« vieil », définition dans le dictionnaire Littré

vieil

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

vieil ou vieux, vieille

(viéll, ll mouillées ; vieû ; vié-ll', ll mouillées ; vieil s'emploie devant une voyelle ou une h muette : vieil homme, vieil ami ; vieux s'emploie dans les autres cas ; il s'emploie aussi devant une voyelle ou une h muette : un vieux homme. Vieil devant une voyelle ne se dit que précédant son substantif ; dans une autre construction, même devant une voyelle, c'est vieux que l'on dit : vieux et usé. Au pluriel c'est toujours vieux. L'x se lie : les vieu-z amis. Toutefois vieux devant une voyelle ou une h muette a quelque chose de familier et de populaire. Déjà, dans le XVIe siècle, le peuple tendait à effacer la distinction entre vieil et vieux, et H. Estienne (Du nouv. lang. p. 145) remarque que vieux homme appartient aux plus rustaux. D'un autre côté, les écrivains de la première partie du XVIIe siècle avaient de l'inclination à dire partout vieil ; aujourd'hui vieil ne se dit plus qu'aux cas indiqués plus haut) adj.
  • 1Qui est avancé en âge. Un vieil homme. Un vieux homme. Vieux renard. Vieux singe. Vieil oiseau. Galba, vieil et cassé, qui se voit sans enfants, Croit qu'on méprise en lui la faiblesse des ans, Corneille, Othon, I, 2. Le plus dangereux ridicule des vieilles personnes qui ont été aimables, c'est d'oublier qu'elles ne le sont plus, La Rochefoucauld, Max. 408. Peu de gens savent être vieux, La Rochefoucauld, ib. 423. Si on est trop jeune, on ne juge pas bien ; trop vieil, de même, Pascal, Pens. III, 2 bis, édit. HAVET. César était trop vieil, ce me semble, pour s'aller amuser à conquérir le monde, Pascal, ib. VI, 44. La perte qu'on fait des vieilles gens n'empêche pas qu'elle ne soit sensible, quand on a de grandes raisons de les aimer, et qu'on les a toujours vus, Sévigné, 2 sept. 1687. Vous êtes vieux vous n'avez point d'enfant, vous êtes infirme ; que vous faut-il ? du repos, de la liberté, de la piété, Maintenon, Lett. à d'Aubigné, 7 août 1683. Tel dit : Je suis ignorant, qui ne sait rien ; un homme dit : Je suis vieux, il passe soixante ans, La Bruyère, XI. Bientôt, mêlant les complaisances d'un vieux mari avec toutes les faiblesses d'un vieux roi, il [Louis le Débonnaire] mit un désordre dans sa famille qui entraîna la chute de la monarchie, Montesquieu, Esp. XXXI, 20. Anacréon moins vieux fit de moins jolies choses, Voltaire, Louis XIV, Écrivains, Saint-Aulaire (à quatre-vingt-quinze ans) La colère du vieil Horace supposait le malheur de Rome, au lieu que le jeune Horace ne se met en colère que contre une femme qui pleure et qui crie, Voltaire, Comm. Corn. Hor. IV, 5. Un vieux poëte, un vieil amant, un vieux chanteur et un vieux cheval ne valent rien, Voltaire, Lett. d'Argental, 27 oct. 1750. Trois années [durée moyenne qu'on a devant soi aux différents âges de la vieillesse] ne sont-elles pas une vie complète ? ne suffisent-elles pas à tous les projets d'un homme sage ? nous ne sommes donc jamais vieux, si notre moral n'est pas trop jeune, Buffon, Suppl. à l'Hist. nat. Œuv. t. XI, p. 144. Fontenelle disait d'une vieille femme qui avait encore de la grâce et de la sensibilité : on voit que l'amour a passé par là, Marmontel, Œuv. t. VII, p. 465.

    Vieux comme les rues, très vieux, en parlant des personnes et des choses. Te dire adolescent, toi vieux comme les rues, Champmeslé, les Grisettes, sc. 3. Linguet est en effet arrêté ; mais je ne sais où il est ; au reste tout cela est vieux comme les rues, Mirabeau, Lett. orig. t. IV, p. 51.

