« élever », définition dans le dictionnaire Littré

élever

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élever

(é-le-vé. La syllabe le prend un accent grave quand la syllabe qui suit est muette : j'élèverai) v. a.
  • 1Faire monter plus haut, porter plus haut. Élever un mur d'un mètre. Ce tableau est trop bas, il faut l'élever. Élever des eaux par le moyen d'une pompe. À ces paroles, la mère, élevant vers le ciel ses mains tremblantes, Genlis, Veillées du chât. t. II, p. 386, dans POUGENS.

    Le soleil élève les vapeurs, il les attire hors de la terre ou de la mer et les fait monter.

    Terme de marine. Élever un bâtiment, se rapprocher de lui ; locution qui vient de ce que, sur mer, à mesure qu'on s'approche d'un objet, il s'élève sensiblement sur l'horizon.

    Fig. Pour t'élever de terre, homme, il te faut deux ailes, La pureté du cœur et la simplicité, Corneille, Imit. II, 4. Le coup à l'un et l'autre en sera précieux, Puisqu'il t'assure en terre en m'élevant aux cieux, Corneille, Polyeucte, V, 4. C'est à toi d'élever tes sentiments aux miens, Corneille, Hor. IV, 7. Pendant que la nature nous tient si bas, que peut la fortune pour nous élever ? Bossuet, Duch. d'Orl. Pour vous élever au comble de la joie, Racine, Théb. I, 3. Une chute si belle élève sa vertu, Racine, Alex. IV, 2. Il semble que le ciel T'élève en ce moment au-dessus d'un mortel, Voltaire, Mérope, IV, 4. Le projet d'élever les établissements danois dans l'Inde à plus de prospérité qu'ils n'en avaient eu, a occupé ensuite les esprits, Raynal, Hist. phil. V, 4.

  • 2Porter quelqu'un à un haut rang. Louis XIV éleva Colbert au ministère. Ses services l'ont élevé au plus haut rang. Conte-moi tes vertus, conte-moi tes hauts faits, Et tout ce qui t'élève au-dessus du vulgaire… Ma faveur fait ta gloire et ton pouvoir en vient, Elle seule t'élève et seule te soutient, Corneille, Cinna, V, 1. Telle fut la reine dans tout le cours de sa vie ; Dieu l'avait élevée sur le trône, afin qu'elle honorât sa religion, Fléchier, Marie-Thér. Dans l'espoir d'élever Bérénice à l'empire, Racine, Bérén. II, 1. Nul n'éleva si haut la grandeur ottomane, Racine, Baj. I, 1. Ai-je donc élevé si haut votre fortune Pour mettre une barrière entre mon fils et moi ? Racine, Brit. I, 2. Ils ne pensent point à établir ou à élever leur famille : ils sont populaires, simples, modestes, sans faste…, Rollin, Traité des Ét. 2e part. ch. I, art. 2.
  • 3Exalter, vanter, préconiser. On ne l'entend jamais De ce charmant héros élever les hauts faits, Th. Corneille, Ariane, II, 1. À la fin tous ces jeux que l'athéisme élève, Boileau, Art p. II.

    Élever quelqu'un jusqu'aux nues, le vanter à l'excès. Les combats d'Ulysse et sa sagesse furent élevés jusqu'aux cieux, Fénelon, Tél. I.

  • 4Inspirer des sentiments élevés. Si, après avoir ouï un endroit [d'un ouvrage] plusieurs fois, nous ne sentons point qu'il nous élève l'âme, Boileau, Long. ch. V. Ce qui élève l'esprit devrait toujours aussi élever l'âme, Fontenelle, Chazelles. En même temps ma mère s'appliquait à m'élever le courage, Saint-Simon, 1, 20. Du peuple cette fable éleva le courage, Saurin, Spartac. IV, 3. Tant de générosité, loin de m'humilier, m'élevait au-dessus de moi-même, Genlis, Veillées du chât. t. I, p. 346. Des intérêts étrangers et ruineux pour leur patrie élèveront-ils leur âme avilie et corrompue ? Raynal, Hist. phil. V, 34. Que la vertu m'élève à cet effort, De remplir mes serments, de détromper Montfort, Delavigne, Vêp. sicil. I, 4.

