« vert », définition dans le dictionnaire Littré

vert

Définition dans d'autres dictionnaires :

Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

vert, erte

(vêr, vèr-t') adj.
  • 1Qui est de la couleur de l'herbe et des feuilles des arbres. Drap vert. L'hiver et l'été y sont toujours mêlés ensemble [en Andalousie] ; et, quand la vieillesse de l'année blanchit la terre partout ailleurs, elle est ici toujours verte de lauriers, d'orangers et de myrtes, Voiture, Lett. 39. Si l'on est en pays vert, dans une bonne prairie, Buffon, Quadrup. t. v, p. 22. À toi, verte cigale, amante des bruyères, Chénier, Pannychis. Ces verts rameaux penchent leur chevelure, Ducis, Othello, v, 2.

    Bonnet vert, bonnet que portaient les banqueroutiers. Sans attendre… que d'un bonnet vert le salutaire affront Flétrisse les lauriers qui lui couvrent le front, Boileau, Sat. I.

    Sauce verte, sauce qui a pour base du jus d'épinards.

    Huîtres vertes, huîtres qui ont pris cette coloration dans le parc, grâce à une nourriture particulière.

    Vert comme pré, très vert. Il n'en est pas de même de mes misérables petites étrennes ; dès que je ne vous aimerai plus, elles deviendront vertes comme du pré, Sévigné, 19 janv. 1680.

    Régime vert, régime des solipèdes mis au vert, voy. ci-dessous VERT, n° 13. La durée moyenne du régime vert est de vingt à vingt-cinq jours.

  • 2 Par extension, en parlant des arbres et des plantes, qui a encore de la séve. Cet arbre n'est pas mort, il est encore vert. Le degré de desséchement du bois fait beaucoup à sa résistance ; le bois vert casse bien plus difficilement que le bois sec, Buffon, Hist. nat. part. exp. Œuv. t. VIII, p. 167.

    Bois vert, bois qui n'a pas perdu toute son humidité depuis qu'il a été coupé. Lorsque le Picard Jean Chauvin offrit le sacrifice de l'Espagnol Servet dans une pile de fagots verts, Voltaire, Lois de Minos, Notes. Basile ! ô mon mignon ! si jamais volée de bois vert, appliquée sur une échine, a dûment redressé la moelle épinière à quelqu'un, Beaumarchais, Mar. de Fig. I, 1.

    Fig. Si le bois vert est ainsi traité, que sera-ce du bois sec ? Bossuet, Hist. II, 8.

  • 3Pierres vertes, pierres fraîchement tirées de la carrière.

    Morue verte, morue qui n'a pas été séchée.

    Morue verte se dit aussi quelquefois des morues qui ont naturellement la couleur verte.

    Ivoire vert, voy. IVOIRE.

    Terme de corroyeur. Des cuirs verts, peaux non préparées.

  • 4Qui n'a pas achevé de mûrir, qui a encore de l'acidité. Des fruits verts.

    Vin vert, vin qui n'est pas encore assez fait.

    Pois verts, pois nouveaux, par opposition aux pois qui se gardent secs. Qu'à Paris le gibier manque tous les hivers, Et qu'à peine au mois d'août on mange des pois verts, Boileau, Sat. III.

    Fig. Il trouve les raisins trop verts, il dénigre et fait semblant de dédaigner ce qu'il ne peut obtenir. Ils [des raisins] sont trop verts, dit-il [le renard], et bons pour des goujats, La Fontaine, Fabl. III, II.

    Entre deux vertes une mûre, voy. MÛR.

    Fig. Il en donne de bien vertes, il débite des choses exagérées, fausses, mensongères.

  • 5 Fig. Il se dit du jeune âge que l'on compare à la verdure du printemps. La verte jeunesse. La raison n'est pas mûre en si verte saison, Rotrou, Antig. IV, 6. Il fuit [le temps], et mes vertes années Disparaissent de mon regard, Lamartine, Harm. III, 9.

    Il se dit aussi des personnes. Deux veuves sur son cœur eurent le plus de part : L'une encor verte, et l'autre un peu bien mûre, La Fontaine, Fabl. I, 17.

    Vert galant, voy. GALANT, n° 7.

    Fig. Cet homme a la tête verte, c'est une tête verte, il est brusque et évaporé. Dans mes rêveries de ma grande maladie, je trouvais, je croyais et je disais que j'avais une cuisse bleue ; c'était celle qui me faisait le plus de mal : de sorte que je lui ai donc accordé qu'il a une cuisse bleue, pourvu qu'il demeure d'accord qu'il a la tête verte, Sévigné, 23 oct. 1676.

  • 6 Fig. Il se dit de l'âge avancé qui conserve de la vigueur. Une verte vieillesse. Mais à sa verte audace, à son œil plein de feu, On reconnaît d'abord la vieillesse d'un dieu, Delille, Én. VI.