    On dit de même : Vieux comme les chemins, vieux comme Hérode.

    Se faire vieux, vieillir. Ce médecin se fait vieux.

    Cet homme ne fera pas de vieux os, ne fera pas vieux os, il ne vivra pas jusqu'à la vieillesse. Je tremble que le frère du doyen ne soit encore du nombre des morts ou des blessés, tous ses braves frères ne font pas vieux os, Sévigné, 582.

    Fig. Ne pas faire de vieux os quelque part, n'y pas demeurer longtemps. Il y a bien des intrigues à Chelles pour lui [un médecin] ; je crois qu'il n'y fera pas vieux os, Sévigné, 312.

    Être vieux avant l'âge, avoir l'air vieux sans être âgé.

    Il se fait plus vieux qu'il n'est, il se dit plus avancé en âge qu'il n'est réellement.

    Terme de vénerie. Vieille meute, premier relais de chiens courants que l'on fait donner après les chiens de meute.

    Vieux loup, nom du loup après deux ans.

    Vieil ermite ou solitaire, nom qu'on donne au sanglier lorsqu'il est très vieux.

    En termes de turf, un cheval est considéré comme vieux et dénommé tel, quand il a plus de cinq ans.

  • 2Les vieux jours, les vieux ans, la vieillesse. Ce peu que mes vieux ans m'ont laissé de vigueur Se consume sans fruit…, Corneille, Cid, III, 5. J'aurais pu voir en vous l'appui de mes vieux ans, Voltaire, Fanat. I, 2. Vous serez cette femme rare, vous serez la gloire de notre vie et le bonheur de nos vieux jours, Rousseau, Ém. v.
  • 3Avec les adverbes plus, moins et autres semblables, il exprime les différences d'âge. Il est plus vieux que moi de deux ans. Il n'est pas si vieux que vous. Il n'a que vingt ans, vous en avez vingt-cinq ; vous êtes plus vieux que lui de cinq ans, Dict. de l'Académie.
  • 4Qui a l'apparence de la vieillesse. Je le trouve vieux. Il a un air vieux.
  • 5Qui exerce depuis longtemps une profession, un métier. Vieux soldat. Vieux magistrat. C'était un vieux routier, il savait plus d'un tour, La Fontaine, Fabl. III, 18. L'armée ennemie est composée de ces vieilles bandes wallonnes, italiennes et espagnoles, qu'on n'avait pu rompre jusqu'alors, Bossuet, Louis de Bourbon. L'Espagne ne savait pas que le prince qui lui fit perdre tant de vieux régiments à la journée de Rocroy, en devait achever les restes dans les plaines de Lens, Bossuet, ib.

    Dans l'ancienne armée, vieux corps (voy. CORPS, n° 16).

    Les vieux, nom donné à certains régiments, voy. RÉGIMENT.

    Vieilles bandes, noms que portèrent d'abord les régiments de Picardie, Navarre, Champagne et Piémont.

  • 6Qui possède depuis longtemps une certaine qualité. Un vieil ami. Nous sommes de vieux mariés. D'un et d'autre côté l'accès étant permis, Chacun va renouer avec ses vieux amis, Corneille, Hor. I, 4. Je ferai avec les lettres ce que l'on fait avec une vieille maîtresse, pour laquelle on change son amour en amitié, Voltaire, Lett. Cideville, 27 déc. 1733.

    Une vieille fille, une fille qui a passé sa jeunesse sans se marier.

    On dit dans un sens analogue : un vieux garçon.

  • 7Qui a d'anciennes habitudes, surtout en parlant d'habitudes vicieuses. Un vieil avare. Vieil ivrogne. Vieux pécheur.

    Il s'emploie quelquefois en des paroles de dénigrement. Vieux radoteur. Un vieil enfant. Vieux reître. Vieille folle. Vieille sorcière.

