices [à Saint-Cyr, dans Esther], même celles qui étaient transformées en acteurs, jetaient de la poudre aux yeux de la Champmeslé, de la Raisin, de Baron et de Montfleury, La Fayette, Mém. cour de France, Œuv. t. II, p. 412, dans POUGENS.

    En ce sens, cette locution n'est plus usitée ; elle prend son origine des coureurs qui, gagnant le devant, jettent de la poudre aux yeux de ceux qui les suivent, en élevant le menu sable et la poudre par le mouvement de leurs pieds.

    En poudre, détruit, renversé. Cet assaut… Pousse et jette d'un coup ses défenses en poudre, Malherbe, I, 4. Puissé-je de mes yeux y voir tomber ce foudre [sur Rome], Voir ses maisons en cendre, et tes lauriers en poudre, Corneille, Hor. IV, 5. Encore une victoire et mon trône est en poudre, Voltaire, Henr. IX.

    Familièrement, en poudre, abîmé. Votre teint n'est-il point en poudre ? Sévigné, 235. Mlle de Méri désapprouve fort le fiel de bœuf [comme cosmétique] ; elle dit qu'avec l'air de Grignan, c'est pour vous mettre en poudre, Sévigné, 26 juin 1675.

    Mettre en poudre, ruiner, détruire. Ces colosses d'orgueil furent tous mis en poudre, Malherbe, II, 12. On m'aurait mis en poudre, on m'aurait mis en cendre Avant que…, Corneille, Poly. IV, 5. Nabuchodonosor met tout en poudre, Bossuet, Hist. II, 4.

    Fig. Mettre en poudre un raisonnement, un livre, critiquer un raisonnement, un ouvrage de manière à n'en laisser rien subsister. [L'erreur de Vigilance sur le culte des saints] que saint Jérôme mit en poudre dès sa naissance, Bossuet, 3e avert. 9.

    Réduire en poudre, anéantir. Dieu, qui foudroie toutes nos grandeurs jusqu'à les réduire en poudre, ne nous laisse-t-il aucune espérance ? Bossuet, Duch. d'Orl. Un bruit court que le roi va tout réduire en poudre, Boileau, Ép. VI. J'ai cru vous voir tout prêt à me réduire en poudre, Racine, Esth. II, 7.

    Fig. Faire de la poudre, faire des embarras, faire la mouche du coche. Je vous remercie de la fable de la mouche ; elle est divine : on ne trouve en son chemin que des occasions de penser à elle : ô que je fais de poudre ! hé mon Dieu, que cela est plaisant ! Sévigné, 334.

  • 2Il se dit des particules de toute espèce qui se déposent dans les appartements et qui se soulèvent par la moindre agitation. Ce grand escogriffe de maître d'armes qui remplit de poudre tout mon ménage, Molière, le Bourg. III, 3.

    La poudre des bibliothèques, la poudre qui s'accumule dans les bibliothèques, et fig. l'oubli qui atteint un livre. Oh ! que d'écrits obscurs, de livres ignorés Furent en ce grand jour de la poudre tirés ! Boileau, Lutr. V.

    On dit dans un sens analogue : la poudre d'un greffe. J'allai loin du palais errer sur le Parnasse ; La famille en pâlit, et vit en frémissant Dans la poudre du greffe un poëte naissant, Boileau, Ép. V. J'en écris [d'une méprise de la justice] à un de mes neveux… ce jeune homme… trouve, après bien des recherches, la minute de l'arrêt de la Tournelle, égarée dans la poudre d'un greffe, Voltaire, Pol. et lég. la Méprise d'Arras.

  • 3Il se dit, dans le langage biblique, de la poussière, de la terre qui compose le corps de l'homme. Vous êtes poudre, et vous retournerez en poudre, Sacy, Bible, Genèse, III, 19. Grande reine, je satisfais à vos plus tendres désirs, quand je célèbre ce monarque [Charles Ier] ; et ce cœur qui n'a jamais vécu que pour lui, se réveille, tout poudre qu'il est, et devient sensible, même sous ce drap mortuaire, au nom d'un époux si cher, Bossuet, Reine d'Anglet. Ici [dans le tombeau] nos fiers aïeux, par la haine animés, S'embrassent dans la poudre unis et désarmés, Ducis, Roméo, v, 1. Nous voyons à ses pieds [du Temps] rapides La poudre des siècles passés, Béranger, Temps.
  • 4Ce qu'on met sur l'écriture pour empêcher qu'elle ne s'efface. Poudre de buis, de bois d'acajou.
  • 5Amidon pulvérisé et aromatisé dont on se sert pour les cheveux. Sac, boîte à poudre. Porter de la poudre. M. le Prince fit faire hier sa barbe… un valet de chambre, abusant de sa patience, le frisa, lui mit de la poudre, Sévigné, 399.