    Il se dit aussi des personnes. Je suis plus vert, morbleu, qu'un homme de vingt ans, Boissy, Impatient, III, 7. Je ne me crois pas vieux, et je suis vert encore, Picard, Provinc. à Paris, II, 4. C'est à toi de régler ma fougue impétueuse, Et de voir, sans péril asservi sous ta loi, Mon génie encor vert galoper devant toi, Ducis, Ép. à Andrieux.

  • 7Décisif, qui ne marchande pas. Vous êtes encore bien vert, mon ami ; il y a bien du vieil homme, c'est-à-dire du jeune homme en vous, Sévigné, 29 août 1677. Il ne faut point avoir de mollesse en sa vie ; Je suis vert, Regnard, le Joueur, IV, 9. À table il aime qu'on rie ; Mais parfois j'y suis trop vert, Béranger, Sénateur.

    Dans le même sens, en parlant des choses. Une verte réprimande. L'attaque commença à l'instant, verte et vigoureuse de tous côtés, Pellisson, Lett. hist. t. I, p. 336.

  • 8Langue verte, parler voisin de l'argot, et dans lequel on emploie des locutions n'ayant guère de sens que pour ceux qui y sont initiés.
  • 9 S. m. La couleur verte. Vert de mer, vert brun, vert d'émeraude, vert-dragon, vert-pré. À peine le vert veut-il montrer le nez ; pas un rossignol encore, Sévigné, 17 avr. 1689. On ne peut voyager ni dans un plus beau vert, ni plus agréablement, Sévigné, 2 mai 1689. Voir et sentir le printemps avec son vert naissant, Sévigné, 25 mai 1689. Le chevalier prit le vert [prit une écharpe verte], Hamilton, Gram. 4. Le vert naissant était, dans l'ancienne chevalerie, la couleur des nouveaux chevaliers, Saint-Foix, Ess. Paris, Œuv. t. IV, p. 209, dans POUGENS. Dans les jeux du cirque, les chariots dont les cochers étaient habillés de vert, disputaient le prix à ceux qui étaient habillés de bleu, Montesquieu, Rom. 20. Dans ce livre immortel [Clarisse Harlowe], comme dans la nature au printemps, on ne trouve point deux feuilles qui soient d'un même vert, Diderot, Él. de Richardson. Des collines couvertes d'oliviers, dont le vert bleuâtre est agréablement coupé par le vert foncé des caroubiers et par le vert plus clair des pins marins, Saussure, Voy. Alpes, t. v, p. 295. Le vert, fils du printemps, peint la douce espérance, Delille, Imag. III.

    Taille en vert, voy. TAILLE, n° 2.

    Faction des verts, partisans de ceux d'entre les conducteurs de chars qui étaient habillés de vert.

    Vert-pomme, couleur de pomme. Des étoffes vert-pomme. Un petit Français, poudré et frisé comme autrefois, habit vert-pomme, veste de droguet, jabot et manchettes de mousseline, raclait un violon de poche, Chateaubriand, Amér. Voy. en Amér.

    Sardines en vert, celles qu'on ne couvre que d'un peu de sel.

  • 10 Terme de physique. L'une des sept couleurs du spectre solaire ; c'est la quatrième ; elle est placée entre le jaune et le bleu, qui semblent lui donner naissance par leur mélange.
  • 11Vert des plantes, voy. CHLOROPHYLLE.
  • 12Il se dit des différentes couleurs vertes préparées pour la peinture ou la teinture. Les verts herbus, verts gais, verts naissants, verts jaunes, verts de mer sont guédés et parachevés de gaude, Règlem. sur les manuf. août 1669, Teinture en laine, art. 19. Les bleus, vert gai, vert de pomme, vert de chou, vert d'olive, vert de mer, vert d'œillets et céladon, seront gaudés et passés en cuve, ib. Teinture en soie, laine et fil, art. 44. Vert roux, ib. art. 45.

    Vert de composition, vert secondaire, composé avec le jaune et le bleu ; le vert d'eau. le vert de mer, le vert de Saxe sont des verts de composition. Il [le verdet] entre dans la composition du vert d'eau, liqueur verte qu'on emploie pour le lavis des plans, Thenard, Traité de chim. t. III, p. 79, dans POUGENS.

    Vert d'iris, couleur tirée des feuilles de l'iris.

    Vert de montagne, vert de Hongrie, carbonate de cuivre. Le vert de montagne sert à peindre en vert d'herbe.

    Vert d'oie, espèce de massicot qu'on appelle aussi massicot pied d'oie.

    Vert de Scheele, couleur formée principalement d'arsénite de deutoxyde de cuivre.