  • 8Il se dit par respect en parlant d'un homme qui a laissé une grande renommée. Le vieux Caton. Le vieil Homère. Vive donc notre vieil ami Corneille ; pardonnons-lui de méchants vers, en faveur des divines et sublimes beautés qui nous transportent, Sévigné, 126.
  • 9Qui existe depuis longtemps, qui remonte à une date reculée. Le bon vieux temps. De vieux parchemins. Un vieux proverbe. Un vieil arbre. Un vieux tableau. Un vieux peuple. L'or de cet âge vieil où régnait l'innocence, Malherbe, VI, 10. Pères des siècles vieux, exemples de la vie, Régnier, Sat v. Et se promettant tout de leur vieille amitié…, Corneille, Pomp. I, 2. Et cette vieille erreur que Cinna veut abattre…, Corneille, Cinna, II, 1. L'honneur qu'on rend aux morts est une vieille loi, Rotrou, Antig. II, 5. C'est la vieille question, qui a déjà été agitée plusieurs fois, Retz, Mém. t. II, liv. III, p. 12, dans POUGENS. Elle a été élevée au fond d'un vieux château, Genlis, Ad. et Th. t. II, p. 452, dans POUGENS. Il traversait l'Italie pour sa santé en faisant beaucoup d'exercice, en chassant, en buvant à la santé du roi George et de la vieille Angleterre, Staël, Corinne, VI, 4.

    Qui a duré longtemps. Ah ! c'en est trop enfin, et ma gloire blessée Dépouille un vieux respect où je l'avais forcée, Corneille, Héracl. v, 3.

    Turquoise, homme de la vieille roche, voy. ROCHE.

    Terme de vétérinaire. Vieux mal, affection ancienne chez un cheval. Claudication intermittente de vieux mal, vice rédhibitoire qui consiste en une boiterie intermittente due à un mal ancien.

    Terme rural. Vieille écorce, se dit des arbres qui ont été successivement réservés pour baliveaux pendant cinq coupes successives.

  • 10Qui n'est pas nouveau, qui n'est plus nouveau. La ville vieille. De vieux livres. Je crains que les lettres que vous m'aviez données soient trop vieilles ; si vous avez encore conservé quelque intelligence en ce pays-là, je crois qu'il serait à désirer pour moi que vous m'en donnassiez d'autres, Voiture, Lett. 18. C'est une belle chose qu'une vieille lettre ; il y a longtemps que je les trouve encore pires que les vieilles gens : tout ce qui est dedans est une vraie radoterie, Sévigné, 50. Pourquoi ces meubles recherchés, ces vins plus vieux que vous ? Diderot, Cl. et Nér. II, 71.

    Vieil argent, argent auquel le temps a donné une apparence qu'on recherche. Médaillons, imitation de vieil argent, Almanach Didot-Bottin, 1872, p. 697.

    Fig. et familièrement. Raconter ses vieilles guerres, parler ennuyeusement de ses actions passées.

    Tour de vieille guerre, voy. GUERRE, n° 4.

    Vieux jeu, voy. JEU, n° 22.

    Le Vieux Testament, les écrits de Moïse, de David, etc. On dit plutôt l'Ancien Testament.

    Vieux style, voy. STYLE, n° 8.

    Dans le langage mystique, le vieil homme, voy. HOMME, n° 7. Notre vieil homme périt, dit saint Paul, et se renouvelle de jour en jour, Pascal, Lett. à Mlle de Roannez, 3. Chaque personne qui, en se convertissant, détruit le vieil homme en elle, Pascal, ib. 9.

    On dit aussi en ce sens : le vieil Adam.

  • 11Suranné. Vieille mode. Vieille méthode.

    La vieille physique, la vieille chimie, etc. se dit de l'état imparfait des connaissances physiques ou chimiques dans les temps précédents.

  • 12Qui est hors d'usage, en parlant des mots, du style. Ce terme est vieux. Une vieille locution. Le vieux langage. La rime n'est pas riche, et le style en est vieux [d'une chanson], Molière, Mis. I, 2.

    Il se dit aussi des écrivains. Balzac, pour les termes et pour l'expression, est moins vieux que Voiture, La Bruyère, I.

  • 13Usé, par opposition à neuf. Vieil habit. Vieux linge. Vieux chapeau. Vieux souliers. Vieille tapisserie.

    Vieux habits, vieux galons, cri des fripiers ambulants qui offrent d'acheter de vieilles hardes. Tout marchands d'habits que nous sommes, Messieurs, nous observons les hommes… Dans les changements qui surviennent, Les dépouilles nous appartiennent : Toujours en grand nous calculons : Vieux habits, vieux galons, Béranger, Vieux habits, vieux galons.