    Élever ses pensées vers Dieu, faire Dieu l'objet de ses pensées. Élever son cœur vers Dieu, faire Dieu le but de ses sentiments.

    Absolument, dans le même sens, élevez vos cœurs.

  • 5Élever son style, prendre un ton plus soutenu.
  • 6Augmenter. Élever le prix des denrées, le taux de l'intérêt, la valeur d'une monnaie.

    Élever la température, rendre plus chaud.

    Terme de mathématique. Élever un nombre au carré, au cube, à une puissance quelconque, le multiplier par lui-même autant de fois que l'indique l'exposant.

  • 7Élever la voix, parler haut. Plus haut que les acteurs élevant ses paroles, Molière, Fâch. I, 1.

    Prendre un ton de menace ou de supériorité. Dans la discussion, il éleva la voix.

    Élever la voix en faveur de quelqu'un, prendre hautement sa défense.

    Terme de musique. Élever le ton d'un morceau, transposer un morceau afin qu'il soit exécuté sur un ton plus haut que celui où il avait été composé.

  • 8Ériger, bâtir. Élever une pyramide. Une statue fut élevée à ce grand homme. Le tombeau qu'à sa cendre ont élevé mes soins, Racine, Andr. III, 6. …Allez et faites promptement Élever de sa mort le honteux instrument, Racine, Esth. II, 1. Cet édifice [Saint-Cyr], superbe par l'étendue des bâtiments, fut élevé en moins d'une année, et en état de recevoir deux cent cinquante demoiselles, trente-six dames pour les gouverner, Mme de Caylus, Souvenirs, p. 196, dans POUGENS. Ils élevèrent des statues à Brutus et à Cassius près de celles d'Harmodius et d'Aristogiton, anciens libérateurs d'Athènes, Rollin, Hist. anc. Œuvres, t. IX, p. 263, dans POUGENS. Auprès d'André Chénier avant que de descendre, J'élèverai sa tombe où manquera sa cendre, Mais où vivront du moins et son doux souvenir Et sa muse et ses vers dictés pour l'avenir, M. Jos. CHÉN.

    Fig. Souvent, au lieu d'attaquer de front des préjugés dangereux, il vaut mieux élever à côté d'eux les vérités dont la fausseté de ces opinions est une conséquence facile à déduire, Condorcet, d'Alembert.

    Élever autel contre autel, faire un schisme, entrer en rivalité avec quelqu'un.

    Terme de géométrie. Élever une perpendiculaire sur une ligne, sur un plan, la tracer à partir de cette ligne ou de ce plan, tandis qu'on abaisse une perpendiculaire quand elle part d'un point extérieur pour aboutir à la ligne ou au plan.

  • 9Établir, fonder, par comparaison avec une construction qu'on élève. Élever sa fortune. Élever des systèmes. J'ai vu sur ma ruine élever l'injustice, Racine, Brit. III, 7. Sur ces débris du monde élevons l'Arabie, Voltaire, Fan. II, 5.
  • 10Mettre en avant, susciter. Élever une chicane. Élever des doutes. Élever une dispute, une contestation. De là vient l'injustice de la fraude qui élève sa prétendue justice contre la force, Pascal, dans COUSIN. Garde-toi d'élever un coupable soupçon, Raynouard, États de Blois, I, 5.

    Terme de pratique. Faire naître, susciter. Élever un incident, une prétention, une fin de non-recevoir.