    Vert de vessie, nom donné dans le commerce à une sorte de couleur verte qu'il reçoit ordinairement enfermée dans des vessies, et qui est extraite des baies mûres du nerprun des teinturiers (rhamnées), lesquelles avant leur maturité fournissent une couleur jaune appelée stil de grain, Legoarant Vert de vessie, le cent pesant estimé 45 livres, Déclarat. du roi, nov. 1640, Tarif.

  • 13Nom vulgaire des fourrages herbacés avant leur dessiccation, qu'on donne à manger aux bêtes, soit à l'écurie, soit sur place. Le vert, renfermant beaucoup d'eau de végétation, est compté parmi les aliments peu substantiels. Il n'y a pas un arbre dans nos campagnes qui ait poussé une feuille ; et le vert manque encore pour les bestiaux, Voltaire, Lett. d'Argental, 16 avr. 1754.

    Mettre au vert, donner le vert, faire prendre le vert, s'entend de l'alimentation exclusive, pendant un temps donné, avec du vert, pour des animaux qui se nourrissent habituellement de fourrages secs ; ces expressions ne sont guère employées que lorsqu'il s'agit de solipèdes. Un loup, dis-je, au sortir des rigueurs de l'hiver, Aperçut un cheval qu'on avait mis au vert, La Fontaine, Fabl. v, 8.

    Fig. Manger son blé en vert, couper ses blés en vert, manger son revenu d'avance.

    Fig. Prendre sur le vert, prendre même ce qui n'est pas mûr, n'être pas timide. Je connais à tous deux où tient la maladie ; Et le mal sera grand si je n'y remédie ; Mais sachez qu'il est homme à prendre sur le vert, Corneille, Ment. IV, 9.

    Laisser sur le vert, laisser sur le pré comme on fait pour les toiles qu'on blanchit.

    Fig. Laisser sur le vert, abandonner. [Poëtes qui ne s'occupent qu'à] Épier si des vers la rime est brève ou longue, Ou bien si la voyelle à l'autre s'unissant Ne rend point à l'oreille un vers trop languissant, Et laissent sur le vert le noble de l'ouvrage, Régnier, Sat. IX.

  • 14Le vert se dit, dans quelques expressions proverbiales, de ce qui conserve encore de l'humidité, en parlant de végétaux, de bois.

    Jouer au vert, jouer un certain jeu qui était en usage dans le mois de mai ; ceux qui le jouaient devaient porter, tout le mois, une feuille verte cueillie le jour même ; chaque joueur, pris sans être muni de cette feuille, était puni de quelque amende. Ce mai [l'arbre] nous avertit qu'il faut songer au vert. - Vous y jouez donc. - Oui. - Gardez d'être attrapée, La Fontaine, Je vous prends sans vert, SC. 8.

    Fig. Prendre quelqu'un sans vert, le prendre au dépourvu. Et [je] suis parmi ces gens comme un homme sans vert, Régnier, Sat. X. Je confesse à ce coup que je suis pris sans vert, Th. Corneille, Amour à la mode, II, 3.

    Fig. Employer le vert et le sec dans une affaire, employer toutes ses ressources pour la faire réussir : métaphore prise de ceux qui, pour faire un grand feu, y mettent le bois vert et le sec.

  • 15Acidité du vin qui n'est pas encore fait. Le vert du bon vin se tourne en séve.
  • 16Nom de certaines roches, marbres, substances.

    Vert antique ou vert d'Égypte, se dit d'un marbre précieux qu'employaient quelquefois les anciens et qui est devenu fort rare.

    Vert de Brunswick, protochlorure de cuivre.

    Vert campan, marbre vert campan, sorte de marbre de la vallée de Campan [Pyrénées].

    Vert de chrome, oxyde de chrome.

    Vert de Corse, roche susceptible d'un beau poli.

    Vert de cuivre, la malachite fibreuse.

    Vert de Florence, marbre vert antique.

    Vert de Gênes, sorte de marbre.

    Vert de mer, roche à base de serpentine, fort tendre, d'une couleur verte assez obscure, tachetée de différentes couleurs.

    Vert de Suse, marbre du Piémont.

  • 17 Terme de zoologie. Vert doré, l'oiseau mouche vert doré de certains auteurs, c'est le jeune âge de l'ornismye viridissime, insectivores, de Lesson, Brésil, Legoarant

    Le turde bronzé (insectivores) de Linné qu'on trouve au Sénégal, est appelé merle vert doré, et plusieurs autres oiseaux reçoivent la même épithète, Legoarant

    Vert doré, nom vulgaire de la noctuelle chrysite, lépidoptères nocturnes, habitant l'Europe.

    Vert blanc, poisson du genre spare.

    Vert des bois, vert des dames, vert des orties, trois espèces d'agarics.

  • 18Verte bonne, nom, en Normandie, de la prune de reine-claude.

    Verte longue, nom de plusieurs variétés de poires sucrées. Il y aussi la verte longue panachée.