  • 14 Terme d'exploitation. Vieil homme, nom donné par les mineurs allemands aux pierres qui proviennent d'une ancienne exploitation.
  • 15 Substantivement. Un vieux, une vieille, un homme, une femme dans le dernier âge de la vie. Un pauvre vieux. Les jeunes et les vieux. Il y a bien des intrigues à Chelles pour lui [un médecin] ; Madame [l'abbesse de Chelles] le soutient, les jeunes le haïssent, les vieilles l'approuvent, Sévigné, 16 sept. 1676. Une telle visite convient-elle à une vieille retirée dans un couvent ? Maintenon, Lett. au duc de Noailles, 5 mai 1716. Et, bonne vieille, au coin d'un feu paisible, De votre ami répétez les chansons, Béranger, Bonne vieille.

    Populairement. Un vieux de la vieille (sous-entendu garde), un soldat qui a appartenu à la vieille garde de Napoléon Ier.

    Faire le vieux, prendre le ton, les habitudes de la vieillesse.

    Populairement. Mon vieux, terme d'affection.

    Vieux de la montagne, nom du chef des Ismaélites de l'Irak persique. Vers le Levant, le Vieil de la montagne Se rendit craint par un moyen nouveau, La Fontaine, Féronde. On a quelquefois confondu les Assassins avec les Druzes et les Nosaïris ; M. Venture, dans un mémoire sur les Druzes, dit que, suivant toutes les apparences, le Vieux de la montagne n'était autre chose que le chef de la nation des Druzes, Silvestre de Sacy, Instit. Mém. hist. et litt. anc. t. IV, p. 69.

    Demi-vieille, femme qui est près de la vieillesse. Votre tante n'est encore qu'éveillée ; et, entre le réveil et la sortie d'une demi-vieille, il y a bien des cérémonies de toilette, Dufresny, Double veuvage, I, 2.

    Contes de vieille, fables absurdes, indignes de toute créance, comme en débitent les vieilles femmes ignorantes et crédules. Il faisait des vaudevilles, inventant des contes de vieille, Hamilton, Gram. 7. J'ai regret aux contes de vieille, Quand un docteur dit qu'à sa voix Les morts lui viennent à l'oreille De la vie expliquer les lois, Béranger, Sciences.

    Tête de vieille, se dit de la tête du cheval qui est longue, sèche, qui a les salières profondes et qui présente des saillies osseuses très prononcées.

  • 16 S. f. Vieille, nom, sur les côtes du Finistère, d'un poisson alimentaire, mais de qualité médiocre.

    Vieille ridée, plusieurs coquilles.

  • 17 S. m. Ce qui est vieux, usé. Coudre du vieux avec du neuf. Cordonnier en vieux.
  • 18Goût de vieux, dit aussi amertume, maladie des vins qui leur donne un goût amer, qui est caractérisée par la production d'un ferment organisé, et qui s'attaque surtout aux vins fins.
  • 19Vieux pris adverbialement. Elle s'habille plus vieux que son âge. Les bois doivent être vieux coupés et bien secs, quand on les emploie, afin qu'ils ne se déjettent point, Genlis, Maison rust. t. I, p. 49, dans POUGENS.

PROVERBES

Les vieux amis et les vieux écus sont les meilleurs, ou, plus brièvement, vieux amis, vieux écus.

Jeune chair et vieux poisson, les bêtes jeunes, qui sont plus tendres, et, au figuré, les femmes dans leur jeunesse, le poisson quand il est gros.

Pour vivre longtemps, il faut être vieux de bonne heure, il faut se ménager tandis qu'on est jeune.

REMARQUE

Au XVIIe siècle on pouvait dire vieil dans toutes les positions. Ô que pour avoir part en si belle aventure Je me souhaiterois la fortune d'Eson, Qui, vieil comme je suis, revint, contre nature, En sa jeune saison ! Malherbe, II, 12.

HISTORIQUE

XIe s. Ço est l'amirail le viel d'antiquitet ; Tut survesquiet…, Ch. de Rol. CLXXXV.