  • 11Faire entendre. Élever un cri. La foule éleva de grands cris. Il éleva une plainte. Qui de nous vers le ciel n'élève pas des cris Pour les jours d'un époux, ou d'un père, ou d'un fils ? Voltaire, Orph. I, 1.
  • 12Allaiter, nourrir, entretenir un enfant. C'est le devoir d'une mère tendre d'élever elle-même son enfant. On m'élevait alors solitaire et cachée, Racine, Esth. I, 1. Il sentait avec une vive reconnaissance que la compassion l'avait élevé et nourri dès son enfance, Rollin, Traité des Ét. 2e part. ch. I, art. 2. Vous, seigneur ! … ce sérail éleva votre enfance ? Voltaire, Zaïre, II, 3.

    Il se dit aussi des animaux et des plantes. Élever des serins. Élever des pêchers. Il m'est, disait-elle, facile D'élever des poulets autour de ma maison, La Fontaine, Fabl. VII, 10.

  • 13Instruire, développer, donner de l'éducation. Ce jeune homme fut très bien élevé. Songe avec quel amour j'élevai ta jeunesse. - Il éleva la vôtre avec même tendresse, Corneille, Cinna, V, 2. Elles élèvent bien leurs petites filles, Sévigné, 427. Combien de jeunes filles fit-elle élever dans des communautés de vierges chrétiennes ! Fléchier, Marie-Thér. Il faut avoir étudié les enfants pour les bien élever, et, par conséquent, avoir fait plus d'une éducation, Genlis, Adèle et Théod. t. II, lett. 47, p. 489, dans POUGENS. Je n'ai que quinze ans ; j'ai été mal élevée ; plaignez-moi, et soyez sûre que cette terrible leçon m'a corrigée pour la vie, Genlis, Th. d'éduc. l'Intrigante, II, 8.

    Élever à, habituer à… par l'éducation. Une personne qui aurait pu être vertueuse si elle eût été élevée à la vertu, Scarron, Rom. com. I, 14. Ils élèveront leurs enfants au travail, Fénelon, Tél. XI. Toute leur attention est d'élever leurs enfants à la vertu, Montesquieu, Lett. pers. 12.

  • 14S'élever, v. réfl. Aller de bas en haut. S'élever en l'air. Ce terrain s'élève en amphithéâtre. Des îles s'élèvent du sein des flots. Et les Alpes de loin, s'élevant dans la nue, D'un long amphithéâtre enferment les coteaux, Voltaire, Ép. CII.

    Le temps s'élève, il commence à s'éclaircir. Locution qui vient de ce que d'ordinaire, quand il fait beau, les nuages sont hauts.

    Fig. Voilà comment les opinions s'élèvent peu à peu jusqu'au comble de la probabilité, Pascal, Prov. 13.

  • 15Se soulever contre. Il est temps de s'élever contre de tels désordres, Pascal, Prov. 1. Voilà des nouveautés contre lesquelles on ne peut assez s'élever, Bossuet, 3e écrit. Ils s'élèvent contre le siége de saint Pierre, Bossuet, Avert. Tout semble s'élever contre mon injustice, Racine, Phèd. V, 7. Verrons-nous contre toi les méchants s'élever ? Racine, Athal. II, 9. Le peuple en sa faveur s'élève et s'attendrit, Voltaire, Tancrède, V, 3.
  • 16Accuser quelqu'un, porter témoignage contre lui. Son péché s'élèvera contre lui. Sa conscience s'élève contre lui, Fénelon, Tél. XVIII. Je m'élèverai contre eux au jour de ma colère, Massillon, Avent, Épiphan. Ils s'élèveront contre vous, Massillon, Avent, Jugement. Le sang de votre roi s'élève contre vous, Voltaire, Œdipe, I, 3. Tes mânes irrités s'élèvent contre nous ; Non jamais ton bourreau ne sera mon époux, Brifaut, Ninus II, IV, 12.

    Être porté en témoignage. Des charges considérables s'élevaient contre l'accusé.

  • 17Naître, surgir. Un grand destin commence, un grand destin s'achève, L'empire est prêt à choir et la France s'élève, Corneille, Attila, I, 2. Un tumulte, dit-on, s'élève dans la place, Corneille, Héracl. V, 2. Un trouble s'éleva dans mon âme éperdue, Racine, Phèd. I, 3. Quelle effroyable voix dans mon âme s'élève ? Voltaire, Fanat. IV, 4.