    Un œil de poudre, une teinte légère de poudre.

  • 6Substance quelconque réduite en particules aussi petites qu'il est possible de le faire par les moyens mécaniques. De la poudre d'iris, de corail. Café en poudre. Tabac en poudre. Poudre de violette ou de violettes. Il faut payer à nos voisins quatre millions d'un article, et cinq ou six d'un autre, pour mettre dans notre nez une poudre puante venue de l'Amérique, Voltaire, l'Homme aux 40 écus, Début.

    Poudre impalpable, poudre si menue qu'on ne la sent presque pas sous les doigts.

    Poudre d'or, l'or qui est en petites parcelles. De la poudre d'or de Guinée.

    Poudre de plomb, synonyme de cendrée, plomb très menu dont on charge les fusils pour tuer le gibier de petite espèce.

    Poudre de diamants, poudre faite avec des diamants broyés, et dont on se sert pour tailler les diamants.

    Il se dit, par extension, de diamants si petits qu'à peine peut-on les mettre en œuvre. Ce n'est là que de la poudre de diamants.

  • 7Poudre d'or, mica jaune réduit en poudre, dit aussi or de chat ; le mot scientifique est ammochryse.

    Poudre d'argent, mica blanc mêlé de sable.

    Poudre à mouches, arsenic natif testacé, réduit en poudre.

    Poudre de fusion, mélange de nitrate de potasse, de soufre et de sciure de bois, servant à faciliter la fonte de certains métaux ou minerais.

    Poudre à dorer le cuivre, or mussif.

    Poudre d'or des peintres, or de coquille, voy. OR, n° 3.

  • 8Préparation pharmaceutique résultant de la pulvérisation des substances médicinales solides. Poudre tempérante. J'ai vu le bon homme de Lorme… il veut que je prenne de sa poudre au mois de septembre, Sévigné, 301.

    Poudres simples, celles qui proviennent d'une seule substance ; poudres composées, celles qui résultent du mélange de plusieurs poudres simples.

    Poudres gazifères, poudres destinées à produire extemporanément des eaux gazeuzes artificielles.

    Poudre de Vienne, escharotique composé de 5 parties de potasse caustique à la chaux et 6 parties de chaux vive.

    Poudre vomitive d'Helvétius, poudre composée de 2 parties d'émétique, de 1 partie d'ipécacuanha, et de 16 parties de crème de tartre.

    Poudre du duc, ancienne préparation faite de cannelle et de sucre blanc et dont on usait après le repas pour fortifier l'estomac.

    Poudre impériale, poudre qui se faisait dans la Grande Chartreuse, et dont les vertus étaient vantées pour toutes sortes de plaies.

    De la poudre de perlimpinpin, voy. PERLIMPINPIN.

    Prendre de la poudre d'escampette, s'enfuir.

  • 9Poudre de succession, poison dont une femme, nommée la Voisin, faisait commerce, vers le milieu du XVIIe siècle.

    Poudre de sympathie, voy. SYMPATHIE.

    Terme d'alchimie. Poudre de projection, voy. PROJECTION.

  • 10Poudre à canon, ou, simplement, poudre, mélange de soufre, de salpêtre et de charbon qui donne lieu à un violent dégagement de gaz dont la force d'expansion est utilisée dans les armes à feu pour lancer des projectiles ; on fabrique en France diverses sortes de poudres, différant par le dosage et le procédé de fabrication : poudre de guerre, deux espèces, poudre à canon, poudre à mousquet ; poudre de chasse, fine, extra-fine, superfine ; poudre de mine ; poudre de commerce extérieur. Berthelot, commissaire général des poudres et salpêtres de notre royaume, Cons. d'État, 30 nov. 1677, Lett. pat. Tu sais que, depuis l'invention de la poudre, il n'y a plus de places imprenables, Montesquieu, Lett. pers. 105. On a prétendu que Roger Bacon, moine anglais, antérieur d'environ cent années au moine allemand [Schwartz], était le véritable inventeur de la poudre, Voltaire, Tactique. L'art de se détruire est non-seulement tout autre de ce qu'il était avant l'invention de la poudre, mais de ce qu'il était il y a cent ans, Voltaire, Louis XIV, 18. Il résulte des expériences de M. d'Arci que plus la poudre s'enflamme vite, plus elle a de force, Condorcet, d'Arci. L'expérience a fait voir qu'il y a toujours une partie de la poudre qui ne s'enflamme point ; et cette partie n'est pas toujours proportionnelle à la quantité employée, Brisson, Traité de phys. t. I, p. 229. Les poudres explosives ont été de tout temps connues des Indous et des Chinois ; ces derniers avaient, au Xe siècle, des chars à foudre qui paraissent avoir été des canons, Silvestre de Sacy, Instit. Mém. inscr. et belles-lett. t. VII, p. 416.