XIIIe s. Tout se plaignent de li, et viel et jouvencel, Berte, LXXXV. Dame, ce dist la vielle, ne vous chaut d'esmaler, ib. X. Et avec ce il n'est pas viex. Ains est jeunes, dont il vaut miex, la Rose, 3463. Et ainsi il croient le Vieil de la montagne, cil qui nourrit les Assacis, Joinville, 229. Viel qui cuide assez vivre, Tieg [je tiens] à fol et à ivre, Ce dit Salemons, Marcoul et Salemon, ms. de St-Germ. f° 29, dans LACURNE. Quant Ulfins oï ensinc parler ce vieil home, si se merveilla moult, et li viaux hom li dist…, Merlin, f° 61, recto.

XIVe s. Je croi bien que Bertran jà viel ne vivera ; Car il est trop hardis ; occire se fera, Guesclin. 15822. Car jone dame à viel mari A maintes fois le cuermari, Jean de Condé, t. II, p. 39.

XVe s. Et se ses habis estoit viez, Qu'il ne soit ors [sales] ne descousus, Taichiez, soilliez, ne desrompus, Deschamps, Poésies mss. f° 518. Je veiz le bon homme vieil presenter le gage à son filz [le provoquer en combat singulier], Commines, IV, 1. Sire, dist la dame, besoin fait vieille trotter, Perceforest, t. IV, f° 50. Tousjours vieil singe est desplaisant, Villon, Autre ballade en vieil langage.

XVIe s. Veux-tu, vieille ridée, entendre Pour quoi je ne te puis aimer ? Amour, l'enfant mol, jeune et tendre, Toujours le vieil sang trouve amer ; Le vin nouveau fait animer Plus l'esprit que vieille boisson ; Et puis l'on n'oit bien estimer Que jeune chair et vieil poisson, Marot, III, 179. Pour estre antique il faudroit qu'il y eust mille ans ; ancien, deux cent ; vieil, plus de cent, Moyen de parvenir, p. 142, dans LACURNE. Vin vieux, ami vieux, or vieux, H. Estienne, Précell. p. 172. Il n'est miracle que de vieux saints, H. Estienne, Apol. d'Hérod. p. 631, dans LACURNE. Les vieux du senat, Montaigne, I, 23. Dionysius le vieil, ayant prins la ville de Regge, Montaigne, I, 3. Enfant, homme, vieil, j'ay tousiours creu…, Montaigne, I, 183. Comme le vieil Crassus qu'on ne veit jamais rire, Montaigne, III, 311. Monsieur d'Acier, jeune gentilhomme de cette grande maison d'Acier et Cursol, mais pourtant vieux capitaine et soldat, Brantôme, Capit. fr. t. IV, p. 198. Vieux peché fait nouvelle honte, Cotgrave C'est grand peine que d'estre vieux, mais il ne l'est pas qui veut, Cotgrave François le Coindre de 47 ans, Jacques de Lannoy de 46 ans, vieux eschevins dudit pays, Nouv. coust. gén. t. I, p. 376.

ÉTYMOLOGIE

Wallon, , vieux, vîll, vieille ; bourguign. veille, vieille ; provenç. vel, velh, vielh, vilh ; cat. vell ; espagn. viejo ; portug. velho ; ital. vecchio ; du lat. populaire veclus pour vetulus (vetulum, non veclum, dit l'Appendix Probi, dans Keil, V, 162). Vétulus est le diminutif de vetus, qui tient au grec ἔτος, éolien ϝέτος, année, sanscr. vatsa, année, et signifie par conséquent proprement annuel. Les deux formes vieil et vieux s'expliquent par l'ancienne langue : vieil est le cas du régime, vieils ou vieux est celui du sujet ; ces deux sont restées dans la langue moderne, qui ne s'en est plus servie que pour des usages de prononciation. À côté de viel, l'ancienne langue avait aussi viez, pour les deux genres ; viez vient du lat. vetus. Viez se dit encore dans les campagnes de Normandie.

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

VIEIL ou VIEUX.
10Ajoutez :

Cela est vieux comme le monde, cela est très ancien. La commune russe est vieille comme le monde, dont elle porte aussi le nom (mir), Journ. offic. 5 sept. 1872, p. 5865, 2e col.