    Le vent s'élève, il commence à souffler avec force. Voilà les feuilles sans séve Qui tombent sur le gazon, Voilà le vent qui s'élève Et gémit dans le vallon, Lamartine, Harm. II, 1.

    Impersonnellement. Il s'élève des opinions nouvelles parmi les hommes. Il s'est élevé de grandes plaintes contre lui. Il s'éleva un vent violent. Il s'était élevé un orage pendant ce temps-là. Il s'élève un grand bruit et mille cris confus, Corneille, Héracl. V, 7. Il ne s'élevait plus parmi eux aucun prophète, Bossuet, Hist. II, 5. Il s'élève en la mienne [âme] une secrète joie, Racine, Andr. I, 1. Et que vous contractez de nouvelles dettes en même temps qu'il s'élève de nouveaux malheureux sur cette terre, Massillon, Car. Aumône. Il s'élevait cependant un homme qui semblait devoir rassurer la fortune de la France, c'était le maréchal de Villars, Voltaire, Louis XIV, 18.

  • 18Devenir plus aigu, en parlant des sons. Le diapason s'est élevé peu à peu dans le cours de ces derniers temps.

    Devenir plus fort, en parlant de la voix. Sa voix s'éleva dans la contestation.

    S'augmenter. La température s'élevait très rapidement.

    Aller jusqu'à, en parlant de nombres, de quantité. Cette somme s'élève à tant. Le chiffre de la dépense s'éleva beaucoup au delà de ce qu'on avait voulu.

  • 19Se couvrir de boutons. À la moindre irritation sa peau s'élève partout. On dit dans le même sens, avec ellipse du pronom personnel : Un rien lui fait élever toute la peau.
  • 20Être bâti, dressé. Cette construction s'élève rapidement. Ce village s'est élevé sur l'emplacement d'une villa romaine.

    Être établi, fondé. Par ses soins se sont élevées des écoles où la jeune noblesse des deux sexes est instruite dans les sciences utiles, dans les arts agréables, Raynal, Hist. phil. V, 23.

  • 21Se porter, être porté dans un rang élevé. S'élever aux premières charges de l'État. Il est assez naturel aux hommes de vouloir s'élever aux lieux éminents pour étaler de loin, avec pompe, l'éclat d'une superbe grandeur, Bossuet, Panég. St Fr. de Sales. Il n'y a au monde que deux manières de s'élever, ou par sa propre industrie, ou par l'imbécillité des autres, La Bruyère, VI.

    Fig. L'incrédule s'y élève insensiblement sur les débris de votre culte, Massillon, Car. Mélange.

  • 22S'enorgueillir. Celui qui s'élève sera abaissé. Je le perds, il suffit, ma fierté s'en élève, Tristan, Mariane, I, 1. Du même fond d'orgueil dont on s'élève fièrement au-dessus de ses inférieurs. l'on rampe vilement devant ceux qui sont au-dessus de soi, La Bruyère, VI.
  • 23Devenir moralement grand. L'esprit s'élève par la contemplation de la nature. On s'élève par cette passion et on devient toute grandeur, Pascal, dans COUSIN. Guillaume Pitt avait la passion des grandes choses, une éloquence sûre d'entraîner les esprits, le caractère entreprenant et ferme : il avait l'ambition d'élever sa patrie et de s'élever avec elle, Raynal, Hist. phil. X, 15.

    S'élever au-dessus des intérêts humains, des passions, s'y rendre inaccessible. C'est là [dans les hôpitaux] que, s'élevant au-dessus des craintes et des délicatesses de la nature, pour satisfaire à sa charité au péril de sa santé même, on la vit…, Fléchier, Marie-Thérèse.

  • 24Se dit aussi de l'esprit qui devient supérieur à lui-même. S'élever aux idées d'ordre, de justice.

    L'esprit de l'homme ne peut s'élever jusque-là, il ne peut comprendre cela.