    Poudre à giboyer, ou, poudre à tirer, ou, plus ordinairement, poudre de chasse, la poudre la plus fine qui sert à la chasse. Nous avons réglé le prix… à raison de 24 sols la livre de poudre à giboyer, 12 sols celle à mousquet, Cons. d'État, 30 nov. 1677, Lett. pat. La poudre de chasse est soumise à une manipulation de plus que la poudre de guerre ; on la lisse avant de la sécher ; du reste, on la fait de la même manière, si ce n'est qu'on emploie un tamis plus fin pour la grener, Thenard, Traité de chim. t. II, p. 495, dans POUGENS.

    Poudre de mine, la poudre la moins parfaite, dont on ne se sert que pour charger les mines.

    Poudre de traite, poudre fabriquée pour être vendue dans les contrées où se faisait la traite des nègres.

    Poudre vive, lente, brisante, ainsi dite selon la rapidité de l'inflammation et l'effet produit sur les armes à feu.

    Poudre comprimée, poudre qui, ayant été agrégée par une forte pression, peut être employée pour le chargement des armes à feu, sans être maintenue dans une enveloppe de papier, carton ou serge.

    Poudre radoubée, poudre primitivement avariée à laquelle on a rendu ses qualités à l'aide d'une opération spéciale nommée radoub.

    Magasin à poudre, magasin où l'on conserve la poudre.

    Conspiration des poudres, conspiration tramée en Angleterre, en 1603, par quelques catholiques, qui se proposaient de faire sauter le roi et le parlement au moyen d'une mine. Un Perci, de la maison de Northumberland, un Catesbi et plusieurs autres conçurent l'idée de mettre trente-six tonneaux de poudre sous la chambre où le roi devait haranguer son parlement, Voltaire, Mœurs, 179.

    Il n'a pas inventé la poudre, voy. INVENTER, n° 1.

    Fig. Tirer sa poudre aux moineaux, se donner de la peine inutilement. Croyez-moi, c'est tirer votre poudre aux moineaux, Molière, Éc. des mar. II, 9. Après avoir déchargé leurs pistolets sur les Espagnols avec tant de précipitation, qu'ils ne firent que tirer, comme on dit, leur poudre aux moineaux, Lesage, Estev. Gonz. 22. Le cher correspondant est supplié de vouloir bien faire mettre à la poste tous ces petits pistolets de poche [petits écrits] ; il paraît par tout ce qui nous revient, qu'on ne tire pas toujours sa poudre aux moineaux, et qu'on effraie quelquefois les vautours, Voltaire, Lett. Bordes, 4 avr. 1768.

    Fig. Ce pays sent la poudre à canon, il est limitrophe de l'ennemi.

    Faire parler la poudre, commencer la guerre.

    Fig. Mettre le feu aux poudres, commencer, faire éclater quelque grosse affaire, qui fera événement. Il n'y avait plus qu'à mettre le feu aux poudres, suivant l'expression du cardinal Albéroni, Voyer Marquis D'Argenson, Mém. p. 176, dans POUGENS. Cellamare ne parle que de mettre le feu aux poudres, Voltaire, S. de Louis XV, 1.

    Fig. Le feu prend aux poudres, se dit de quelqu'un qui s'enflamme tout à coup, qui se livre à un soudain accès de colère. À peine eut-on dit cela que le feu prit aux poudres.

    Il est vif comme la poudre, il est comme la poudre, se dit de quelqu'un qui prend feu tout de suite. On dit aussi dans le même sens : c'est la poudre.

    Les poudres, partie de l'administration militaire où l'on s'occupe de la fabrication et de la vente des diverses poudres. Ci-gît le bon monsieur de Coudres, Renommé pour sa pesanteur ; S'il eut un emploi dans les poudres, Ce ne fut pas comme inventeur, Pons, (de Verdun), Contes et poés. div. p. 187.