  • 19 S. f. Verte, nom vulgaire d'une couleuvre.

    Très verte, espèce de couleuvre.

HISTORIQUE

XIe s. Sur l'erbe verte estut devant son tref [tente], Ch. de Rol. LIII.

XIIe s. Que l'erbe vert en est ensanglantée, Ronc. p. 90. Que naist la rose et le lis, Et la rosée au vert pré, Couci, XI.

XIIIe s. Et se li baril d'aucune des quatre manieres de fus estoient fais trop vers, Liv. des mét. 104. Tout fust ce que li aceteres [acheteur] s'escusast por ce que il eust soié les blés vers, por doner à ses quevaux, Beaumanoir, XLIV, 41.

XIVe s. Se le vin est trop vert, Ménagier, II, 3.

XVe s. [Le sire de Laval] entra en grant souspeçon de son beau frere… et regarda sus le duc, qui devint plus vert que une feuille, Froissart, II, III, 63. De froit pain plusieurs fois manga ; Mais ains pour ce ne se changa, Tous jours fu folz, juenes et vers, Deschamps, Miroir de mariage, p. 14. Ferez [frappez] en eulz, soyez vistes et vers ; François perdent leur temps à conseillier, Deschamps, Ball. cons. des François. Or avant, dist le jouvencel, si je treuve homme qui me veuille suyvir, j'en feray une verte ; aussi dit on que qui ne cueult [cueille] des vertes, il ne mengera jà des meures, le Jouvencel, f° 19, dans LACURNE. Le vingt cinquieme jour de juin s'assemblerent ceux de la verde tente [sorte de bandits] en grand nombre, et bouterent feu, tuant et pillans, De la Marche, Mém. liv. I, p. 390, dans LACURNE.

XVIe s. L'escorce vert, Marot, IV, 74. L'escorce verte, Marot, IV, 75. Le dyable me prendroit sans verd, s'il me rencontroit sans dez, Rabelais, Pant. III, 2. Jamais ne feurent veus chevaliers plus verds, Rabelais, Garg. IV, 9. Que ce ne soit pas un beau garson et dameret, mais un garson vert et vigoureux, Montaigne, I, 183. En sa plus verte jeunesse, Montaigne, I, 222. Les trenchées d'une verte cholique, Montaigne, I, 328. J'estrenerai mon roi de trois sortes de vers [olive, laurier, cyprès], Un pasle, un vif, un brun : nul des trois ne s'estonne, Mais plus doux et plus fort, et plus beau rebourgeonne Au vent et au soleil et au froid des hyvers, D'Aubigné, Hist. I, 11. Il est temps de mettre en vue dom Jouan, qui emploie vert et sec…, D'Aubigné, ib. II, 402. Les couleurs quï se font d'herbe sont de peu de durée, comme le saphran, le verd de vessie, le tournesol…, Palissy, 289. On plie facilement une verge humide et verde, Paré, XIV, 17. Le murte noir a le fueillage de vert brun, et le blanc de vert gay, De Serres, 553. Autres font manger le vert au pré, y mettant les chevaux dès l'aube du jour, De Serres, 985.

ÉTYMOLOGIE

Berry, vard, au fém. varde, varte ; bourguig. var, vord, vorde ; wallon, ver, au fém. vett ; provenç. vert ; catal. verd ; espagn. et ital. verde ; du lat. viridis, que Eugène Burnouf rattache au zend zairi, sanscr. harit ; grec χλόος. Harit tient à la racine ghar, oindre, et de là faire briller, briller comme une chose enduite de beurre ; d'où le sens de couleur jaune, verte.

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

VERT. Ajoutez :
20Le vert de Chine, sorte de couleur verte. En 1851 et 1852 survint le fameux vert de Chine, appelé lo-kao ; peu de temps après, M. Charvet, de Lyon, parvint à tirer le principe colorant du lo-kao d'une plante indigène de l'Europe, le rhamnus catharticus, Mém. d'agriculture de 1870-71, p. 336.

Vert de Paris, l'arsénite de cuivre. Le vert de Paris a seul donné de bons résultats [contre le doryphore]… le vert de Paris est répandu sur les tiges et les feuilles des pommes de terre, soit à l'état sec, soit à l'état liquide, Journ. offic. 31 juill. 1877, p. 5514, 3e col.

21Couper sur le vert, cueillir un fruit avant la maturité. L'expéditeur est obligé de les couper [les ananas exotiques] avant leur maturité, c'est-à-dire sur le vert, Journ. offic. 18 août 1872, p. 5577, 2e col.

HISTORIQUE

XVIe s. Ajoutez : Dix-sept jeunes seigneurs de la cour à teste verte, à menton net de poil, défroqués d'entendement, La Pise, Hist. des princes et princip. de la maison d'Orange, IVe part. p. 529.