  • 25 Terme de marine. S'élever en latitude, s'écarter de l'équateur. S'élever en longitude, s'éloigner du premier méridien. S'élever dans le vent ou au vent, s'approcher de l'origine du vent. S'élever de la côte, s'en écarter, en tenant le plus près du vent. S'élever bien à la lame, céder facilement à son action. Les galères nous aidèrent, le jour du combat, à nous élever au vent, Villette, Mémoires, 1704, dans JAL. On a essuyé une tourmente aussi rude et aussi grande que celles qu'on a accoutumé de souffrir en hiver, et d'autant plus fâcheuse que le vent ne nous permettait pas de nous élever de la côte autant qu'on avait raison de le désirer, D'Estrées, à Seignelay, 1680, dans JAL. Le temps qu'il fut à s'apprêter donna aux ennemis celui de s'élever un peu au vent, parce que nous restâmes toujours en panne, J. Bart, Rapport, 11 juillet 1694, dans JAL.

    On dit aussi qu'un navire s'élève à vos yeux, quand il se rapproche de vous.

  • 26Recevoir la nourriture et l'entretien destinés aux enfants. Cet enfant s'élève bien, il n'éprouve rien qui entrave sa santé, sa croissance.

    Se dit aussi des animaux et des plantes. Les dindons s'élèvent difficilement. Les pêchers ne s'élèvent pas sans soins.

    Recevoir de l'éducation. La jeune génération s'élève dans les colléges et dans les écoles.

REMARQUE

Vaugelas observe avec raison qu'il faut dire lever les yeux au ciel, et non les élever.

HISTORIQUE

XIe s. Qui tort eslevera ou faus jugement fera, Lois de Guill. 41.

XIIe s. Esleverent li flum [les fleuves], sire, esleverent li flum lur voix, Liber psalm. p. 136. Je eslef mes mains à tun saint temple, ib. p. 33. Quant il ellevarent lur oez [yeux], Job, 453. Com plus esgarde la pense alleveie sa vertut [plus la pensée voit sa vertu élevée], ib. 479. Avient ke de ce dont il soi aesment [estiment] estre plus destruiz, soi ellievent plus riche à la construction del celeste païs, ib. 466.

XIIIe s. Je vi le felon essaucié et eslevé ausi comme les cedres del mont Lyban, Psautier, f° 46. S'a ele [ainsi la reine Blanche a] assez fier cuer, ce m'est avis, Pour faire honte à un bien haut baron, Et élever un traïtor felon, H. de la Ferté, Romancero, p. 183. Prie à ton fil Qu'il nous entende, et nous esleve De l'ordure qu'aporta Eve, Quant de la pomme osta la seve, Fabliaux mss. n° 7218, f° 328, dans LACURNE.

XVe s. Quand le comte Derby vit l'archevesque de Cantorbie venir devers lui, tout le cœur lui eleva, et se rejouirent ses esprits, Froissart, III, IV, 71. Mais avoir [je] vueil femme benigne, Humble, simple, pou [peu] emparlée, Bien besongnant, pou eslevée, Juene et chaste de bouche et mains, Deschamps, Poésies ms. dans LACURNE. Et avoit le cœur très eslevé pour ceste duché [qu'il venait de conquérir], Commines, IV, 1.

XVIe s. Il ralluma son courage, et s'eslevant en pieds, tout ensanglanté…, Montaigne, II, 33. On m'a ainsi eslevé, Montaigne, II, 73. La somptuosité des monuments eslevez à cette fin, Montaigne, II, 135. De quoi le peuple ayant eslevé des cris de joie, Montaigne, II, 193. Toute la Gaule s'estant eslevée pour luy courre sus, Montaigne, III, 172. On pourroit envoyer après eux mille chevaux, et deux mille harquebusiers, et faire eslever toutes les forces des provinces où ils s'arresteroyent, Lanoue, 692.

ÉTYMOLOGIE

Provenç. et espagn. eslevar ; ital. elevare ; du latin e, et levare (voy. LEVER).