  • 11Poudre fulminante, poudre qui détone fortement par le choc ou le frottement, et dont la composition diffère de la poudre ordinaire. Le fulminate de mercure est une poudre fulminante ; on en obtient une aussi en mélangeant du chlorate de potasse à du sulfure d'antimoine. Un grain de poudre fulminante [de platine], chauffé graduellement, détone avec dégagement de lumière, et produit un bruit plus fort qu'un coup de pistolet, Thenard, Traité de chim. t. II, p. 158, dans POUGENS.
  • 12Poudre de coton, ou poudre-coton, voy. PYROXYLE.
  • 13Le thé poudre à canon, voy. THÉ.

SYNONYME

POUDRE, POUSSIÈRE. Poudre et poussière, pour signifier la terre desséchée, divisée et réduite en particules, ne sont synonymes que dans le style élevé ; hors de ce style, c'est poussière que l'on dit et non poudre : Il s'élève dans les chemins beaucoup de poussière. Au contraire, quand il s'agit de substances pulvérisées, c'est poudre qu'il faut dire et non poussière : Du tabac en poudre.

HISTORIQUE

XIe s. Granz est li chauz, si se leve la puldre, Ch. de Rol. CCLXVI.

XIIIe s. Renart li fet honte et anui, Soufrir l'estuet, ce poise lui : Bien le voudroit avoir conquis, De la poudre li jete el vis, Ren. 15028. Ahil Mahomet sire, com vous soloie amer ! Se jamais en ma terre puis un jour sejorner, Je vous ferai ardoir et à porre venter, Ch. d'Ant. VIII, 1313.

XVe s. On alla en sa maison, où l'on trouva de la poudre de salpestre [poudre à canon], Froissart, liv. II, p. 149, dans LACURNE. Pouldre de duc pour l'ypocras, Deschamps, Poésies ms. f° 497. Les bleds estoient grands et la pouldre la plus terrible du monde, tout le champ semé de mors et de chevaulx, et ne se congnoissoit nul homme mort pour la pouldre, Commines, I, 4. Se je n'eusse esté si hastif De mettre le feu en la pouldre, J'eusse destruit et mis en foudre Tant quanque avoit de damoiselles, Villon, Archer de Bagnolet.

XVIe s. Les Maures avoient envoyé des gens jusques au nombre de trente mille pour prendre Tripoly ; mais les Espaignoz y estant ont mis es foussez des pouldres artitificiales ; lesquels Maures estant esdits foussez sont estez bruslés et morts jusques au nombre de bien de dix mille, Lett. de Louis XII, t. II, p. 169, dans LACURNE. Mettre pouldre en l'œil [jeter de la poudre aux yeux], G. Cretin, p. 243, dans LACURNE. Aussi tost que l'on y touche tant soit peu [à une terre poudreuse], elle se rompt, et se resoult en pouldre, comme feroit de la chaux vive ou de la cendre, qui la fouleroit, Amyot, Sertor. 23. Tu ne fus pas absous en jugement pour ton innocence, mais pource que je jettay de la poudre aux yeux de tes juges, Amyot, Cicéron, 30. Le parc des poudres, D'Aubigné, Hist. I, 292. Empoisonner une lettre par la pouldre que l'on met sur l'escriture, Carloix, VI, 10. Un œuvre j'ay parfaict, que le feu ny la fouldre, Ny le fer ny le temps ne pourront mettre en pouldre, Du Bellay, J. IV, 80, recto. Les soldats [turcs] ne boivent que de l'eau et ne mangent que riz et de la chair salée mise en pouldre, Montaigne, I. 366.

ÉTYMOLOGIE

Wallon, poud, pour, poutre, poûre ; picard, paure, poure ; prov. pols ; espagn. polvo ; ital. polve ; du lat. pulvis. Le français puldre, porre, poudre vient du latin pulverem.

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

POUDRE. Ajoutez :
14Poudres blanches, sorte de sucre en poudre. Il y a, en outre [outre le sucre en pain], les poudres blanches, qui sont le produit direct et très perfectionné de la sucrerie indigène, un sucre très pur, aussi pur, en définitive, que le raffiné, Journ. offic. du 28 févr. 1874, p. 1584, 3e col.
15Poudre blanche désigne encore une superstition du XVIIe siècle, d'après laquelle on croyait qu'il y avait une poudre (à canon ou à fusil) qui était blanche et dont l'explosion avait lieu sans bruit. Rohaut, qui rapporte cette opinion, dit que, selon lui, c'est une façon de désigner la canne à vent (fusil à vent).
16 Poudre d'hospice, tabac à priser que l'administration vend meilleur marché aux établissements hospitaliers, Journ. offic. 6 déc. 1875, p. 10054, 2e col.